You&Me ( Tome 1 ) : That's who I am

Fraîcheur & Piment.

Kamilia sourit et accepte instantanément la demande de sa nouvelle connaissance. Elle ne compte pas aller lui parler, non, mais le simple fait d'avoir un peu de nouveauté dans sa vie lui apporte un peu de fraîcheur. Mais apparemment, cette dernière ne compte pas perdre une minute car à peine le téléphone de Kamilia verouillé, elle reçoit encore une notification.

Hey.

Hey.

Ça va depuis tout à l'heure ?

Tu veux dire le moment où tu m'as limite draguée en me demandant mon numéro ?

Ah ah. Très marrant. T'as un truc de prévu demain ?

À part aller à la fac, non.

Ah. Je vois. Tu termines à quelle heure ?

Pourquoi voudrais-tu le savoir ?

Juste comme ça.

16h. Mais je suis KO alors je vais me coucher. Bonne nuit.

Bonne nuit.

Et c'est ainsi que la jeunette dépose son téléphone et s'endort après avoir trop pleuré.
Le lendemain matin, alors que Kamilia est encore dans un sommeil profond, son réveil sonne. Malheureusement pour elle, ce n'est pas le premier réveil, mais le septième rappel automatique.
— Huit heure cinq ? C'est quoi ce bordel ? Mon réveil n'a pas sonné ?! S'exclame-t-elle complètement en panique.
La jeune femme se lève à la vitesse de la lumière, part prendre une douche express et se change en moins de cinq minutes quand une voix quotidienne la surprend soudainement.
— What the fuck, girl ? Dit Jean en rigolant.
— Jean ! Je vais te tuer ! T'aurais pu me réveiller ! S'écrie la retardataire.
— Je ne t'ai pas réveillée car les deux premières heures sont annulées. La prof est absente.
Se sentant totalement bête mais à la fois soulagée, Kamilia redescend d'un étage et s'assoit. Elle se calme, respire un bon coup et faisant un sourire à son ami, elle descend dans la cuisine avec lui. Les deux se font un plateau petit-déjeuner avec ce qu'ils ont de mieux et partent manger devant la petite télé du salon.
— Ça va mieux toi ? Demande Jean.
Un blanc s'installe. Kamilia a les yeux encore gonflés alors ses pleurs n'auraient pas pu échapper à son meilleur ami.
— Désolé, il continue sur un ton doux et rassurant. Si tu n'as pas envie d'en parler, je comprends totalement. Je veux juste que tu saches que je suis là si-
— J'ai essayé d'appeler mes parents hier soir, avoue-t-elle en coupant Jean dans sa phrase.
Le jeune homme reste abasourdi et ne sait pas vraiment quoi dire. Il sait que les parents de Kamilia restent un sujet très sensible alors même après toutes ces années d'amitié, il a toujours du mal à comprendre comment aborder le sujet.
— Et.. ça a donné quoi ? Demande-t-il d'une voix délicate.
— À ton avis ? Pff, soupire la jeune femme encore une fois au bord des larmes. Je te jure Jean, je n'en peux plus. Ils m'ont conçu et pouf ! C'est tout. Comme si être parent se résumait à accoucher, sérieux.
Jean tire sa meilleure amie vers lui et enroule son bras autour des épaules de cette dernière pour la soutenir.
— Mais non, viens là, reprend-il pour la consoler. Tu sais, t'es belle, intelligente, t'as un avenir prometteur devant toi. Alors qu'ils aillent se faire voir eux et leurs foutus voyages d'affaires.
Avec un grand sourire grâce à son ami qui sait trouver les mots, Kamilia le prend dans ses bras, tentant de retenir ses larmes.
— Allez ma belle, on y va, continue le jeune homme. On va prendre le prochain bus pour faire un tour avant d'aller en cours.
Ensembles, le moral un peu moins cassé, ils se dirigent vers l'arrêt de bus dans la rue d'en bas de chez eux. Le bus arrive, ils montent, et descendent un arrêt avant celui de l'université pour marcher un peu le long d'un chemin entouré de verdure. Ils marchent, rigolent, se remontent le moral et tentent de profiter de leur petit moment libre au maximum avant leur journée de cours quand au loin, une voix récemment connue de la jeune femme se fait entendre.
— Kamilia ? 
— Mais ? Amy ? Qu'est ce que tu fous là ? S'étonne Kamilia.
— C'est qui ? Demande Jean discrètement alors que la demoiselle se rapproche peu à peu.
— La fille du bus, celle dont je t'ai parlé hier matin, explique-t-elle.
— Hey ! S'exclame la nouvelle connaissance en faisant la bise à Kamilia. Mais qui est ce beau jeune homme que je vois là ? C'est ton copain ?
La jolie petite brune fait un pas en arrière en regardant Jean de la tête aux pieds. La question ne gêne même pas Kamilia qui se rend compte que c'est la première image que renvoie leur relation vue de l'extérieur.
— Non, mon meilleur ami et un de mes colocataires, répond finalement Kamilia.
— Jean. Enchanté, dit-il alors que la charmante demoiselle toute vêtue de noir s'approche pour lui faire la bise.
— Amy. Vous allez où ? 
— On marchait simplement pour prendre l'air. Tu veux te joindre à nous ?  Demande l'autre jeune femme à sa nouvelle amie.
— Avec plaisir, dit gentiment cette dernière.
Nos trois jeunes adultes marchent sans trop savoir où aller. Le bruit des feuilles bougeant avec le vent leur permet de faire le vide dans leur esprit le temps de quelques minutes et de décompresser. Ces mêmes minutes défilent encore et encore jusqu'à ce que la réalité rattrape nos deux meilleurs amis qui vont devoir laisser Amy et aller en cours.
— On est désolés mais on doit y aller, annonce Jean sur un ton rempli de déception.
— Ne t'en fais pas. On se reverra, pas vrai ? Demande Amy d'un ton moqueur, le même ton moqueur qu'elle utilise avec Kamilia.
— Évidemment, répondent les deux meilleurs amis au même moment.
— Bon courage à vous et bonne journée, dit la demoiselle en s'éloignant d'eux.
— À toi aussi, bye !
Un peu déçus mais à la fois très heureux d'avoir pu faire connaissance et décompresser, ils se dirigent tous deux vers l'université qui est à quelques minutes de l'endroit où ils étaient. En chemin, Kamilia va déjà un peu mieux. Elle essaie de relativiser, de positiver mais surtout de se concentrer sur ses cours comme elle a l'habitude de le faire.
Les heures de cours passent, puis la pause déjeuner, et enfin après encore quelques heures de cours, accompagnée de ses trois colocataires, Kamilia se dirige vers l'abri pour attendre le bus. Celui-ci arrivant, ils entrent tous en passant leur carte d'abonnement annuelle et malheureusement, dû à un manque de place, s'assoient tous à un côté différent.
Le trajet passe et Kamilia se sent bien. Amy a l'air d'une fille très gentille et malgré son côté mystérieux, elle a l'air d'être une vraie petite folle qui sait s'amuser, ce dont la jeune femme a besoin en ce moment : un peu de piment. Elle est très heureuse d'avoir fait sa connaissance et compte bien se lier d'amitié avec cette dernière alors en chemin, elle lui envoie un message.
"Hey, ça te dirait de venir chez moi faire connaissance avec mes deux autres colocataires ? Ils vont t'adorer."
Malheureusement pour Kamilia, elle n'eut rien d'autre qu'un vu sans réponse de la part de la jeune femme.
— C'est rien, elle doit être occupée, se dit-elle, marmonnant dans son coin.
Et alors que le bus s'arrête à quelques arrêts précédant le sien, Sarah, Kieran et Jean descendent en même temps. En passant à côté de Kamilia, Jean chuchote doucement à cette dernière qu'ils doivent passer à la banque faire le virement vers le compte commun et voulant seulement rentrer chez elle, elle répond simplement qu'elle rentre en attendant.
Après tout, elle a bien besoin de se retrouver un peu seule alors elle ne peut qu'apprécier leur petite sortie de dernière minute.
Kamilia arrive enfin à son arrêt, descend et se dirige vers chez elle. Cette dernière arrive à la porte, met sa main dans son sac et en cherchant la clé, sent directement une présence derrière elle. Elle s'était déjà préparée à ce genre de situation alors son premier réflexe est de lâcher ses sacs et d'attraper sa bombe poivre. La jeune femme se retourne, commence à la diriger vers la personne se trouvant potentiellement derrière elle et, ayant à peine le temps de voir de qu'il s'agissait, se retrouve plaquée au sol.
— C'est comme ça que tu accueilles tes invités, toi ? 
— Amy ? Tu te fiches de moi ? J'étais prête à te bombarder de spray ! S'exclame Kamilia, encore sous le choc en voyant que son agresseur n'était autre que sa nouvelle amie.
— Rectification. Tu étais prête à essayer, mais tu n'aurais pas réussi, rétorque Amy sur un ton joueur.
Les deux se relèvent et explosent de rire.
— Aller entres idiote, dit Kamilia.
Cette dernière fait entrer son invitée, lui sers à boire et s'apprête à faire des cookies. Cuisinant tout en discutant avec Amy, elle remarque que la voix de cette dernière se coupe lorsque son téléphone sonne. Elle tente de jeter un œil à l'appelant, mais il n'y a qu'un cœur noir comme nom de contact.
— Tu ne décroche pas ? Demande l'hôte à son invitée.
— Deux minutes, désolé ma belle, s'excuse-t-elle en décrochant. Allô ? Non pourquoi ? Je suis chez une amie. Et alors ? Putain tu fais vraiment chier, on allait manger des cookies là ! Quoi maintenant ? Tu te fous de ma gueule ? Tu vas pas venir maintenant ! Je- Quoi ? Allô ? Allô ?
La brune pose ses mains sur son front l'air presque exaspérée de la situation avant de reprendre.
— Sérieux mais quel casse couilles, se plaint la petite brune. Désolé Kam, on doit venir me chercher. 
— T'en fais pas, la première tournée sort de toute façon alors je t'en met une boîte le temps que ton transport arrive, d'accord ? Répond Kamilia en essayant de rassurer son invitée.
Près de trente minutes durant, les deux jeunes femmes continuent à discuter. Amy semble presque oublier qu'elle doit partir. Elles parlent de leurs vies, leurs goûts en matière de nourriture, de voiture et d'hommes, oui, surtout d'hommes, avant qu'un bruit familier à Kamilia ne se fasse entendre devant sa porte. Elle entend klaxonner une fois, deux fois alors que la jeune femme en face d'elle semble vouloir faire semblant de ne pas l'entendre. Les klaxons s'arrêtent enfin, le bruit de moteur familier à Kamilia également et quelques secondes plus tard, quelqu'un frappe à la porte.
— J'arrive ! Crie la locataire en se dirigeant vers la porte.
La surprise fut grande lorsqu'en ouvrant la porte, elle se retrouve nez à nez avec quelqu'un qu'elle ne pensait pas revoir de sa vie.
— Bonjour, Kamilia. Je viens récupérer Amy.
Le bruit familier n'était autre qu'une Chevrolet Camaro, laissant Kamilia bouche-bé face à son conducteur.
— Levi ?