Le Chapitre 11 : Décès

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Le temps pas si vite, nous sommes en plein milieu des vacances d'avril, et je n'ai pas vu l'année passer. Il s'est passé tellement de choses en quasiment une année. Quand j'y repense c'est incroyable. J'ai eu mon premier petit ami, j'ai vu le loup, j'ai eu un ami alors que je n'en avais pas eu depuis cinq longues années, et je l'ai perdu. Et de tout ça mes parents ne sont au courant que de Tan, je leur mens vraiment beaucoup sur la vie que je mène. C'est assez excitant et flippant à la fois. Sacha à les mêmes sentiments que moi, on se soutient mutuellement, car ce n'est pas tous les jours faciles d'entretenir une relation avec quelqu'un quand personne ne doit le savoir. Quasiment chaque jour nous passons notre temps dans notre havre de paix. En faite nous faisons tout ensembles. Sauf aller aux toilettes, mais on peut qualifier notre relation de fusionnelle.

Avec Sacha on a pour projet pendant les vacances d'été, de faire le tour de France avec sa voiture. On ne partirait que tous les deux pour pouvoir se cacher et vivre alors heureux. Nos parents ne sont pas trop pour, mais on fait tout pour qu'ils changent d'avis.

- Clara !? ma mère en a après moi depuis le début de la journée.

- Oui j'arrive, répondis-je énervée au point que je vais bientôt exploser.

Je descends les escaliers quatre à quatre et je la vois aux côtés de mon père et de mon frère. Lui non plus ne sait pas de quoi nos parents vont nous parler. Mathéo sort de la cuisine et viens se blottir dans les bras de Sacha. Nous nous asseyons tous les trois sur le canapé, et attendons.

- Nous... nous avons une très mauvaise... nouvelle... à vous annoncer, commence mon père.

- Papy... papy Jacques... est décédé...

Je plaque mes mains sur ma bouche et des larmes perlent aux coins de mes yeux. Je me retiens de hurler, je coure me réfugier dans ma chambre et je plonge sous les couvertures j'enfonce ma tête dans mon oreiller et pleure toutes les larmes de mon corps. Je n'entends pas mon grand frère toquer à la porte, il s'approche de moi à pas de loups et s'allonge sur le matelas. Il me prend dans ses bras et me console à grands renforts de mots doux. Mais cela ne suffit pas à me faire retrouver le sourire. Il arrête finalement voyant bien que cela n'a aucun effet sur moi, et que lui aussi ni croit pas.

Deux heures plus tard, mon père rentre dans ma chambre et nous trouve tous les deux collés l'un à l'autre. Il sourit péniblement, avance pas à pas et se penche au-dessus de nous.

- Vous voulez quelque chose mes grands enfants ?

- Non... je veux papy, répliquais-je.

- Je sais ma puce, mais malheureusement ce n'est pas possible et tu le sais. Je vais vous apporter un verre de jus d'oranges.

Sacha relève la tête, et ne dit rien, il l'a repose en soupirant. Je m'assois sur le bord du lit, sèche les dernières larmes qui ont coulés et je fais les cents pas dans ma chambre.

- Reviens dans le lit, s'il-te-plaît j'ai besoin d'un câlin.

Je m'approche et je le serre dans mes bras, quelques larmes reviennent perler sur mes joues. Puis c'est de nouveau la bousculade pour sortir de mes yeux, je n'arrive plus à me contrôler à essayer de les retenir. J'essaie en vain, mon corps ne m'appartient plus, il me lâche tout doucement, je m'affesse légèrement sur Sacha. Il se décale dans le lit et je reprends ma place. Il me berce et je finis par m'endormir.

J'ouvre mes paupières avec difficulté, elles sont collés ensembles du fait que je pleurais encore lorsque le sommeil est venu me chercher. Je touche le lit à l'endroit où Sacha devrait y être mais sa place est froide. Je me lève, mets un pull et sors de ma chambre. Je vais voir dans la sienne mais il n'y est pas. Mon grand frère est finalement en bas en train de regarder la télé. Je me faufile jusqu'à lui. Je pose mes fesses à côté de lui, et je pose ma tête sur son épaule droite. Il passe son bras autour de mon ventre et m'attire encore plus près de son torse. On reste dans cette position encore une heure et demie. Ma mère a les traits tirés et des poches de cernes sous les yeux, on dirait qu'elle n'a pas réussie à dormir. Mon père est dans le même état mais paraît un peu moins fatigué. Mathéo n'a pas l'air de bien comprendre ce qu'il se passe, il sait que quelque chose de grave c'est passé parce que tout le monde fait la tête depuis hier, mais il ne mesure pas vraiment les conséquences de la chose. On ne peut pas lui en vouloir, il n'a que dix ans. La journée se passe dans le calme, ou plutôt dans un silence pesant. Personne n'ose prendre la parole, personne ne sait quoi dire. Le téléphone sonne souvent, des amis, ou la famille nous appeles pour nous présenter leurs condoléances. Moi je n'en peux plus, je ne supporte pas t'entendre cette phrase préfabriquée. Les gens sont justes polis, ils font ce que leur statut exige de faire et il passe à autre chose. La moitié des personnes qui ont téléphonés ne viendront pas à son enterrement. Pauvre papy. Lui qui était si gentil. Et ma mamie, qui se retrouve seule dans leur maison immense. Elle ne pourra jamais entretenir leur grand jardin.
Dans l'après midi nous partons tous en voiture, direction la maison de mes grands parents. Quand on rentre, l'atmosphère joviale a fait place au même silence lourd qui se trouvait chez nous. Ma grand mère a l'air d'avoir pris dix ans, ma tante et mon oncle sont dans le même état que mes parents. Tout le monde se prend dans les bras, les sanglots empêches les conversations de ce dérouler normalement. Je vais me réfugier dans la chambre que je partageais avec Sacha quand nous venions en vacances et que Mathéo n'était pas encore naît. Elle est verte, il y a des plantes un peu partout, une vielle télé, et sur l'étagère à côté un grand bocal rectangulaire où plusieurs poissons vivent dans des petits objets. Sur le lit, il y a des peluches, un clown retient mon attention. C'est celui que papy m'avais acheté ayant oublié le mien à la maison. Je ne pouvais pas dormir sans doudou à l'époque et Sacha s'était moqué de moi. En parlant du loup, c'est lui qui vient de rentrer.

Vivons heureux, vivons cachésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant