Chapitre 3 : La réaction

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- Alors... commençais je. Quand.... quand je... quand je suis avec... avec toi et ben...

- Oui, m'encourage Sacha tout doucement.

- Je ressens...

- Bon Clara dis moi, s'énerve mon frère.

- Me brusque pas c'est assez dur donc si tu me bouscule je ne vais rien pouvoir te dire.

- Ok, Ok, prends ton temps.

- Merci, soufflais je. Quand je suis avec toi, ou quand on me parle de toi je... euh je suis.

C'est trop dur, les mots sortent en vrac, ils se bousculent pour sortir. Cela rends étrange. Sacha me regarde perplexe, impatient de connaître ce que je cache au fond de moi, depuis si longtemps. Personne ne le sait, ni mes parents, ni des amis, ni même mon journal intime. Alors comment l'avouer à la personne concernée? Je n'ai plus d'ongle, je les ai tous rongé pendant les cours, je pince ma lèvre inférieur, jusqu'à ce que la douleur soit insupportable. Non, non décidément je ne peux pas lui avouer. Je pousse violement ma chaise la faisant tomber à terre, et je cours me réfugier dans ma chambre. J'entends la voix de Sacha dans mon dos, il me dit de me stopper et de revenir. Je ne veux pas lui faire face, je ne veux pas qu'il sache ce que je ressens. Je ne veux qu'une chose, hurler, crier, être tout simplement libre, libre de ces pensées qui m'emprisonnent. Je sais que le seul moyen est de tout dire, mais je ne peux pas prendre le risque qu'il me déteste. Je distingue les pas de mon grand frère qui s'approchent. Je me cache sous la couette de mon lit. Il frappe la porte de ma chambre si violement que je pense pendant un instant qu'il va la défoncer. D'un coup, il s'arrête, je crois qu'il est partie alors je sors de ma cachette. Mais je me retrouve nez à nez avec Sacha, le visage calme et sereins. Je le dévore des yeux. Il me dit :

- Tu peux parler en toute confiance, je ne vais pas me moquer de toi, je t'aime plus que tout. Tu es ma petite sœur, la seule personne avec qui j'ai vécu tant de choses merveilleuses. As-tu oublié tout ceci? Tout nos moments de fous rires, les pires bêtises que nous avons fais, les devoirs que nous faisions pour l'autre parce que nous n'aimions pas certaines matières, as-tu simplement oublié toute notre jeunesse? Elle n'est pas si loin. Tu n'est plus la même. Et moi je veux que tu te libères de ce qui te ronge, pour que tu redeviennes ma petite sœur joyeuse, populaire, et que ton sourire reprenne sa place, cette moue boudeuse doit quitter ce beau visage.

J'étire légèrement les coins de ma bouche, mais pas assez pour que l'on devine un sourire.

- Alors es - tu prête à te livrer?

Je ne l'étais évidement pas, je ne pouvais pas lui dire comme ça, pas maintenant. Sans préparation, sans être sûre, cela aller provoquer une catastrophe. Je lui réponds en chuchotant:

- Je ne crois pas, mais cela ne devrait pas tarder. Pour l'instant je ne veux pas en parler, je veux juste oublier.

- Mais la preuve que tu n'y arrives pas, vu que tu te renfermes de plus en plus sur toi.

Il est de nouveau énervé, je le voie à son visage déformé par un rictus, j'ajoute quand même pour qu'il me comprenne:

- Laisse-moi, laisse-moi tranquille s'il - te - plaît. Je veux être seule.

- MAIS TU NE COMPRENDS PAS QUE TU AS LA POSSIBILITE DE TE LIBERER DE QUELQUE CHOSE QUI TE BOUFFE DE L'INTERIEUR ET TOI TU TE RENFERMES ENCORE PLUS !!! QU'ES-CE QUE TU AS BON SANG ? TU AS DES ENNUIS AU LYCEE ??? IL Y A DES MECS QUI TE FONT CHIER ??? PARCE QUE SI C'EST LE CAS JE VAIS LEUR PETER LA GUEULE...

Je ne le laisse pas finir, il va réveiller Mathéo à la fin.

- Non, non ce n'est pas ça...

- JE NE PARS PAS DE TA CHAMBRE TANT QUE TU NE M'AS PAS DIT CE QUE TU AS !!!

Vivons heureux, vivons cachésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant