You&Me ( Tome 1 ) : That's who I am

Le bal (1)

— Amy, grouille toi, crie Levi en tapant sur la porte.
— J'arrive putain.
La petite brune lâche son amie et toutes les deux se dirigent vers la porte. Les hôtes accompagnent leurs invités vers la sortie et les au-revoir s'échangent peu à peu. Enfin, Levi démarre la voiture et s'en va avec sa petite sœur.
À peine la porte d'entrée fermée, Kamilia se tourne lentement vers son meilleur ami.
— Quoi ? Dit ce dernier en levant les yeux au ciel.
La jeune femme croise les bras prenant un air moralisateur et secoue la tête de gauche à droite doucement.
— T'aurais pas des choses à me dire par hasard ?
— Des choses comme quoi ? Demande Jean faisant mine d'être innocent.
— Comme le fait que tu aies encore trompé ta copine ? Suggère Kamilia.
Jean se tait. Il n'ose pas parler. Kamilia adore Amy et elle aime Jean plus que n'importe qui, mais son comportement effraie beaucoup la jeune femme qui souhaite que personne ne souffre.
— Allez entres. On en discutera plus tard, conseille-t-elle.
Tous les deux entrent et chacun part se coucher. Allongée dans son lit, Kamilia repense à la réaction excessive de son amie Amy. Elle réfléchit et ne comprend pas : pourquoi la jeune femme a-t-elle commencer à s'affoler en constatant que Kamilia et Levi devenaient plus que des amis ? À force de réfléchir, elle finit par être fatiguée et ferme peu à peu les yeux.
Les heures défilent et le soleil se lève. Aujourd'hui, c'est le cœur rempli de joie que la jeune demoiselle se réveille et pour cause, c'est ce soir qu'elle accompagne son cher et tendre au bal. Elle stresse un petit peu, mais cela reste du stress positif. Surtout, elle repense à la condition imposée par elle-même : après le bal, elle rentrera chez Levi et non chez elle.
Réfléchissant à la façon dont elle va se maquiller et se coiffer, elle se lève et descend prendre son petit-déjeuner. En bas se trouve déjà Jean encore à moitié endormi.
— Espèce d'andouille, se moque Kamilia. Si c'était pour faire cette tête t'aurais dû dormir un peu plus.
— Ha ha très marrant, répond le jeune homme.
Kamilia s'assoit et c'est son ami qui prépare leur petit-déjeuner à tous les deux. Comme à son habitude, il prépare un petit plateau pour eux deux comme à chaque fois qu'ils font une grâce matinée. Celui-ci étant prêt, ils décident de s'assoir sur la terrasse pour profiter de l'air frais qu'ils n'ont jamais le temps de respirer la semaine. Ils mangent, rigolent et à un moment, le sujet sensible de la veille doit forcément refaire surface.
— Jean, je ne vais pas te faire la morale mais s'il te plaît, tu devrais larguer An-
— Je l'ai déjà larguée, avoue-t-il.
— Je... Quoi ? S'étonne Kamilia. Quand ? Comment ?
— Dès que j'ai compris qu'Amy devenait très importante pour moi. Ça fait environ une semaine, explique le jeune homme.
— Jean... Pourquoi tu ne m'as rien dit ? 
— Kam, ma beauté, tu as tellement de choses à gérer depuis ce qu'il s'est passé. Ma rupture n'est rien à côté de ce que tu as vécu. Il y a des priorités dans la vie et tu as toujours été la mienne. D'accord ?
Une sensation de chaleur et d'amour envahit le cœur de la jeune femme en entendant ces mots. Après tout ce qu'elle a vécu, elle se rend compte que quelque soit la situation, elle pourra toujours compter sur son meilleur ami. Elle se lève et part prendre ce dernier dans ses bras.
— Merci pour tout, dit-elle. D'ailleurs, j'ai besoin de ton avis.
Kamilia profite de ce moment chargé en confidences pour expliquer à Jean comment Amy avait réagi la veille. Sceptique, le jeune homme cherche à comprendre ce qui a pu la pousser à ce genre de réaction.
— Tu sais, peut-être qu'elle a juste peur que tu la remplaces, suggère-t-il.
— C'est à dire ? Demande Kamilia, confuse.
— Tu es importante à ses yeux. Tu es sa première vraie amie alors si tu sors avec son frère, elle a peur d'être mise de côté, explique Jean.
En y repensant, la jeune femme se dit qu'il a peut-être raison et réfléchit à une façon de rassurer son amie dans le futur. Le petit-déjeuner se terminant, Kamilia reçoit un texto.
"Je passe te prendre à 17h. À ce soir."
Un petit sourire se force au coin de ses lèvres à l'instant où elle voit le nom de l'expéditeur. Une petite sensation étrange se fait ressentir dans le ventre de la jeune femme et là, le stress remonte. Elle essaie donc de changer de sujet pour faire redescendre la pression.
— Complètement hors sujet mais, je vais finir par péter les plombs avec Sarah et Kieran, dit-elle l'air déçue.
— Ils sont partis à l'autre bout de l'île, ils ont loué une villa pour deux semaines, explique Jean.
— Pardon ? S'énerve Kamilia.
— Oui. C'est pour ça qu'ils n'étaient pas là lorsque la fête foraine avait lieu. Ils rentrent demain il me semble.
— Putain de merde... S'ils ne dorment même plus ici, pourquoi ne pas laisser la place à deux autres colocataires ? On pourrait se chercher un petit appartement moins cher pour nous deux, propose la jeunette.
— J'avoue, ça reviendrait moins cher que cette baraque, confirme Jean. Enfin bon, je pense aller faire quelques courses toute à l'heure, tu viens ?
— Je pense plutôt me concentrer sur les devoirs pour lundi, étant donné que je ne serais pas là ce soir, répond la demoiselle.
Jean monte, se prépare et Kamilia commence ses devoirs. Elle ne voit plus le temps passer et sent juste son ami venir lui faire un bisou sur le front avant de partir aux courses. Ses cours sont de plus en plus difficiles mais elle s'accroche et enchaîne les feuilles. Le midi, Jean arrive avec les courses et elle descend l'aider. De plus en plus habitués à être seuls, nos deux meilleurs amis se préparent à manger avant que la jeune femme ne remonte aider Jean faire ses devoirs à lui.
Le temps passe, les heures défilent et boum : il est déjà quinze heures et demi. Kamilia part donc commencer à se préparer. Elle part se doucher en premier et là, tout y passe : épilation, soin des cheveux... La demoiselle passe une bonne quarantaine de minutes dans la salle de bain. Après cela, elle enroule ses cheveux dans une serviette pour pouvoir enfiler sa robe. C'est difficile vu le volume de celle-ci, mais elle finit par y arriver et là, en se voyant, elle a déjà des étoiles dans les yeux.
Ensuite, elle enchaîne avec le maquillage : elle tente de faire quelque chose de naturel mais sensuel à la fois avec un beau rouge à lèvres rouge, un peu de crayon noir, du fard à paupières nude pailleté et un peu de mascara pour finir. Puis, le plus difficile, la coiffure. De nombreuses idées traversent son esprit et au bout de quelques essais, elle penche pour une demi-queue laissant quelques mèches bouclées retomber sur son beau visage maquillé.
— Jean ! Tu peux venir m'aider à finir s'il te plaît ? Crie-t-elle depuis sa chambre.
Des grands pas se font entendre et la porte s'ouvre, laissant apparaître à l'entrée de la chambre une grande silhouette masculine qui n'est autre que son ami qui, voyant la beauté de la robe de la jeune femme, reste époustouflé.
— Oh mon Dieu... Kamilia... Tu es...
Debout devant son miroir, la jeune femme se tourne vers son ami telle une princesse.
— Quoi ? Demande Kamilia un énorme sourire scotché sur son visage.
Jean s'approche d'elle, lui prend les mains et contemple sa beauté pendant une bonne minute.
— Resplendissante, il répond finalement.
La jeune femme se retourne vers le miroir, se regardant à nouveau sans vraiment réaliser ce qu'elle est en train de porter. Elle s'assoit sur son lit, enfile ses chaussures et là, elle entend déjà le doux bruit de la voiture de ses rêves. Jean vient en face d'elle, lui tend ses mains et l'aide à se lever. Kamilia s'agrippe à son bras, descendant les escaliers avec un stress indescriptible en chemin. Chaque pas résonne, chaque mètre parcouru réduit la distance entre elle et le très cher Levi et augmente son trac.
— Ça va aller. Tu vas assurer, dit Jean en ouvrant la porte d'entrée.
Lorsque celle-ci s'ouvre, Kamilia aperçoit l'homme qui fait chavirer son cœur appuyé contre sa belle Chevrolet Camaro et se dirigeant vers elle. Avec son meilleur ami, ils s'arrêtent à l'entrée et attendent que Levi prenne le relais.
Ce dernier tente de cacher à quel point il est sous le charme de la jeune femme et s'arrête juste devant le petit escalier à l'entrée. Il tend la main à la splendide femme en haut de celui-ci, l'aidant à descendre.
— Faites attention, s'exprime Jean en les voyant partir.
— Je prendrais soin d'elle, répond Levi en laissant la concernée s'agripper à son bras.
Enfin, après que Levi ait rangé les affaires de Kamilia, il passe au volant et commence à conduire. Les minutes défilent en même temps que le paysage alors que nos deux tourtereaux discutent de tout et de rien. Au bout de presque une heure de route, ils arrivent enfin dans un endroit coupé de toute civilisation, éloigné de la ville.
Au loin, à travers un portail grand ouvert, Kamilia peut apercevoir une lignée de voitures de luxe, toutes garées devant ce qui lui semble être un immense château. Levi s'arrête au niveau du dit portail où se trouve un homme vêtu d'un beau costume noir et blanc accompagné de son chic nœud papillon bleu marine.
Levi coupe le moteur et fait signe à la jeune femme à ses côtés de descendre du véhicule. Confuse, elle descend et voit que le bel homme tend ses clés à l'homme qui se trouve au portail. Ce dernier tend à Levi à son tour une carte avec un numéro gravé, entrant dans la voiture qui n'est pas la sienne.
— Ah oui, quand même, s'étonne la demoiselle en voyant l'homme garer la belle Chevrolet.
— Quoi ? Demande Levi.
— C'est un autre niveau là je... Je ne me sens pas à ma place pour le coup, s'affole Kamilia.
— Tss, fait le bel homme en se rapprochant de son accompagnatrice. Allez viens, on y va.
Il tend son bras à la jolie petite dame et celle-ci s'agrippe, menant nos deux magnifiques personnes à se diriger vers le château en question. À l'entrée se trouvent un homme et une femme qui, comme pour le précédent homme au portail, portent des tenues qui sentent le luxe à des kilomètres.
Voyant la queue composée d'individus sentants eux aussi l'argent à plein nez à l'entrée, Kamilia panique encore plus. Elle ne se sent pas à sa place et Levi peut clairement le voir mais il ne réagit pas de suite. Arrivé à leur tour, ils avancent tous les deux et se font regarder de haut en bas par les deux personnes à l'entrée.
— Monsieur Ackerman plus un, dit Levi d'un ton ferme pendant que l'homme regarde sa liste.
— Monsieur Ackerman. Madame Ackerman, répond-il en leur faisant un geste de la tête et en leur ouvrant le passage.
— Merci, dit la jeunette très doucement.
— Très bonne soirée à vous, continue cette fois-ci la femme à l'entrée.
Après quelques minutes de queue, ils peuvent enfin entrer et là plus que jamais, Kamilia se sent mal à l'aise. Dès ses premiers pas dans cette magnifique demeure, elle se rend compte du genre d'endroit où elle se trouve. Autour d'elle, dans une immense salle de réception, des tables magnifiques autour d'une piste de danse et d'une estrade, quelques buffets à tous les coins de la salle, des serveurs faisant le tour avec champagne et amuse-bouches.. Elle se croit presque dans un compte de fées.
— Putain, marmonne-t-elle.
Avant même qu'elle n'ait le temps de respirer, un couple s'approche d'eux, accompagné de deux autres hommes.
— Liv, dit la jeune femme en s'approchant de lui et en lui faisant la bise.
— Leïla, répond le bel homme.
— Ça fait un moment dis-donc ! Comment tu vas ? Et Amy ? Et ton oncle ? Mais dis-moi... Qui est cette charmante demoiselle à tes côtés ? Demande la dite Leïla en observant Kamilia.
— Ma vie t'intéresse donc autant ?
Rétorque Levi.
— Levi... Oh Levi, continue la jeune femme d'un ton moqueur avant de s'approcher de Kamilia. Bonjour, je suis Leïla Blue. Enchantée.
— Enchantée, Kamilia Flyn.
— Flyn... Flyn... Attends... Tu ne serais pas la fille de Tiffany et Taylor Flyn ? Demande l'inconnue.
— Si, c'est bien moi malheureusement, répond Kamilia, un peu gênée.
— Waouh ! Je les adore, vraiment. Ce sont mes journalistes préférés pour être honnête, dit-elle en faisant la bise à Kamilia. Tu veux qu'on aille prendre un verre ?
— Non, réplique Levi d'un ton ferme. Avec les garçons on va en chercher pour tout le monde.
Levi se tourne vers Kamilia, passe sa main dans son dos pour la ramener vers lui et laissé un doux baiser sur son front avant de reprendre.
— Restes avec Leïla, je reviens.
La demoiselle acquiesce d'un signe positif de la tête avant de voir son cavalier s'éloigner avec les trois autres hommes. Leïla se tourne vers elle, lui faisant un petit sourire et prenant sa main.
— Viens, on va s'asseoir, suggère-t-elle.
Kamilia accepte, voyant l'enthousiasme de la belle demoiselle en face d'elle. Étonnement, elles s'entendent déjà très bien. Elles discutent de tout et de rien jusqu'à ce qu'elles en viennent au sujet principal et croustillant.
— Alors, comment tu as connu Levi? Demande Kamilia la première.
— C'est notre boss, elle avoue sans une once d'hésitation.
Les yeux de la jeune femme restent écarquillés à l'entente de cette révélation. Levi, un chef d'entreprise ? Elle en reste sans voix face à la jeune Leïla.
— Certains comme moi et Karl le connaissent depuis l'enfance cela dit. Mais je ne le voit que très rarement depuis quelques temps. On va dire que l'entreprise est très... difficile à gérer. Et toi ? C'est la première fois que je vois le boss accompagné d'une autre fille qu'Amy.
Entendant ces mots, Kamilia ressent comme un frisson dans tout son corps. Elle repense à leur rencontre, elle repense à leur complicité, leurs moments passés ensemble... Et là, comme depuis quelques temps, un sourire s'affiche instantanément sur son visage. En omettant quelques détails, elle explique un peu le déroulement de leur début de relation.
— J'ai entendu dire qu'il a tabassé des gars qui essayaient d'agresser une fille... C'était donc toi ?
Leïla ne reçoit qu'un signe de la tête en guise de réponse.
— Je suis désolée, continue-t-elle.
Après qu'elle se soit excusée, un blanc s'installe. Kamilia peut clairement voir que quelque chose tracasse sa nouvelle connaissance et avant même qu'elle n'ait le temps d'essayer de comprendre de quoi il s'agit, cette dernière reprend.
— Mais tu sais, c'est à ça que tu devras t'attendre maintenant si vous comptez aller plus loin dans votre relation, avoue Leïla.
Ces mots résonnent dans la tête de l'accompagnatrice de Monsieur Ackerman en même temps qu'ils lui glacent le sang. Auparavant la tête baissée, elle relève sa tête vers Leïla, son sourire complètement effacé.
— Qu'est ce que tu veux dire par là ?
Mais Kamilia n'obtient pas de réponse, seulement un air déçu et désolé de la femme en face d'elle.
— Leïla, qu'est ce que tu veux dire par là ?
Leïla relève la tête à son tour, regardant notre chère demoiselle avec un grand sourire, mais un sourire forcé.
— Ne t'en fais pas, c'est rien.
— Qu'es-ce qui n'est rien ? Demande Levi en arrivant avec les boissons de chacun.
— Rien, justement, répond très vite Leïla.
— C'est ça ouais, rétorque le bel homme. Elle ne t'a pas trop embêté Kam ?
— Pas du tout. Je l'aime bien, répond la concernée.
C'est vrai. Malgré cette révélation, Kamilia l'aime bien. C'est une vérité certes, mais qui cachait là bien des secrets.