You&Me ( Tome 1 ) : That's who I am

"Qu'est-ce que tu attends ?"

La demeure de Kamilia est silencieuse. En cette belle matinée ensoleillée, chaque pièce de cette petite maisonnette est vide. Enfin, excepté une : la chambre de la demoiselle. En effet, cette pièce est la seule où se trouvent deux occupants.. très occupés.
Les seuls bruits régnant sont le bruit des doux baisers sensuels que s'échangent depuis maintenant plusieurs minutes la jolie Kamilia Flyn et le beau Levi Ackerman, le bruit des douces caresses, le bruit léger des vêtements en train d'être froissés.. Tout autour d'eux, rien d'autre ne semble avoir d'importance.
Profitant de la position avantageuse de Kamilia à cheval sur lui, Levi s'agrippe aux fesses de la jeune femme et se lève, la portant et l'embrassant en même temps. Il se tourne, la posant délicatement sur le lit et s'allongeant sur elle.
À ce moment précis, ils ressentent chaque centimètre de leur peau en contact avec chaque centimètre de la peau de l'autre. Kamilia sent le bassin de Levi entre ses jambes et Levi, lui, sent les seins de Kamilia contre son torse. Ce baiser sortit de nulle part semblait être aussi désiré d'un côté comme de l'autre. Les mains de la jeune femme se baladent sur tout le corps du bel homme positionné sur elle et bim, elle le retourne et reprend le dessus. À ses yeux, tout est parfait. Ou plutôt, c'est ce qu'elle croit.
— T'en fais pas ma jolie, on ne te fera pas de mal, entend Kamilia soudainement.
Prise de panique, elle met fin au baiser et recule instinctivement. En ouvrant les yeux, elle voit en face d'elle l'un de ses agresseurs.
— Alors ma petite, tu ne croyais pas pouvoir nous oublier comme ça ? Dit ce même individu.
— Évidemment que non. On sera toujours là pour te rappeler que tu es constamment sous notre emprise, continue un autre.
Les voix des quatre hommes fusent de tous les côtés et l'un d'eux s'approche d'elle.
— Fous moi la paix ! Crie la demoiselle apeurée. Laissez moi tranquille !
Elle se roule en boule dans le coin du mur alors que tous les quatre s'approchent pour la coincer. Ils sont là, devant elle et prise de panique, elle se bouche les oreilles et ferme les yeux.
— Kamilia ? Kamilia !
Une voix familière la sort de son cauchemar et en ouvrant les yeux, elle se rend compte que ce n'était que le fruit de son imagination.
— Jean ? Amy ? S'étonne la pauvre victime, pleurant et encore au sol.
— Qu'est ce qu'il s'est passé ? S'inquiète Jean en se mettant à genoux face à elle.
La jeune femme n'arrive même pas à répondre. Elle est juste soulagée que cette vision d'horreur ne fut qu'illusion.
— Levi ! Crie Amy. Il s'est passé quoi ?! 
— Je.. Je ne sais pas, répond le concerné non sans bégayer. Elle a commencé à reculer, et quand j'ai essayé de la rassurer elle a paniqué et là vous êtes arrivés.. 
— Tu lui as fait quoi pour qu'elle réagisse comme ça ?! Crie sa petite sœur.
— Rien ! Je te le jure ! Se défend Levi.
— Ah ouais ?! Demande-t-elle d'un ton sarcastique. Et pourquoi- 
— Amy, stop ! Ordonne enfin Kamilia. La seule chose que ton frère ait fait c'est d'être présent pour moi et de m'aider à surmonter ce traumatisme. 
— Mais Kam.. 
— Il n'y a pas de "mais", ma puce. Il n'a rien fait de mal. C'est moi qui suis brisée.
Dans le regard de Levi, deux choses différentes peuvent clairement se faire voir : d'une part, il y a la joie d'avoir été défendu et d'avoir pu créer des liens avec Kamilia mais d'autre part, il y a la déception de ne pas avoir réussi à l'aider à surmonter son traumatisme.
— Allons-y Amy. Kamilia a besoin de temps avec son meilleur ami, c'est avec lui qu'elle aurait pu surmonter cela dès le départ, sermonne Levi d'un air dépité.
Cette dernière ne discute pas les ordres et se dirige vers l'extérieur de la chambre suivie de près par son grand frère.
— Ce n'est pas de ta faute, Levi, dit doucement Kamilia avant que celui-ci ne franchisse la porte.
Le jeune homme tourne la tête vers elle, lui laisse un petit sourire mais décide tout de même de s'en aller. Jean s'apprête à les raccompagner mais les deux invités lui mettent un frein.
— Elle a plus besoin de toi que nous, Jean, chuchote Amy.
— Merci de votre compréhension les gars, répond-il. Levi, ne t'en veux pas. Merci d'avoir été là pour elle.
Sur ces mots touchants, ils quittent enfin la maison. Kamilia peut entendre le doux bruit de la voiture qui la passionne tant s'éloigner peu à peu alors que Jean vient s'assoir à ses côtés. Caressant les cheveux de sa meilleure amie, il la ramène sur son torse et la serre dans ses bras.
— Je veux tout savoir. Depuis le début. D'accord ? Demande gentiment le jeune homme.
Kamilia ne répond que d'un signe positif de la tête alors que ses larmes cessent enfin de couler. Elle prend une grande inspiration et un sourire coquin se montre sur son visage lorsqu'elle repense à la dernière scène qu'elle a vécu avant sa crise.
— Que me vaut ce sourire malicieux ? Redemande-t-il à son amie.
Tout naturellement, la jeune femme lâche un petit rire sachant très bien qu'elle a des petits potins à raconter à son meilleur ami.
— Kamilia, continue-t-il en la secouant gentiment.
— C'est bon c'est bon, je vais tout te dire, répond enfin la demoiselle en prenant une grande inspiration.
Tout d'abord, elle commence par expliquer ce qu'il s'est passé à la fête foraine. C'est difficile, elle pleure, refait une crise d'angoisse mais finit par y arriver. Elle enchaîne avec la façon dont Levi l'a sauvée avant qu'elle ne perde connaissance, tout en expliquant la sensation de sécurité qu'elle éprouvait grâce à lui.
En racontant pour la première fois le déroulement de ce week-end hors du commun, Kamilia se rend compte qu'elle tient vraiment beaucoup à Levi. Elle continue à parler encore et encore alors que Jean est en face d'elle, très attentif.
— Heureusement qu'il a été là pour toi. Si j'avais su, je serais immédiatement venu, se confie le jeune homme l'air déçu de lui-même.
— Jean.. Ce n'est pas de ta faute, dit-elle pour rassurer son ami. J'avais besoin de temps de toute façon. Enfin bref.. Ce matin, je me suis réveillée dans ses bras.
Les yeux de Jean s'écarquillent en entendant cette annonce de sa meilleure amie.
— J'sais pas.. En me levant, j'étais un peu gênée au début mais finalement, je me suis sentie tellement bien dans ses bras. C'était comme si.. 
— Comme s'il te complétait ? Reprend Jean.
À l'entente de ces mots, Kamilia ressent un sentiment qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Peut-être que son meilleur ami a raison ?
— Franchement, je n'en ai aucune idée. 
— Et juste à l'instant ? Comment se fait-il que tu aies fait une crise ? Redemande-t-il, confus.
— Ben en fait..
La jeune femme commence tout juste sa phrase lorsqu'un énorme sourire naît sur son visage auparavant triste.
— Quoi ? La questionne Jean à nouveau.
Mais elle ne répond pas. Elle lâche simplement un petit rire taquin.
— Kamilia ? Reprend le jeune homme de plus en plus intrigué.
— C'est bon c'est bon, répond-elle enfin en rigolant.
Tout d'abord, elle explique cette alchimie lors du trajet du retour, puis enfin arrive à la scène fatidique lorsqu'ils sont montés dans sa chambre.
— Je devais lui poser la question. Je devais savoir ce qu'il avait en tête. Alors je l'ai fait. 
— Et donc ? S'impatiente Jean.
— On s'est embrassés, avoue-t-elle timidement. Désolé si ça te paraît trop rapide mais.. J'sais pas..
Sans attendre une seconde, Jean la prend dans ses bras, un énorme sourire aux lèvres.
— My love.. Tant que tu es heureuse, je le suis. Tu l'es ? 
— Je crois bien que oui, elle lui annonce presque sûre d'elle.
Entendant ces mots de la bouche de son amie incertaine, le jeune homme caresse lentement sa joue.
— Alors qu'est-ce que tu attends ? Lui demande son meilleur ami.
La question résonne dans la tête de la jeunette. Jean se lève, laissant cette dernière un peu seule. Là, elle peut enfin réfléchir. Elle travaille beaucoup sur sa respiration pour faire redescendre la pression et le stress accumulés en elle. Au bout d'un certain temps, elle réussi à éloigner toutes les mauvaises ondes, les mauvaises pensées, et se décide enfin à refaire le point sur son week-end hors du commun.
Au fond, la jeune femme n'a pas encore réellement réalisé ce qu'il s'est passé et lorsqu'elle revoit chacune des scènes dans sa tête, elle voit enfin tout le positif : les petites attentions de Levi, sa façon de prendre soin d'elle, leurs taquineries.. Mais la chose auquel elle pense le plus n'est autre que le merveilleux mais malheureusement trop court baiser échangé avec le bel homme.
Elle repense à ses lèvres si douces, à ses mouvements de langue parfaits, à sa sensualité et sa douceur hors norme lorsqu'il caressait tout son corps avec ses mains aussi douces que ses lèvres.. Et puis elle réalise enfin.
— T'es en train de tomber pour lui, ma p'tite dame, se dit-elle à elle même en ouvrant les yeux.
Sa petite séance de travail sur elle-même étant terminée, elle prend son portable et passe un peu de temps sur les réseaux sociaux. À midi, elle entend quelqu'un taper à la porte.
— Kam ? Je peux entrer ? Demande une voix masculine de l'extérieur.
— Bien sûr.
Jean entre, déposant un plateau déjeuner sur le chevet de la jeune femme.
— J'ai pas très faim, soupire Kamilia.
— Manges. C'est un ordre, lui ordonne son ami en sortant et en refermant la porte.
La jeunette exécute les ordres et mange tout en regardant un film sur son ordinateur portable. Elle dépose le plateau à moitié mangé sur son chevet à nouveau, remet son ordinateur sur son bureau et s'allonge. Sans même comprendre comment, elle s'endort avec une rapidité phénoménale. Pour la première fois depuis son traumatisme, elle dort très bien.
Soudain, elle sent une main passer dans ses cheveux et elle se rend très vite compte qu'il ne s'agit pas de celle de son meilleur ami. Elle reconnait très bien de qu'il s'agit car hormis Jean, une seule personne a pu atteindre ce stade.
— Levi ? S'étonne-t-elle en ouvrant les yeux.
— Sht. Dors. Je suis là, chuchote le bel homme.
Mais à la vue de ce dernier, Kamilia ne peut pas se rendormir. Elle s'assoit et lui saute instantanément dans les bras.
— Oh.. C'est en quel honneur ? Demande Levi en la serrant à son tour.
—  Aucun. J'en avais juste envie. Et besoin aussi, répond la demoiselle.
Lâchant à contrecœur l'homme pour lequel elle craque, elle pose ses mains sur les siennes et affiche un grand sourire.
— Je suis désolée d'avoir réagi aussi mal. C'est juste que-
La voix de la jolie jeune femme se coupe lorsque Levi l'embrasse sans qu'elle ne s'y attende. Le baiser n'est pas long cette fois, car il recule immédiatement après avoir posé ses lèvres sur celles de Kamilia.
— C'est pas grave. J'attendrai le temps qu'il faudra pour que tu te sentes prête. Là, tout de suite, allonges toi et reposes toi, ordonne-t-il.
Kamilia écoute ce que lui dit Levi, s'allonge et pour son plus grand plaisir, il s'allonge derrière elle.
— Je suis là maintenant.
Elle sent le corps du bel homme collé contre le sien, elle sent encore une fois sa douce main caressant son cuir chevelu pour la relaxer.. Elle ne voudrais changer sa position actuelle pour rien au monde. Elle ferme ses yeux et lorsque son portable vibre assez fort, elle les réouvre. Levi n'est plus là. Ce n'était qu'un rêve. Mais même si la déception est grande, la sensation étrange et agréable que lui a procuré ce rêve reste gravé en elle.
La jeunette s'étire et regarde son portable pour vérifier la durée de son sommeil mais plus important, elle vérifie la notification qui l'a réveillée. À la seconde où elle le fait, elle se met à ricaner seule dans le coin du lit et ce sourire sur son visage ne daigne disparaître.
« Levi a accepté votre invitation.»