Vivons heureux, vivons cachés

Chapitre 20: Une discussion s'impose

Après une journée riche en émotions et de longues discussions avec sa meilleure amie Alexyane, Clara est fixée, elle sait ce qu'elle doit faire. Aimer... Il ne lui reste plus qu'à prévenir le principal intéressé, son frère.

Je sors du bus, sûre de moi. Je prends la direction de la maison. Je fais attention de ne pas faire de bruit en ouvrant la porte d'entrée, je passe le seuil et jette un coup d'oeil dans la maison. Discrètement je pénètre à l'intérieur et je me colle au mur qui sépare l'entrée de la cuisine. Je vois Mathéo affalait dans le canapé et aucune trace de Sacha, je monte sans bruit à l'étage. Je frappe trois petits coups à la porte de la chambre de mon grand frère. J'entends des pas précipités et puis je le vois très stressé.

- Oui, c'est pour me parler ?

-Oui, soufflais-je, tu peux me rejoindre dans la cabane dans cinq minutes ?

- Dans cinq minutes ? Oui c'est d'accord.

Je tourne les talons et me dirige dans le sens inverse. Je reste en mode discrète pour ne pas attirer l'attention de mon petit frère. Je sors de la maison, pour prendre la direction de la forêt et de notre cabane. Je monte l'échelle et attends. Le stress commence à monter et je m'embrouille dans ce que je dois dire. Je ne sais plus par quoi je dois commencer, c'est tellement difficile de déclarer son amour à quelqu'un, et encore, nous, nous nous sommes déjà aimer. Ce sont les cinq minutes les plus longues de ma vie. Je sais que Sacha prend son temps, pour me faire mariner. Mais je sais ce que je veux, je sais ce que je dois faire.
Au bout de ce qui me paraît une éternité je vois une tête passé par le trou de l'ouverture. Je retiens mon souffle involontairement. Mon grand frère est devant moi, son regard cherche le mien. Personne n'ose prendre la parole. Ce silence n'est pas pesant. Il est plein de sous-entendus et d'espoir. Je sais qu'il attend beaucoup de choses de moi et j'espère en être à la hauteur. Je ne peux plus respirer alors j'ouvre la bouche instinctivement. L'air pénètre dans mon corps mais il ne suffit pas à réoxygéner tous mes organes. Mon cerveau est incapable de réfléchir.
Sacha s'assoit en tailleur au centre de la petite cabane. Je suis contre une parois de branches qui me font mal au dos mais je n'ose bouger par peur de me retrouver trop proche de lui. J'ai peur... je ne sais pourquoi. Cela me paraît encore plus compliqué que la première fois. À mon grand soulagement c'est Sacha qui prend la parole au bout de plusieurs minutes :

- Alors...

Son ton me fait comprendre que c'est ma dernière chance. J'ai l'impression que je vais passer le bac et que toute ma vie dépend de ce moment. Je ne dois pas échouer... la pression est lourde. Mes convictions sont là, mais les mots ont disparus. Une idée chasse l'autre, tout se bouscule dans ma tête. Le seul son que j'arrive à sortir est "euh". Le regard perçant de Sacha cherche le mien. J'aimerai tellement le soutenir et lui dire ce que j'ai sur le coeur, mais c'est beaucoup plus compliqué que sur le papier. Et de ce qui était de ne pas lui montrer mon hésitation c'est râter. Je suis désolée de ne pas avoir suivi ton conseil Alex. Mon coeur bat très fort et anormalement vite. Mon rythme doit exploser tous les records. Pourquoi est-il si dur pour moi de lui dire que je l'aime ? Seulement trois petits mots et ma vie passera du rang de compliqué à celui de facile. Il ne me suffit que de dix secondes de courage, dans une vie ce n'est rien. Cet effort est très dur pour moi, en serai-je capable ? Je n'ai jamais réussi à avoir des amis parce que je n'étais pas sociable. Mais maintenant je comprends pourquoi, mon cerveau est tellement complexe que même moi je n'y comprends rien, alors pensez aux autres le casse-tête que je dois être.
Mes pensés ségarent et je vois l'impatience se peindre sur le visage de mon grand-frère. Je ne dois surtout pas le décevoir...

- Je...

- Tu ? m'encourage Sacha.

- Je... t'ai... adore...