You&Me ( Tome 1 ) : That's who I am

Red flag (2): chute libre.

Dans la chambre d'hôpital où est logée Kamilia depuis peu, une ambiance très tendue règne. Une confrontation des plus inattendues a lieu en ce moment même et la jeune femme ne peut pas y échapper. Mais étonnamment, être face à son agresseur n'est pas ce qui lui fait le plus peur, non : elle est davantage effrayée par ce qu'elle peut découvrir. On peut penser que le pire scénario serait que le jeune homme au chignon tente à nouveau de lui faire du mal, mais aux yeux de Kamilia, ça prouverait justement qu'il est bien le méchant et que son bien-aimé ait eu raison de tout faire pour la défendre. 
Malheureusement, s'il s'avère le contraire, elle n'aura pas d'autre choix que de faire face à une douloureuse réalité. 
— Déjà, pour commencer, pourquoi t'es entré par effraction chez Levi ? Demande-t-elle d'entrée de jeu.
— J'avais une tâche importante à accomplir, répond Aaron mystérieusement.
— T'as intérêt à être plus clair que ça.
— Sinon quoi ?
— Si je hurle, les deux gardes camouflés dans le hall rappliquent, alors t'as pas intérêt de me chercher, menace Kamilia.
Aaron se gratte le menton, faisant mine de réfléchir et finit par sourire.
— T'es même pas drôle, dit-il d'un ton provoquant.
— Je suis partiellement emplâtrée dans un lit d'hôpital, alors je t'assure que je n'ai pas du tout envie de rigoler.
— Je préfère te prévenir, ce que je vais te dire risque de bouleverser tout ton univers.
Et là, Aaron commence à parler. Son monologue dure quelques minutes, minutes où la jeune femme est tétanisée et n'ose même pas intervenir. Les yeux de cette dernière s'écarquillent. Sa bouche reste légèrement ouverte sans même qu'elle ne s'en rende compte. Elle est submergée par un sentiment de trahison, jusqu'à se perdre dans ses pensées.
— Oh, tu m'écoutes ? Demande Aaron en voyant Kamilia immobile, le regard dans le vide.
— Hein ? Quoi ? Dit-elle en sortant de ses pensées.
— J'ai respecté ma part du marché. Respectes la tienne et demandes à ton cher Levi d'enlever la mise à prix sur ma tête.
— Qui me dit que tu dis la vérité ? Questionne la demoiselle, le regard toujours dans le vide.
— Kamilia, tout ce que je veux, c'est pouvoir m'excuser auprès de Mikaela et lui dire adieu pour qu'elle puisse tourner la page. T'imagines pas à quel point c'est difficile pour moi de devoir la regarder poser ces affiches jours et nuits sans même fermer l'œil. Malgré tout ce que je lui ai fait, je l'aime.
Kamilia lève enfin la tête vers Aaron et malgré sa méfiance, la réaction de ce dernier est ce qui va lui faire réfléchir : en regardant dans sa direction, elle voit les yeux trempés du jeune homme. Les gouttes d'eau qui s'y trouvent sont prêtes à couler, mais la fierté de leur hôte les retient. Ce dernier baisse la tête, l'air déçu, détruit, mais surtout, brisé.
— Finalement, elle n'était qu'un dommage collatéral, marmonne Kamilia. Tout comme..
— Toi.
— Comment savoir si ce que tu as dit sur les Ackerman est vrai ? Je te crois concernant les Harington, mais Levi.. Amy.. Ils ne feraient de mal à personne !
L'air surpris de la réaction de Kamilia, Aaron secoue la tête de gauche à droite en rigolant bêtement. Très vite, il recommence à mettre son masque chirurgical et s'apprête à pousser le chariot où se trouvait le repas de la jeune femme. 
— Ah, Kamilia. Je ne t'ai pas menti, ce soir-là. Ton seul tort a été d'être entrée dans cette famille et même ça, ce n'est pas de ta faute.
Il se dirige maintenant vers la porte et s'apprête à l'ouvrir quand il entend très doucement, de façon à peine audible, la jeune femme marmonner dans son coin.
— Ce soir-là, si Levi avait été là, tu l'aurais tué dans son sommeil ? C'est pour ça que t'étais là, hein ? Mais t'as foiré en te rendant compte qu'il n'était pas là et maintenant, tu en paies les conséquences, pas vrai ?
Les petits pas du jeune homme cessent et il tourne lentement la tête en direction de la jeune blessée, un sourire narquois aux lèvres.
— T'as raison sur un seul point : j'ai foiré et maintenant, j'en paie les conséquences.
— Donc t'essaies d'arranger tes conneries en faisant péter mon couple ? S'énerve-t-elle.
— Le seul imprévu de la soirée, c'était l'arrivée de ce putain d'enfoiré de Jean. Saches que sans lui, tout se serait passé exactement comme ils le voulaient.
À nouveau, Aaron se retourne et s'apprête à partir.
— Chacun était exactement là où il était censé être.
À l'entente de cette phrase, un énorme frisson de terreur traverse le corps de Kamilia et instinctivement, elle tente de le retenir pour en savoir plus.
— Attends, quoi ? Demande-t-elle en espérant qu'il reste.
— Tu es forte, Kamilia. Avec ou sans cette famille, répond-il en ouvrant la porte et sortant lentement, faisant mine d'être un vrai infirmier. Ah, d'ailleurs mademoiselle Flyn, il faudra bien garder votre état de santé pour vous si vous ne souhaitez pas avoir de complications. Il faudra surtout veiller à ce que votre ami reste en dehors de cela, ce genre de problème, c'est vite contagieux.
La jeune femme veut crier, mais elle ne peut pas. Si elle le fait, les gardes dans le couloir risquent d'intervenir et là, elle ne pourra plus avoir les réponses à ses questions, alors elle le laisse partir en le remerciant et en lui souhaitant une excellente soirée, comme elle l'aurait fait avec un infirmier normal.
Pour la énième fois, elle se retrouve seule face à des révélations qui viennent de bouleverser sa vie. Pour la énième fois également, elle se demande comment gérer la situation, comment en parler, mais surtout, ce dont elle peut parler sans créer de problème. Bien que son appétit coupé, la jeune femme tire le plateau amovible dans sa direction et tente du mieux qu'elle peut de manger un minimum pour reprendre des forces.
Les heures passent et il est impossible pour elle de fermer l'oeil alors en dernier recours, elle recommence à écrire pour s'évader le temps d'un instant. Un instant qui durera bien des heures car ce qui lui permet de revenir au monde réel, c'est la porte qui s'ouvre, laissant entrer une vague de positivité.
— Coucou ma belle, déjà réveillée ? Dit Jean en refermant la porte.
— Quoi ? C'est le matin ? S'étonne la jeunette.
— Girl.. Me dis pas que t'as pas dormi ? Demande-t-il l'air moralisateur. T'es au courant que tu dois reprendre des forces ?
— J'ai dormi des jours entiers alors niveau sommeil, je pense que c'est bon. T'en fais pas.
Le jeune homme s'approche du lit de son amie et s'assoit à ses côtés.
— Alors, prête pour voir ta nouvelle psy ? Oh ! D'ailleurs ! Tu veux de l'argent pour la payer ? J'en ai de côté depuis quelques temps mais si tu veux, tu peux..
— Jean, t'en fais pas, dit-elle à nouveau en le coupant. Je vais payer avec la carte dorée, si tu vois ce que je veux dire.
— La carte dorée ? Mais je croyais que..
— Mes parents m'ont détruit mentalement avant même que tout cela ne m'arrive, ils peuvent au moins payer pour m'aider dans ma reconstruction mentale, tu ne crois pas ?
— T'as raison ! S'exclame Jean. Mais parlons d'autre chose. Tu dois garder de la positivité.
Et ainsi, comme la veille, de longues conversations débutent dans la chambre entre nos deux meilleurs amis quand tout à coup, après quelques heures, le portable de la jeune femme sonne. Elle le regarde et étrangement, elle hésite avant d'enfin décrocher.
— Salut. Oui je vais mieux, merci. Quoi ? Non, Jean est avec moi. Quand ? Ah.. Cet après-midi.. c'est à dire que..
Jean lève la tête de son portable lorsqu'il entend la demoiselle hésiter au téléphone. Il lui donne un regard confus, ce qui la décide à vite recommencer à parler.
— Non, j'ai quelques visites des médecins cet après-midi et tu sais, les visites se terminent à dix-huit heures. Oui, t'en fais pas. Je t'appelle ce soir. Bye.
En raccrochant, Kamilia essaie d'échapper au regard accusateur de son meilleur ami en prenant un air innocent.
— Quoi ? Demande-t-elle.
— Quoi, quoi ? Réplique t-il.
— Pourquoi tu me regardes comme ça ?
— Tu ne viens pas à l'instant de mentir à ton cher Levi sur tes activités de cet après-midi par hasard ? Questionne Jean d'un air moralisateur.
— J'ai pas envie de parler de ça à qui que ce soit à part toi.. Ça me concerne, il n'a pas à le savoir.
Soudain, la porte s'ouvre et un infirmier entre déposer le repas de la jeune demoiselle. Cette dernière sursaute en voyant entrer l'homme en masque chirurgical et elle se rappelle qu'elle est en sécurité, du moins, elle espère l'être. Les deux meilleurs amis saluent ce dernier avant de le voir partir. Immédiatement, Jean lance un regard confus à son amie.
— Désolé, s'excuse cette dernière. Je suis vachement angoissée depuis mon réveil.
— T'en fais pas, c'est normal, répond le jeune homme.
— Mais t'as pas cours toi, cet après-midi ?
— Non, j'en profite pour t'embêter un maximum avant de te laisser seule.
Les conversations ont à peine le temps de recommencer que quelqu'un tape à la porte. Jean se lève et s'apprête à l'ouvrir.
— Bonjour, c'est bien dans cette chambre que se trouve mademoiselle Kamilia Luna ? Demande une petite dame.
Jean est assez étonné que quelqu'un l'appelle par ce nom de famille au lieu de son vrai nom, Flyn, mais il n'y prête pas vraiment attention. Son côté protecteur prend immédiatement le dessus avant de répondre à la question.
— Vous êtes qui ?
— Katherine Milers. Jai rendez-vous avec mademoiselle Luna. Vous savez où elle se trouve ?
— Jean, c'est la psy. T'en fais pas, dit Kamilia pour le rassurer.
— Oh ! Je suis désolé ! S'excuse t-il. Entrez, je vous en prie.
La porte se referme et le premier réflexe de Jean est de prendre ses affaires et d'aller câliner son amie.
— Je vous laisse. À demain Kam.
— À demain Jean.
C'est donc ainsi que la jeunette se retrouve seule face à cette fameuse psychologue. D'une part, elle est heureuse de savoir qu'elle va pouvoir parler mais d'un autre côté, elle est terrifiée à l'idée de devoir faire face à ses plus grandes craintes : parler de tout ce qui l'angoisse.
— Bonjour mademoiselle Luna. Comment allez-vous aujourd'hui ?  Demande la gentille dame en s'asseyant face à Kamilia.
— Bonjour. Je vais bien enfin.. Vous voyez. Je fais comme je peux.
— Très bien, on va entrer dans le vif du sujet. Dites moi, pourquoi suis-je là aujourd'hui ?
Kamilia avale sa salive, ne sachant pas trop quoi dire. Elle a peur et ne sait même pas par quoi commencer mais elle comprend très vite qu'elle n'a plus le choix.
— Je.. Je me suis fait agressée il y a un peu plus d'un mois et depuis..
— Tu te sens constamment en danger, pas vrai ? Continue Katherine.
La jeune demoiselle hoche timidement la tête de haut en bas en guise de réponse, ayant toujours du mal à s'exprimer concernant ses émotions. Constatant ceci et surtout, ayant l'habitude de ce genre de situation, la dame continue en espérant donner à Kamilia un élan de confiance.
— Tu as peur, sans arrêt. Tu te sens en danger où que tu sois. Tu as du mal à faire confiance et ça te freine dans tes relations, je me trompe ?
Étrangement, un sourire se forme sur le visage de Kamilia lorsque pour la seconde fois elle hoche la tête en guise de réponse. Sans même comprendre pourquoi, elle se sent en sécurité avec cette femme : en effet, tout au long de sa vie, la jeunette a toujours su différencier les bonnes personnes des mauvaises dès les premiers échanges et ne s'est jamais trompée. Elle sent que Katherine est bel et bien une personne de confiance. En tout cas, elle l'espère car si ce n'est pas le cas..

..La situation s'annonce bien pire que prévu.

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Coucou mes petits lecteurs adorés ❤️

Sachez juste que ce n'est que le début des problèmes et que l'histoire va s'intensifier à partir de maintenant alors.. Accrochez-vous 😋

PS: on est à un peu plus de la moitié du tome 1 mais à peine à un tiers de l'histoire complète alors vous avez intérêt à suivre🥳

Bonne lecture 💜