Chapitre 26

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La journée vient de passer et je n'arrête pas de bouger ma jambe à l'idée de perdre mes frères dans la bataille d'aujourd'hui qui a été annoncé, il y a plus de 5 heures maintenant.

Dire que je n'ai pas un côté de mon stress lié à Achille serait mentir, mais je sais que peu importe, il s'en sortira toujours vivant, ce qui n'est pas le cas de mes frères.

«Peux-tu arrêter de bouger ta jambe comme ça, tu me stresses encore plus » me dit Irsene, elle-même stressée pour son ami et maître Patrocle.

«Il va revenir » dit-elle «Ils vont tous revenir, avec Achille à leur côté » dit-elle alors qu'un rictus sort de ma bouche.

Oui, ils vont revenir, mais à quel prix ? Combien d'hommes morts ? Combien de femmes vont devenir veuves, d'enfants orphelins et de mère endeuillée par la mort de son ou ses fils.

Elias entre dans la tente et me pointe du doigt comme si j'étais un chien.

«Viens là » dit-il alors que je suis prête à lui en coller une, n'aimant pas la façon dont il me parle.

Je me tourne vers Irsène en me levant.

«À ce soir » dit-elle alors que je lui souris discrètement.

Le larbin d'Agamemnon vient me saisir le bras et nous sort de la tente.

Dehors je retrouve Isaac qui me sourit et j'en fais de même, tandis qu'il nous suit également assurant ma protection envers Achille.

Nous prenons la direction de la tente de ce dernier et une fois dedans, Elias m'attache au poteau comme Briséis l'était.

Il me regarde et j'en fais de même.

«Dommage que tu lui sois réservé, je t'aurais bien mangé » dit-il.

«Et moi je t'aurais fait bouffé tes couilles » dis-je dans un sourire mauvais alors qu'il rentre dans une colère noire, mais je souris encore plus sachant qu'il ne peut rien me faire.

«Sale catin » dit-il en sortant de la tente.

Je souffle enfin seule depuis mon arrivée hier soir.

J'en profite pour admirer la tente d'Achille, n'ayant pas eu le temps de le faire la dernière fois.

Un lit sur la droite, une table et des chaises, un coin cheminée, une porte menant à une salle de bain arrangé d'une grande cuve et une autre porte donnant certainement sur la plage, le connaissant lui et sa connexion avec la mer, enfin sa mère plutôt.

Je ne sais pas depuis combien de temps, je suis assise là, les mains dans le dos dans une position loin d'être agréable à penser à mes parents, à mes frères, à mes amis, mais je finis par m'endormir.

~~~

C'est alors que j'entends des pas dans la tente qui me réveillent et je sursaute en voyant un homme que je ne connais pas à la chevelure brune foncée.

«Désolé je ne voulais pas te faire peur » me dit-il.

«Ce n'est rien » dis-je.

«Je suis Alec, un ami d'Achille » dit-il alors que je hoche la tête «Je dois m'assurer que sa tente sera prête à son arrivé » dit-il.

«Un esclave de plus » dis-je en roulant des yeux.

«Non un ami » dit-il en riant «Je connais Achille depuis l'âge de mes 13 ans et si tu.. » dit-il.

«Dis au lieu de me raconter ta vie, tu ne voudrais pas détacher » dis-je en montrant mes mains nouées dans mon dos.

«J'aimerai beaucoup, mais je ne peux pas » dit-il alors que je souffle exaspérée.

«Je comprends » dis-je.

Je le vois préparer un feu de cheminée, remplir des seaux d'eau afin de les faire chauffer pour le bain.

Une trentaine de minutes passent et je suis de nouveau seule quand j'entends des pas lourds signe que les hommes reviennent du front.

Quelques minutes plus tard, Achille rentre en précipitation dans sa tente et pose son regard sur moi et souffle de soulagement.

Il vient vers moi et s'agenouille et me regarde tendrement alors que je sens mon cœur battre à toute vitesse.

«Tu vas bien? »me dit-il alors que je hoche la tête incapable de répondre quand je vois le sang sur sa peau, le sang de ma patrie.

Il suit mon regard et souffle, se lève et vient me détacher dans mon dos.

«Mes frères... » dis-je.

«Sont vivants » dit-il alors que je souffle de soulagement.

Mes poignées enfin libérés, je viens les frotter et je finis par me lever.

Je me retrouve en face de lui et il vient détailler ma tenue, oui il est vrai que je ne porte plus sa tunique.

«Qui te l'a enlevé » dit-il légèrement en colère.

«Moi-même » dis-je.

«Pourquoi » dit-il.

«Ça n'a pas d'importance » dis-je alors qu'il souffle.

Je finis par aller m'asseoir sur son lit alors qu'il enlève son armure et se retrouve rapidement torse-nu et je baisse les yeux face au spectacle, admirant de temps en temps son torse très sculpté sous son sourire rieur.

Il finit par rejoindre sa salle de bain et je l'entends plonger dans son bain.

«Tu peux me rejoindre tu sais » dit-il.

«Certainement pas » dis-je alors que je l'entends rire et mon cœur se réchauffe rien que ça.

Je l'entends gratter sa peau, signe qu'il est en train d'enlever le sang troyen.

Un homme rentre dans la tête et je me lève surprise de cette entrée soudaine.

«Bonjour, je suis Patrocle » dit-il en venant vers moi en souriant.

«Bonsoir » dis-je alors qu'il se pose sur une chaise.

«Avais-tu oublié de me dire qu'elle était ravissante » dit Patrocle à Achille de là où il est.

«Patrocle sors d'ici » s'exclame ce dernier alors que son ami se marre et n'obéit pas à son ordre.

Achille débarque dans la pièce vêtue de son plus simple appareil et je détourne le visage alors qu'il fou son ami dehors, qui rigole encore.

Il retourne dans la salle de bain et j'essaie de camoufler mes joues qui doivent être teintées de rouge.

Achille revient habillé et me lance une robe.

«Tu peux aller te changer et te laver » dit-il.

«Il est hors de question que je me lave dans une eau salie par le sang de mon pays » dis-je en partant vers la salle de bain alors qu'il souffle exaspéré de mon comportement.

Je rentre et ferme la porte en tissus du mieux que je peux et essayant de ne pas regarder l'eau qui est définitivement noire.

Voilà le chapitre 26, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant