Chapitre 5: Un baisers voir deux...

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Elles sont scellés l'une contre l'autre. J'ai envie de m'écarter parce que je sais que ce que nous faisons n'est pas bien, mais Sacha me maintient fermement en m'entourant de ses bras musclés. Puis j'abandonne, je lui rends son baisers, c'est tellement bon. Ces lèvres chaudes contre les miennes. Sa langue s'enroule autour de la mienne et c'est le bonheur total. Une délivrance, je ne peux plus m'arrêter, je m'écarte cependant pour reprendre mon souffle et mon corps est parcouru de frissons. Je me penche alors à nouveau pour recommencer quand nous entendons Mathéo dans le couloir au rez de chaussée. Nous nous séparons avec empressement et chacun rentre dans sa chambre comme si de rien n'était. Je referme ma porte et m'assois derrière. Je me prends le front entre mes mains et je souris bêtement. Qu'es ce qui m'arrive ? Je viens d'embrasser mon frère, je suis pas bien. C'est pas possible mais je suis folle. Oh mon Dieu mais qu'es-ce que j'ai fais? Je suis malade, mais c'est interdit, et tellement anormal. Pourquoi l'avoir fais? Mais le pire c'est que j'ai aimé ça. J'ai adoré, j'étais prête à y retourner si nous n'avions pas entendue Mathéo. Et s'il nous avait vus ? Mais c'est pas possible. Nous sommes inconscients, idiots. Je me relève et m'assois à mon bureau. Cela fait longtemps que je n'ai pas fais mes devoirs. J'ouvre mon sac et prends mes cours. J'ai de la physique, du français et des mathématiques à faire. Je délaisse les deux premières matières pour me consacrer à la dernière. Je mets mon livre à la page et je commence à essayer de comprendre mes exercices. Au bout d'une demie heure j'ai réussie à tous les faire sauf un. Je suis contente de moi. Puis je jette un coup d'oeil dans mon français et je tente de rédiger une pauvre dissertation. Le résultat peut être navrant pour un prof de français mais pour moi c'est un gros effort, que j'ai fais et cela me permet d'être fière de moi. Pour la physique je laisse tomber avant d'avoir commencé, je n'y arrive pas et n'aime pas ça. Je fais mon sac pour demain et je vais me coucher. Mais dormir est impossible. Comment l'être quand tant de questions me taraudent l'esprit ? Tiens encore une question. Je crois que je suis la personne qui se pose le plus de question au monde. Peut être après les professeurs de philo. Je finis finalement à m'endormir vers trois heures du matin.

Cela fait une semaine que Sacha et moi nous nous sommes embrassés. Le temps s'écoule doucement, je l'évite et lui il fait tout pour que nous soyons ensemble. Depuis trois jours je ne vais plus au lycée. Sur mon billet d'absence c'est seulement écrit "agression", mais mon frère et moi nous savons que c'est pour autre chose. Il ne dit rien mais je sais que cela lui fait mal que je veuille l'éviter. Mathéo sent bien que quelque chose ne va plus, nous ne nous regardons plus dans les yeux, nous ne parlons plus, et quand il rentre de l'école je suis à la maison. Quand j'y pense on dirait que nous sommes une famille à nous trois. Je suis la maman, Sacha le papa et le petit frère est devenu notre enfant. Nos parents ne rentrent même plus le week-end, et ils n'ont plus la force de nous répondre oui, quand nous demandons s'ils seront à la maison le lendemain soir. Au moins les faux-espoirs se sont arrêtés. Je me suis habillée ce matin, je compte aller au bahut, je descends prendre mon petit-déjeuner et je tombe sur Sacha. Il est dans la cuisine en caleçon en train de manger les céréales de Mathéo. Je déclare :

- On n'a plus rien à manger ?

- Si mais je voulais retrouver le goût de ma plus tendre enfance. Tiens goûtes-en une.

Je me penche et mange la céréale qu'il me tend. La saveur délicieuse me provoque un léger sourire. Je me dirige vers le paquet et prends un bol dans le placard. Je me verse les céréales dedans et me mets à toutes les manger en prenant le temps de déguster. Je regarde alors ma montre et remarque que nous sommes en retard. Je remonte me brosser les dents en vitesse et rentre dans ma chambre et prends mon sac à la volé. Je fais tomber ma lampe de chevet mais ce n'est pas le moment de voir si je l'ai cassé.

Je sors de la maison en courant et je me dépêche d'atteindre l'arrêt de bus. Quand j'arrive le bus est déjà passé. Je pousse un gros soupir d'énervement et retourne chez moi en traînant des pieds. Pour une fois que je voulais aller au lycée, c'est raté. Je croise mon frère sur le chemin et je lui dis :

Vivons heureux, vivons cachésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant