Épilogue

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20 ans plus tard

Sacha :

Et encore un voyage, cela m'épuise. Des fois j'aimerai juste avoir une petite maison à moi que je partagerai avec une femme. Je m'imagine souvent avoir un ou deux enfants. Je suis sûr que je les aimerai plus que ma propre personne. Mais pour le moment ma vie rime plutôt à autre chose. Tous les week-ends je suis dans une ville différente que se soit en France ou en Europe. Je n'ai pas vraiment d'attache et je ne fais que louer des chambres d'hôtels ou quand je dois rester un peu plus de deux mois je me loue un petit Airbnb pour pas trop cher. La seule chose qui me fait tenir le rythme c'est l'espoir de la voir. Je suis sûr qu'elle est en Europe. Mais où... nous l'avons chercher partout pendant des années. Puis elle est devenue majeur et sa recherche n est plus devenue une priorité pour les policiers. Je me rappelle d'avoir hurlé au scandale et d avoir voyagé pendant des mois avec juste un sac à dos et sa photo. J'ai fait tous les pays de l'Europe ainsi que les Etats-Unis et le Canada. Après j'ai du rentrer parce que je n'avais plus d'argent. Mon père y a mis toutes ses économies, les miennes y sont également passées en plus de celles pour les études de Clara. Mais cela n'avait pas suffit à la retrouver, et notre mère sombrait de plus en plus dans la dépression. Cela me désespérait de la voir dans cet état même si je n'arrivais pas à m'enlever de la tête que c'était de sa faute. Je lui en avais beaucoup voulu et c'est de cette manière que j'étais parti d'une part pour la retrouver et d autre part pour m'empêcher de faire une bêtise. Mathéo avait grandi et on avait fini par lui expliquer la situation. Il m avait toujours soutenu dans mes recherches et même encore maintenant il m'appeler quand je rentrais de voyage pour savoir s'il y avait du nouveau.

Malheureusement c'était toujours la même chose, aucune trace de ma petite sœur. Ou devrais je dire de mon âme sœur? Après tout je n'ai jamais pu me mettre avec une autre fille après elle. J'étais toujours dans la comparaison, recherchant des filles comme elle. Mais jamais une n'a retenue mon attention. Le temps avait passé et mes amis me pensaient homosexuel. Je ne les détrompais pas... à quoi bon.

Aujourd'hui je dois repartir en voyage à Hambourg, le travail me demande de négocier un contrat important avec une entreprise allemande. Je n'ai pas une once de motivation, et je pense que je ne mettrai pas toute mon énergie à convaincre des personnes meilleurs que nous dans leur domaine à travailler avec des gens comme nous. Je boucle ma valise, je vérifie mes billets d'avion et mon passeport, puis prends la voiture direction l'aéroport.

J'arriva quatre heures plus tard sous le vent polaire et une pluie battante d'Hambourg. Malgré les températures très froide j'aime cette ville d Allemagne. Ce n'est que la deuxième fois que je viens mais je ne sais pourquoi je m'y sens comme chez moi. Je sors de l aéroport et prends un taxi beige qui attend sur le côté. Il me conduis à l'hôtel que mon entreprise m'a réservé. Une fois que j'ai pris une douche rapide, je sors prendre l air et pars à la recherche d'un bon café en ville. Je me ballade dans la rue et opte pour le starbucks, une valeur sûre. La queue est longue, j'observe les clients devant moi en essayant d'imaginer leur vie. Finalement le temps passe vite, je suis en train de chercher de la monnaie dans mon portefeuille quand j'entends :

- Hallo, was wollen Sie?

Je reconnaîtrais sa voix parmi mille, même si elle me parlait en allemand ou en chinois. Je lève la tête d'un coup sec, je vois ses yeux s'agrandirent. Je vois bien qu'elle perd tous ses moyens.

Clara :

- Hallo, was wollen Sie ?

L'homme en face de moi lève enfin la tête d'un mouvement violent. Je croise son regard immense, mon cœur rate un battement et mon cerveau fait comme une réinitialisation. Je suis abasourdi. Après tant d'années le voilà devant moi. J'avais du relâcher ma vigilance pour qu'il puisse me retrouver. Mais je dois avouer que cela me fait un bien fou de le voir. Cette sensation étrange de soulagement et de peur en même temps. Je vais enfin pouvoir avoir des nouvelles de mon père et de mon petit frère. Et surtout celles de ce grand frère, qui m a tant manqué. Les mots me manquent et mes mains tremblent. Mon collègue me bouscule pour prendre la commande de mon grand frère:

Vivons heureux, vivons cachésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant