Malgré l'inquiétude de Kamilia concernant celles de Mikaela, elle essaie de penser à autre chose. De nouveaux jours passent et sa relation avec Levi est de plus en plus fusionnelle. Cela fait maintenant un mois que tout s'est déroulé, du bal au kidnapping en passant par leur premier acte d'amour.
Aujourd'hui, c'est lundi et la tension est plus que présente dans la maison où habitent quatre colocataires. Kamilia descend et se retrouve dans une situation assez délicate lorsqu'elle tombe nez à nez avec Sarah. Leur amitié est beaucoup remise en cause depuis que cette dernière, avec la complicité de son ami Kieran, a décidé de la mettre elle, ainsi que Jean, de côté.
Les deux jeunes femmes se font un léger signe pour se dire bonjour mais aucun mot ne sort de la bouche de l'une ou de l'autre. À peine quelques secondes après avoir croisé Kamilia, Sarah prend son sac et se dirige vers la porte.
— N'oublies pas de laisser ta participation pour les courses, dit Kamilia avant que celle-ci n'atteigne la porte.
— Quoi, maintenant ? Demande Sarah en levant un sourcil.
— Y'a plus rien dans le frigo ni dans les placards, donc oui, réplique la gérante des courses, agacée de la façon dont sa colocataire prend les choses.
— Pourquoi aujourd'hui ? Questionne Sarah à nouveau d'une façon un peu trop insolente.
— Putain Sarah, aujourd'hui ou demain, peu importe. On doit faire les courses comme tous les débuts de semaine, explique Kamilia.
— Je n'ai pas la totalité de l'argent, je peux te donner trente euros au lieu de cinquante pour le moment.
En entendant ces mots, Kamilia commence à perdre patience.
— On a tous mis cinquante euros Sarah, dit-elle d'un ton froid.
— C'est bon, je te donnerai le reste dans la semaine.
— C'est ça, parce que t'en as besoin pour aller à l'hôtel, en week-end, faire la fête et j'en passe, marmonne Kamilia.
— C'est ça, ouais, termine Sarah en sortant et en claquant la porte d'entrée.
Assise dans la cuisine devant son petit-déjeuner, Kamilia est tendue. Elle pose une main sur son front et secoue la tête de gauche à droite avant d'entendre quelqu'un descendre les escaliers.
— Salut, dit Kieran. Sarah est-
— Déjà dehors. Ta participation et la sienne dès que possible s'il te plaît, exige Kamilia.
— Ce soir ou demain, répond-il en se dirigeant à son tour vers la porte d'entrée.
— Ok, répond froidement la jeune femme.
Encore une fois, elle entend des pas et cette fois, c'est enfin une personne qui pourra lui remonter le moral.
— Coucou mon p'tit bout, dit Jean en la prenant dans ses bras. Qu'est ce que t'as ?
— Pff.. Ça m'agace. Ils râlent toujours pour donner leur participation c'est abusé.
— Quoi, ils te l'ont pas donné ? Questionne Jean, abasourdi.
— "Aujourd'hui ou demain", c'est ce que Kieran a dit. Enfin bon, Levi arrive dans une quarantaine de minutes, dit-elle à son meilleur ami.
— D'accord, je finis de me préparer et je descend manger avec toi. »
La quarantaine de minutes passe, Jean finit de se préparer et finit de prendre son petit-déjeuner avec sa meilleure amie. Un coup de klaxon se fait entendre et tous deux prennent leurs affaires scolaires en sortant de la maison. Ils entrent dans la voiture venant les chercher ces derniers temps pour aller à l'université et profitent du trajet avec le chauffeur et la passagère.
— Dur week-end Jean ? Se moque Levi en voyant la fatigue sur le visage de ce dernier.
— Ah ah très marrant. Ta sœur tenait à me garder éveillé pour me raconter sa théorie sur les extraterrestres, explique Jean à son tour.
— Parce qu'ils existent ! Affirme Amy.
— Waouh. On va vraiment partir aussi loin de si bon matin ? Dit Kamilia en rigolant.
Le sujet mène à de longs débats jusqu'à ce que les deux meilleurs amis arrivent à destination. Comme chaque jour, ils remercient le chauffeur et la passagère et partent pour leur journée. Arrivés au midi, ils mangent pour la seule fois de la semaine à l'extérieur et profitent de l'air frais et du beau paysage dans un petit parc en bord de mer.
— Dis, Kam.
— Hmm hmm? Marmonne-t-elle.
— Tu penses qu'ils ont fait quoi à Aaron ?
La jeune femme hausse simplement les épaules, l'air de ne pas avoir envie d'aborder le sujet. Malheureusement, la curiosité de son meilleur ami est plus forte que son désir de ne pas en parler alors il repose une question.
— Tu penses qu'ils l'ont tué ?
La simple entente de cette question suffit pour couper l'appétit à Kamilia. Elle pose le sandwich qu'elle vient d'acheter sur la petite table du kiosque et réfléchit quelques secondes.
— Pourquoi ils auraient fait ça ? Demande Kamilia.
— Tu ne trouves pas ça bizarre ? Mikaela ne l'a jamais retrouvé. S'ils l'avaient juste menacé, il aurait pu donner des nouvelles à sa copine qui moins mais.. J'sais pas. C'est louche.
Les théories de Jean commencent à inquiéter la jeune femme qui ne sait plus quoi penser. Elle est confuse et se dit qu'elle va devoir en parler une bonne fois pour toute pour éclaircir la situation.
— D'accord, mais pourquoi ils auraient fait ça ? Demande la jeune femme à nouveau pour se rassurer elle-même.
— T'as raison. Je me fais des idées. Il a dû partir sous leur pression pour qu'ils n'appellent pas la police.
Kamilia hoche la tête en guise de réponse. Elle opte plutôt pour cette possibilité, non pas parce qu'elle pense que c'est vrai, non. C'est surtout car elle espère que ce soit le cas.
Leur repas enfin terminé, ils se redirigent vers l'arrêt de bus qui les ramènera à l'université à temps et en passant dans une petite ruelle, une grosse voiture noire aux vitres teintées s'arrête près d'eux. Un étrange et familier frisson traverse le corps de Kamilia, le même frisson qui était survenu lorsque Levi a avoué le lien entre le kidnapping et ses agresseurs.
La vitre descend lentement, laissant apparaître un homme très clair de peau, lunettes noires et masque chirurgical noir sur le visage.
— Vous êtes bien Kamilia Flyn et Jean Yena ? demande l'homme au volant d'un ton ferme et oppressant.
— Pourquoi ? Questionne Kamilia à son tour.
— C'est bien eux. On les embarque les gars.
À la seconde où ils prononcent ces mots, Kamilia prend la main de son ami pétrifié et le tire vers elle en courant dans la direction opposée. L'adrénaline dans son corps fait qu'elle ne ressent même pas la fatigue. Son instinct de survie lui a permis de réagir au quart de tour et de courir instantanément après avoir constaté le danger. Elle court mètre après mètre avec Jean jusqu'à arriver dans une ruelle où une voiture ne passerait pas. Son premier réflexe est de prendre son portable pour appeler Levi. Dans l'affolement, elle ne se rend même pas compte qu'elle a mit l'appel sur haut-parleurs.
— Allô ? Kam ?
— Levi ! On est poursuivis par des gars près de la ruelle de la rivière ! Viens vite ! Crie-t-elle au téléphone.
— Quoi ? Putain ! Vous êtes où ?! Je suis en déplacement ! Répond le bel homme affolé.
— Levi ! On fait quoi ?! Demande Kamilia, essoufflée et continuant de courir.
Au même moment, ils tournent la tête et constatent que pas loin derrière eux se trouvent leurs quatre poursuivants.
— Ka-
— Shht, fait-elle doucement en voyant qu'ils ne les ont pas remarqué.
— Bordel, ils sont passés où ? Demande l'un des ravisseurs en regardant dans les autres directions.
— Peut-être par là, suggère un autre.
— On y va, dit celui qui semble être le chef de la bande.
Ils s'éloignent peu à peu et Kamilia peut reprendre doucement sa conversation téléphonique.
— Levi. J'ai peur.
— Restez où vous êtes, il ordonne à l'autre bout du fil.
— Levi ? Levi ! Dit-elle en constatant que ce dernier a raccroché. Putain de merde. Réfléchis Kam. Réfléchis.
Ses mains sont sur son front. Elle s'en arrache presque les cheveux. Elle marmonne dans son coin quelques secondes pendant que Jean est toujours pétrifié. Tout à coup, elle retire ses mains et lève la tête.
— Ok. On peut le faire, dit-elle l'air confiante. Jean, tu vois la voiture bleue foncée là-bas ?
Jean hoche la tête en retour, incapable de prononcer un mot.
— C'est un modèle ancien, comme celle que Millie et Noran avaient. Je veux que tu cours vers elle à la seconde où je t'en donnerai le signal. Forces la serrure, démarres la et va-t-en.
— Quoi ? Et toi ? S'inquiète le jeune homme.
— Ne t'en fais pas pour moi. Rends-toi chez Levi, c'est le seul endroit où tu seras en sécurité.
— Mais Kam..
— Jean, continue la demoiselle en prenant les mains son ami. Fais-moi confiance.
Il hésite. La peur se fait bien voir dans ses yeux mais il finit par accepter. Il lâche les mains de Kamilia très lentement, à contrecoeur, et attend le signal. Il recule peu à peu, laissant Kamilia seule dans la ruelle et là, la jeune femme lui fait un signe de la tête. Jean peut très bien voir la panique dans le regard de son amie mais il doit le faire, alors il le fait. Il passe par le côté passager et très vite, il arrive à forcer la serrure sans activer l'alarme. Il monte donc à l'avant du véhicule et commence à couper les fils pour démarrer. Il essaie une fois, deux fois, puis bingo : il démarre au bout de la troisième.
Tout à coup, il remarque que Kamilia court dans en direction de la ruelle où se trouvaient les hommes les poursuivant. Au départ, il ne comprend pas pourquoi, mais il réalise très vite ce qu'elle est en train de faire en entendant ces voix masculines crier de loin.
— La fille est là ! Venez !
En entendant ces mots, Jean a une grosse hésitation. Il a envie de lui faire confiance et de partir, mais il a peur pour elle. Le choix est difficile. Est-il préférable de ne compter que sur soi-même, sur son instinct, ou sur une amie de confiance ?
— Allez Jean. Fais-lui confiance, marmonne le jeune homme à lui-même en commençant à sortir de la place de parking où il est garé.
Un bref instant, le regard des deux meilleurs amis se croisent. Kamilia a tourné la tête vers Jean et l'espace d'une seconde, elle lui fait un énorme sourire, l'air plus confiante que jamais. Ce même sourire créé un déclic au grand brun au volant qui se décide enfin à lui faire confiance et à s'en aller.
— T'en as dans le pantalon ma grande, marmonne Jean en continuant à conduire.
De son côté, Kamilia continue de courir. Elle court comme si sa vie en dépendait car là, maintenant, sa vie en dépend. Plus d'une vingtaine de mètres séparent la jeune femme de ses ravisseurs. Elle tourne la tête vers eux et là, elle voit les trois hommes qui la suivent. Elle continue de courir mais malheureusement, dans ces rues près de la mer, pas grand monde ne passe.
Au bout de quelques minutes, elle passe d'une ruelle à l'autre, d'un raccourci à l'autre jusqu'à enfin les semer. Son portable vibre et c'est un message de Levi qui apparaît.
"Restes où tu es. J'arrive dans moins d'une minute."
Essoufflée, c'est enfin le moment pour elle de reprendre sa respiration. L'adrénaline est encore à son maximum alors sur le moment, elle ne sent pas encore la douleur ni la fatigue dans ses jambes. Au loin, elle aperçoit enfin une rue très fréquentée où elle sera enfin en sécurité. Elle se dirige vers cette dernière, se rapprochant peu à peu de la liberté.
— Une seconde.. Ils étaient pas quatre ? se demande la jeune femme, constatant que seulement trois hommes avaient été semés.
Avec le doute, elle se retourne et se voit rassurée lorsqu'elle voir qu'il n'y a personne derrière elle. Plus que quelques mètres. Elle va s'en sortir finalement. Elle prend donc son portable et décide d'appeler Levi.
"Vous êtes sur la messagerie du 06-92-..." Entend-elle au téléphone.
— Merde. Fais chier, se plaint-elle.
"Veuillez laisser un message après le signal sonore." *BIP*
— Levi, c'est moi. J'arrive au croisement de la rue Milany et de la rue de la Paix. J'aperçois pas mal de monde alors ça devrait all-
*BAM*
À peine sa phrase terminée, Kamilia se fait percuter par une voiture qu'elle n'a pas eu le temps de voir. Son téléphone se retrouve au sol aussi vite que son corps. Elle est en train de perdre connaissance. Les seules choses qu'elle peut apercevoir, ce sont des images qui défilent, des silhouettes qui s'approchent.. La douleur est telle qu'elle ne sent même pas son corps être déplacé. Elle croit voir ce qui lui semble être l'intérieur d'une voiture et là, elle a l'impression de reconnaître l'individu assis à sa droite.
— Aaron ? Bégaie la demoiselle de façon à peine audible. Non ce.. Ce n'est pas toi.. On se connait, non ?
L'homme en question la regarde, fait un sourire machiavélique et secoue la tête l'air amusé.
— Oh, Kamilia.. Tu n'aurais jamais dû te laisser entraîner dans une telle famille.
Ne comprenant pas ce qu'il essaie de dire, Kamilia fronce légèrement les sourcils avec le peu de force qu'il lui reste. Les yeux de la jeune femme se ferment et là, elle s'évanouit. C'était donc loin d'être fini.
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You&Me ( Tome 1 ) : That's who I am
FanfictionDans un univers parallèle, Kamilia Flyn est une jeune femme étudiante vivant une petite vie tranquille avec son groupe d'amis. Sa vie bascule soudainement lorsqu'elle rencontre un jeune homme qui va changer sa vie. Très vite, ils vont se rapprocher...
