GabriellaL'eau perle le long de mon corps. La chaleur me brûle la peau, la faisant devenir rouge, mais cette douleur n'est rien comparé à la douleur d'avoir perdu quelqu'un qui comptait plus que tout à mes yeux.
Une partie de moi est morte sur ce toit avec elle.
Elle, ma meilleure amie, celle qui m'a aimé, celle qui m'a aidé, celle que je considérais comme ma sœur.
Ma poitrine se compresse en repensant une fois de plus à elle.
Je suis fatigué, je n'arrive plus à dormir car à chaque fois que je ferme les yeux, je la revoit allongée par terre, son sang se répandant sur le sol.
Je reste encore quelques secondes sous l'eau avant d'éteindre le jet. Je sors de la douche et enroule une serviette autour de moi.
En passant devant le miroir de la salle de bain, je m'arrête pour examiner mon reflet. Mes cernes sont creuses et même le maquillage que je mets tous les jours pour aller au travail n'arrive pas à les masquer.
J'ai un job, j'ai été engagée la semaine dernière. Ce n'est pas ce que je rêvais de faire dans la vie, mais rester chez moi et ne rien faire est inimaginable, j'ai besoin de m'occuper.
Alors j'ai postulé dans un café à quelques rues de chez moi, une très gentille dame s'est occupée de mon dossier, et le soir même j'ai eu une réponse de sa part qui m'informait que j'étais prise.
La particularité de ce café, c'est qu'il fait librairie en même temps, et c'est ce point qui m'a vraiment séduite.
Je jongle entre servir les boissons au clients et en conseiller d'autres sur des lectures. Donc pour quelqu'un qui comme moi qui aime lire, c'est le travaille parfait.
J'ai acheté un nouveau téléphone où trois contacts seulement y sont enregistrés.
Mon père, qui m'appelle tous les jours. Je réponds quelques fois mais là plupart du temps je ne décroche pas. Je sais qu'il faut qu'on ait une conversation tous les deux, mais je ne veux pas en parler pour l'instant. Il m'a menti, c'est tout ce que je retiens.
Le deuxième contact est Carlos, je ne lui envoie ni message ni appelle. Je n'ose pas le contacter car il doit m'en vouloir j'en suis sûr, après tout c'est de ma faute si Elena est décédée.
Et le dernier contact est Pablo.
Le simple fait de penser à lui mélange mes pensées et fait accélérer les battements de mon cœur.
Je le déteste comme je l'aime et ça c'est vraiment fou parce que mon seul but en étant en sa présence était de l'éliminer, même si ce n'était pas physiquement. Il fallait qu'il souffre et qu'il perde tout.
Mais je n'y suis pas parvenu et sa me ronge.
Je suis devenue faible, faible pour lui. Mais je n'ose pas me l'avouer, parce que ce serait admettre ma défaite.
Or, je crois que je l'aime vraiment, au fond de moi, je sais que je lui ai toujours appartenu toute entière.
Je crois que je l'aime parce que mon humeur dépend de la sienne.
Je crois que je l'aime parce qu'il répare mes cicatrices.
Je crois que je l'aime parce que je l'ai toujours aimé et ça je suis obligée de l'admettre.
Mais il m'a abandonné dans cet appart. Seule avec pour seule compagnie la conscience qui me souffle des paroles atroces.
Elena est morte par ta faute.
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Survie
RomanceGabriella vit une vie tranquille dans la ville où elle a passé la majeure partie de sa vie, Tepito. Mais après avoir tiré un soir sur l'un des narco trafiquant le plus puisant de tout le Mexique lors d'une fusillade, elle devient sa prisonnière. Et...