The Lost Children | [𝚃𝚑𝚎 𝙴𝚟𝚒𝚕 𝚆𝚒𝚝𝚑𝚒𝚗]

Chapitre 9 | Pseudo-thérapie.

Comment dire que plus il y pensait, moins il comprenait. En réalité, toute cette situation lui retournait le cerveau. Dès le début, Matthew savait que ça n'avait aucun sens, mais la suite des événements lui donnaient encore plus ce sentiment d'incompréhension. Et il essayait de gérer comme il le pouvait, même si c'était bizarre. Mais de toute façon, à ce stade de sa vie, qu'est-ce qui n'était pas bizarre ?

Il continuait de parler à un potentiel psychopathe, tueur en série, qui faisait semblant ou non d'être son ami pendant des années. Rien que ça, c'était déjà particulier. Mais le fait qu'aucun des deux ne veuille abandonner l'autre l'était encore plus. Il ne fallait pas non plus oublier les potentiels sentiments qu'il pouvait ressentir à son égard. C'était peut-être d'ailleurs pour ça qu'il avait refusé de le dénoncer, parce qu'il savait que de toute façon, sans lui il n'était plus rien.

Il dépendait littéralement de Stefano, et ce n'était pas sain, il le savait. Il aurait aimé ne pas autant être attaché à lui, mais depuis le départ, ç'avait été décidé ainsi. Ils auraient juste mieux fait de ne pas se rencontrer, en fait, mais il avait fallu que le hasard, ou la vie en général ne mette son grain de sel, parce qu'il n'y avaient jamais assez de problèmes, après tout.

Et maintenant, il se retrouvait là à gérer trop de choses à la fois, au point où il ne savait pas s'il arriverait à s'en sortir. De plus qu'il semblait être le seul à prendre toute cette situation au sérieux. Stefano, lui, avait l'air de royalement s'en ficher. La seule chose qui le dérangeait sûrement, c'était qu'il venait d'être privé d'art. Enfin, de meurtres, mais pour lui c'était la même chose. Ou plutôt qu'il n'y avait pas l'un sans l'autre, pour lui, alors que n'importe quelle personne normale aurait juste représenté la mort plus simplement.

Non, lui, il fallait qu'il tue des gens pour ça. Mais plus maintenant, et Matthew était étonné que finalement, il ait accepté si facilement. Même s'il craignait que ça n'allait pas durer longtemps. Et c'était justement ce qu'il devait éviter. Il devait essayer de convaincre Stefano qu'il pouvait arrêter de tuer pour son art, premièrement parce que ce n'était pas légal, et que ce n'était pas si utile que ça. Il voulait le comprendre, l'aider.

Mais il ne savait toujours pas pourquoi il s'obstinait tant, d'ailleurs. Justement parce qu'il était attaché à lui.. Et est-ce que c'était réciproque ? D'un côté, il semblait que oui, sinon il ne serait pas là aujourd'hui... Mais il chassa vite ces pensées, ce n'était pas le moment. Et il n'était sûr de rien. Il ne savait pas ce qui se passait dans la tête de Stefano, et il ne pouvait pas deviner ce que lui ressentait. Encore quelque chose qu'il verrait au fur et à mesure.

Pour l'instant, il était chez lui, mais évidemment il n'était pas seul. Et c'est en se disant qu'en fait, il était complètement perdu, qu'il se dirigea vers le canapé, tasse de café à la main. Il avait besoin de sa dose de caféine.

-Alors, comment c'est, une journée sans art ?

Puis il s'assit sur ce même canapé, à côté de Stefano qui lui avait déjà sa tasse bloquée entre ses mains, un air à la fois blasé et mécontent sur le visage. Visiblement, il n'avait pas l'air d'apprécier. Tout ça parce que Matthew n'avait pas pu trouver ça normal, lui aussi..

-Horrible.

Il avait simplement répondu ça, regardant droit devant lui, toujours autant dépité. La vie était cruelle.

Mais encore une fois, Matthew haussa les sourcils en retour, étonné. Sérieusement, il parlait de ça comme s'il allait en mourir, que c'était affreusement grave de ne pouvoir tuer personne. On parlait de meurtre, là, pas d'une simple bêtise qu'il aurait faite et pour laquelle on l'aurait puni. D'ailleurs, il avait quand même été puni, comme un enfant. Mais pour des raisons beaucoup plus graves.