Chapitre 17: La peur

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La grand-mère de Clara et Sacha a appelé leur mère, les amoureux pensent qu'elle se doute de quelque chose, est-ce vrai ?

Quand je me reveille ce matin, je souris pensant au rêve que je venais de faire. Puis la réalité me rattrape. Je me souviens de ma discussion avec Sacha dans la cabane et soudainement sans que je ne m'y attende, des larmes coulent le long de mes joues. Je les essuies d'un geste mécanique quand j'entends que l'on frappe à ma porte. Mon grand-frère passe sa tête dans l'embrasure et me fait un sourire qui se veut rassurant. J'étire alors les commissures de mes lèvres pour lui répondre de la même manière mais cela est moins convaincant. Je soulève mes draps et prends mes affaires pour aller me doucher. Je passe devant Sacha en le frôlant. Il m'arrête en me tirant sur le bras.

- Embrasse moi s'il te plaît.

- Je ne peux pas, murmurai-je.

Je me faufile jusqu'à la salle de bain, avant que je ne referme la porte je vois mon frère qui est resté à la même place, les bras ballants.
L'eau coule sur mon corps encore endormis. Je présente mon visage au jet d'eau en essayant de me décontracter en pensant à la journée de cours qui m'attend. Je savonne mes cheveux rapidement, puis je me lave le corps. Quand j'ai fini je sors de la douche et me sèche. J'attache mes cheveux en un chignon coiffé décoiffé , j'applique mon nouveau rouge à lèvres rouge passion. Il ressort bien avec mon pantalon et mon petit pull noir. Dès que je passe la porte, Sacha me bloque le passage, m'obligeant à le regarder.

- Tu m'expliques ? chuchote-t-il.

- Il n'y a rien à expliquer, murmurais-je simplement.

Je plaque mes mains sur son torse et je le pousse doucement, assez pour qu'il comprenne que je dois partir. J entends alors le soupir qui s'échappe de sa bouche, et je pars au lycée sans jeter un regard derrière moi. Dès que j'arrive, j'aperçois Alexyane au fond de la cours. Elle porte une robe extra large mais grâce à sa fine taille cela lui va bien. Ses bottes de country lui remontent sous les genoux, sa veste rose pâle contraste avec sa peau bronzé, le rendu est jolie. Quand Alexyane se rend compte que je me dirige vers elle, elle se met à courir dans ma direction. Elle doit avoir encore une histoire farfelue à me raconter.

- Tu ne vas pas me croire, dit-elle essoufflée, elle pose ses mains sur ses genoux et prend de grandes bouffées d'air pour en remettre dans ses poumons.

- Bonjour, je répond d'un ton amusé.

- Bonjour, alors tu veux écouter mon histoire ou pas ?

Je hoche de la tête pour confirmer.

- Il y a des enfants du Congo qui ont besoin de venir en France pour recevoir des soins médicaux et j'aimerai tellement pouvoir en accueillir un... dit-elle des étoiles dans les yeux.

- Mais ce sont des gens spéciaux qu'ils faut non ?

- Oui, je sais mais j'ai le droit de rêver.

- C'est sûr. Et sinon comment c'est passé ton week-end ?

- Ma maman a fait des gâteaux pendant que ma petite soeur et moi suivions un drôle de feuilleton. Quand à mon père et ma grande soeur ils sont allés faire du sport dans les montagnes, ils ont campé toute une nuit à la belle étoile. J'aurai aimé venir mais mon père l'avais promis à ma soeur alors...

- En effet elle a dû bien s'amuser. Cela fait longtemps que je n'ai pas vu ma mère faire des gâteaux.

- Demande lui d'en faire un quand elle reviendra.

- Ouais peut être...

Je doute fort que je puisse demandé à ma mère de me faire des gâteaux, en tout cas pas pour le moment.
Nous nous dirigeons vers notre premier cours de la journée, maths. Nous sommes en avance de quelques minutes, dans la fenêtre incrustée dans la porte M. Dangue nous aperçois, il appuie sur la clanche et nous dit :

Vivons heureux, vivons cachésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant