Je vais chez ma grand-mère depuis la mort de papy je sais qu'elle a du mal à tout gérer seule. J'appuie sur le bouton de la sonnette, j'entends un faible " entrer ". Je pénètre dans une pièce qu'il n'y a pas si longtemps était encore chaleureuse et pleine de vie, c'est désormais un endroit sombre. J'ai du mal à voir, je me heurte à quelque chose. Je m'approche des fenêtres et ouvre les volets. La luminosité fait râler grand-mère.
- Oh peut tu refermer ces trucs là, je ne t'ai rien demandé c'est pas vrai ça !
- Bonjour mamie, je suis contente de te voir ! Dis donc tu es un peu agressive ce matin.
- Et alors ? dit-elle sur le même ton, mon infirmière n'est toujours pas passée pour me faire ma piqûre et je suis insupportable dans ces moments là ! Tu devrais le savoir depuis le temps. Tu n'as qu'a revenir plus tard.
- Mais non, je suis ici pour toi alors je te prends comme tu es.
- Oh... Merci c'est gentil... Veux-tu boire quelque chose ?
- Heu oui pourquoi pas, du thé s'il te plaît.
- Je t'apporte cela tout de suite.Ma grand-mère sort de son petit salon pour aller dans la cuisine, moi je m'assois sur le canapé confortable. Je regarde autour de moi, il n'y a que des photos de Sacha, Mat et moi, quelques unes de papa et maman ensembles, et plusieurs de maman enfant. Aucune de papy ce qui m'étonne.
- Dis-moi mamie, pourquoi il n'y a pas de photos de papy et toi ?
- C'est comme ça, cela a toujours été comme ça.
Je me tais, l'eau commence à bouillir, mamie retourne dans la cuisine. Le bruit de deux tasses qui s'entrechoquent. Une porte de placard se ferme, puis quelques secondes plus tard, elle réapparait avec un plateau chargés de bonnes choses.
- Dis donc tu n'es pas au lycée ? Tu fais l'école buissonnière ?
- Mais non mamie, cela fait longtemps que le samedi il n'y a plus d'école.
- Oh c'est vrai ce que tu me dis là, j'oublie tout le temps. Et tes frères ne sont pas là?
- Non, ils font le ménage dans la maison, moi je prends un peu de bon temps.
-Tu pourrais en profiter avec tes amies ? Pourquoi viens-tu toujours me voir ?Cela ne me déplaît pas mais je ne veux pas que tu te sentes obligé.
- Parce que cela ne te déplaît pas et qu'à moi non plus. Alors quoi de neuf ?
- Jeune fille parle comme il faut, on dit quelles nouvelles as tu à me rapporter?
Je répète:
- Quelles nouvelles as tu à me rapporter ?
- J'ai une proposition à te faire. Te rappelles tu la maison de campagne que ton grand-père et moi avions en Normandie ?
Elle attend ma réponse avant de reprendre sont récit.
- Et bien maintenant je ne me sens plus d'y aller... de nombreux souvenirs remontent... alors... je me disais que Sacha et toi... vous pourriez y passer l'été.
- Comment ça ?
- Et bien... je ne suis pas aveugle.
Mon cœur rate un battement. Comment pouvez-t-elle savoir ? Nous avions fait attention. Peut-être pas assez. Es-ce que papa et maman sont au courant ?
Elle du comprendre mon inquiétude, car elle ajoute :
- Non je ne l'ai dit à personne...je vous ai trouvé endormis, enlacés, et là j'ai compris. Je le savais, je crois que je l'ai toujours su. Vous avez toujours eu cette façon de vous regarder, vous avez une admiration sans borne l'un pour l'autre. Cette complicité, tu en as une avec Mathéo mais elle n'a jamais été la même.
Je reste bouche-bée, je ne pensais pas que grand-mère pouvait nous comprendre, qu'elle l'accepte, et qu'elle ne nous dispute pas. Papa et maman ne réagiront pas de cette manière.
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Vivons heureux, vivons cachés
RomanceUn frère et une soeur qui s'aime depuis toujours voient la nature de leurs sentiments envers l'autre changer du jour au lendemain. Effrayés puis rassurés ils vont entammer une histoire d'amour. Ils ne savent pas vers quoi cela va les mener, mais ils...