You&Me ( Tome 1 ) : That's who I am

Weekend dément (2): Pomme d'amour.

Le trajet continue alors que Jean connait enfin la destination. Cela dit, une question le travaille depuis qu'il la connait.
— Mais, Kieran et Sarah ? il demande finalement.
Kamilia soupire. Elle essaie de rester positive quant à l'absence de ses deux autres colocataires.
— Je leur ai proposé de venir. Ils ont refusé, admet-elle.
— Pardon ? Il redemande, indigné.
— En fait, j'avais prévu de te faire la surprise depuis un moment. Je sais à quel point t'as toujours aimé les fêtes foraines et je me suis dit que j'allais mettre un maximum de côté pour en profiter tous les quatre vu que c'est la plus grosse fête et qu'elle n'est pas là tous les ans. Mais ils ont autre chose de prévu apparemment. 
— Autre chose de prévu de plus important qu'un moment entre nous ? Demande le jeune homme un peu dépité. Et tu sais c'est quoi ?
La jeune femme répond simplement d'un signe négatif de la tête alors que Jean tourne la sienne, regardant le coucher de soleil par la fenêtre d'un air triste.
— Hé, ho ! S'écrie Amy en prenant Jean par le menton. Interdiction de se morfondre, ok ? Ils sont pas là ? Tant pis pour eux. 
— Exactement, continue Levi. Se morfondre pour des gens qui sont probablement en train de s'amuser de leur côté ? Je ne crois pas, non. Au contraire, tu dois t'amuser de ton côté. 
— Oui, poursuit Amy. Tu sais, c'est comme dans les séries. Parfois, t'as beau être ami avec des gens, s'ils n'ont pas la même façon de penser et les mêmes délires que toi, vous vous entendrez mais aurez besoin de passer du temps chacun de votre côté.
Kamilia reste bouche-bé face à la façon dont les deux ont réussi à trouver les mots justes pour le consoler. Elle est agréablement surprise mais surtout, se rend compte petit à petit qu'elle ne s'est pas trompée à leurs sujets.
— Oh regardes on est arrivés en plus ! S'écrie la petite brune.
Trouvant une place pour se garer, Levi coupe le moteur et descend le premier. Il ouvre la porte à sa sœur, à Jean et pour finir, à Kamilia.
— Merci, dit cette dernière, intimidée par son chauffeur.
— Aller, on y va ! S'exclame Amy, impatiente.
Nos quatre jeunes marchent vers l'entrée lumineuse et entrent enfin dans ce monde merveilleux qui va leur changer les idées. Pour nos deux meilleurs amis, ce n'est pas nouveau mais Amy, elle, semble émerveillée par l'immensité de la fête.
— Ça va ma belle ? Demande Kamilia à son amie.
— Oui c'est juste que.. Ça peut paraître bête mais.. Je ne suis jamais allée à une fête foraine, répond-elle d'une voix douce et timide.
— Sérieusement ? 
— Oui, continue-t-elle comme si elle en a honte.
Et alors que la jeune femme baisse les yeux pensant être ridicule, Kamilia lui prend la main, lui fait un énorme sourire et se dirige vers les premiers manèges.
— Alors on va faire en sorte que cette première fois soit gravée à jamais dans ton cœur, promet Kamilia.
La soirée commence enfin. Le soleil est déjà partit, il fait de moins en moins chaud et les filles enchaînent les manèges, accompagnées de Jean. Celui-ci entre dans une navette du train fantôme avec Amy, laissant Kamilia avec Levi.
— Fait chier, je voulais trop le faire, marmonne la jeune femme en voyant leur navette commencer à partir.
— Qu'est-ce qui t'en empêche ? Demande Levi.
— Ben j'ai pas très envie de le faire seule..
Le jeune homme ne répond pas, se dirige vers le guichet . Sans que Kamilia ne s'y attende, il la porte comme une princesse et la pose de force dans la navette suivante.
— Mais ? S'étonne-t-elle.
— Tu voulais le faire, non ? Répond Levi en s'asseyant dans la navette à ses côtés. Et bien allons-y.
Le tour commence et ils sont plongés dans le noir. La demoiselle aime les films d'horreur, les manèges effrayants et à fortes sensations mais là, elle commence à avoir vraiment peur. Elle sent des choses la frôler, elle entend des rires effrayants et sans même s'en rendre compte, elle s'agrippe de plus en plus fort au bras de son accompagnant.
— Ah ! Crie-t-elle en sentant quelque chose passer sur son épaule.
— C'est moi, avoue Levi, son bras autour du cou de la jeune femme.
— Mais fais pas des choses comme ça, ça va pas ! Elle s'écrie alors que Levi lui, est mort de rire.
— Quelle peureuse, il rétorque d'un ton moqueur.
Nos deux tourtereaux se chamaillent, oubliant presque qu'ils sont sensés avoir peur dans ce manège. Celui-ci se terminant, ils descendent et se rendent compte que Jean et Amy ne sont pas à la sortie.
— Ils sont passés où ? S'interroge Kamilia.
— Elle va m'entendre si elle commence comme ça, dit Levi d'un ton menaçant.
— Elle est avec Jean, Levi. T'en fais pas, répond la jeunette pour le rassurer.
Au même moment, les deux concernés reviennent vers eux, la demoiselle avec une friandise en mains.
— Regarde Li, Jean m'a acheté une pomme d'amour ! Crie Amy à Levi.
— Je vois ça, répond-il, soulagé du retour de sa petite sœur.
Kamilia se dirige vers Jean, agrippant son bras et avançant tous les deux vers le prochain manège suivis de Levi et Amy. Ils en font un, puis deux, puis cinq.. Tous les quatre passent une soirée mémorable. Mais quelque chose travaille Jean, quelque chose d'inhabituel : les dépenses excessives de Kamilia. Alors il profite qu'ils soient enfin assis pour manger afin de discuter avec elle.
— Dis-moi darling, où t'as trouvé le budget pour dépenser autant ? Il demande sans prendre de pincettes.
La jeune femme baisse la tête et un silence s'installe instantanément. Depuis près de deux ans déjà, elle fait en sorte de ne jamais trop dépenser. Même lorsqu'un anniversaire se prépare, elle compte au moins trois mois pour mettre la somme de côté pour acheter un cadeau et faire une petite fête pour éviter de dépenser le budget commun alors forcément, Jean trouve son attitude étrange.
— Me dis pas que c'est toutes tes économies que t'es en train de claquer juste pour me faire plaisir ? Il ajoute sur un ton ferme.
— Mais non... C'est juste que...
— Que quoi ? Insiste Jean.
— J'ai toujours eu cet argent, avoue-t-elle enfin.
Jean ne comprend pas. Il reste bouche-bé et ne sait même pas quoi demander en premier. Avant même qu'il n'ait le temps de reprendre, Kamilia lui tend une carte bancaire dorée à utilisation unique.
— Ça vient de mes parents, lui explique la jeune femme. Quand j'ai gagné mon baccalauréat, ils ont mis une grosse somme sur cette carte. 
— Grosse comment ? Demande Jean, curieux.
— Environ trente mille euros il me semble. 
— Quoi ?! Crie-t-il, les yeux tout écarquillés. Mais Kamilia, tu devrais dépenser cet argent pour une voiture ou même un appartement pour toi seule ! Pourquoi te casser la tête à faire une colocation ?
— C'est pas une question d'argent, Jean, dit-elle d'un air abattue. Ils m'ont donné cet argent et devine quoi ? Je ne les ai pas revus depuis.
Prise d'une colère mais surtout d'une immense tristesse, elle ne peut retenir ses larmes. Son ami la prend dans ses bras pour la réconforter mais ses pleurs sont de plus en plus forts. Elle a presque du mal à respirer et pire encore, Amy l'a donc remarqué.
— Kam ma beauté ? Ça va pas ? Demande la petite brune d'une voix délicate en caressant le dos de cette dernière.
— Histoire compliquée, répond Jean à la place de la demoiselle.
Amy la prend dans ses bras à son tour, lui redonnant un petit bout de sourire.
— Tu sais ma beauté, continue la petite brune, Jean est là pour toi mais maintenant que je suis entrée dans ta vie, je serais toujours à tes côtés peu importe ce que tu traverses, compris ?
Sans même pouvoir répondre, Kamilia la serre de toutes ses forces, ne comprenant pas comment elle ait pu trouver des amis aussi impliqués.
— C'est ça qu'on veut voir. Ton beau sourire, reprend la brune.
— Merci à tous les deux, répond Kamilia d'un ton sincère. Vraiment. Je vais me laver le visage, je reviens.
— Tu veux que je t'accompagne ? Ou que Jean t'accompagne ? Lui demande Amy, un peu inquiète qu'elle parte seule.
— Non merci, je fais vite ne t'en fais pas.
Sur ces mots, Kamilia se dirige vers les toilettes. Elle marche, pense, réfléchit, essaie de se vider la tête et après quelques petites minutes de marche elle arrive enfin aux toilettes. Elle se penche sur le lavabo, passe de l'eau sur son visage, sur ses yeux gonflés par les pleurs et en se relevant, un jeune homme se trouve derrière elle.
— Je.. Peux vous aider monsieur ? Demande-t-elle en sursautant.
Ce dernier lui lance un regard digne d'un prédateur, observant son corps de haut en bas en insistant bien sur ses fesses.
— Oui, tu peux m'aider. Enfin, nous aider, répond-il d'un ton neutre.
Kamilia commence à paniquer. Son sac n'est pas avec elle alors son matériel de défense non plus. Elle tente de se diriger vers la sortie mais le jeune homme lui attrape le bras.
Ce ne sera malheureusement que le début des problèmes.