Chapitre 53

1.7K 118 2
                                    

Je suis face au miroir, habillé de noir en attendant que l'heure arrive.

Je dépose le voile sombre dans mes cheveux, et souffle pour me donner du courage.

Je finis par sortir de ma chambre et je descends en bas dans le grand hall où sont déjà présent Pâris, Hélène et Briseïs.

Depuis ce matin, je ne suis pas sorti de ma chambre, bien trop fatigué par les événements.

Mon frère m'a rejoint et nous avons pleuré ensemble la mort de notre aîné, de notre exemple et de notre trio.

Une porte s'ouvre et je vois Ipatia venir vers nous avec Astyanax et mon cœur se serre à cette vison.
Le fils de mon frère, ne connaîtra jamais son père et lui ne verra jamais son enfant grandir.

Mon neveu me lance un sourire et Ipatia me le donne alors que j'embrasse le front de ce petit ange.

Une autre porte s'ouvre et nous tombons sur mes parents ainsi qu'Andromaque, tous en larme.

Il m'en faut peu pour déclencher les miennes que je tente de camoufler alors qu'Astyanax joue avec mes cheveux.

Andromaque vient vers nous et m'embrasse la joue ainsi que celle de son fils qui gazouille.

«Il est l'heure » s'exclame mon père.

Nous nous rendons tous ensemble dans l'enceinte extérieur du palais, dans un silence mortuaire.

Dehors au centre, se trouve Hector au plus près des Dieux, entouré par une cinquantaine de soldats et derrière eux, la famille et les personnes importantes de notre cité, tous venus pour pleurer la mort de mon frère.

Nous, les femmes prenons place sur les sièges en haut des marches, Andromaque et ma mère au milieu, puis Hélène et moi de chaque côté ainsi que Briseïs.

Je regarde mon neveu dans les bras qui est extrêmement calme, comme si il comprenait ce qu'il est en train de se passer.

Mon père aidé par Pâris monte sur l'échafaudage afin de rejoindre Hector, vêtu d'une tunique blanche et doré.

Pâris vient aux côtés de mon père et lui passe les deux pièces pour le passeur qu'il vient poser sur les yeux de son fils.

Les larmes glissent toutes seules, quand je vois mon père embrasser le front d'Hector.

Pâris saisit deux flambeaux et vient en tendre une à mon père et ensemble ils viennent mettre le feu à la paille.

Le silence est glaçant, nous entendons juste les crépitements du feu, nous pleurons tout en silence.

Astyanax gigote dans mes bras et ce sont ses cris à lui qui rompt le silence.
Je viens le calmer comme je peux, mais moi-même je fonds encore en larmes quand je vois ce petit pleurer pour son père.

Andromaque me fait signe de lui passer son fils et je lui tends, tandis qu'elle le berce comme elle peut, elle-même enveloppée par le chagrin.

Mon père et Pâris restent debout en bas, à regarder Hector finir son voyage dans l'au-delà et cette image me rappelle trop celle de Irsene et lui, regardant Patrocle en faire de même.

Suis-je si diabolique pour penser à l'assassin de mon frère alors que je suis en train d'inhumer ce dernier.

Les pleurs de ma mère se font entendre et je serre les accoudoirs du fauteuil pour ne pas céder.

Mes yeux se posent sur le feu qui est en train de prendre de plus en plus d'ampleur et je fixe ce dernier avec beaucoup de tristesse.

Le feu ne cesse de se propager, la fumée monte de plus en plus vers le ciel et je détourne mon regard vers celui-ci.

Pardonne-moi Hector, dis-je à mon frère priant pour qu'il m'entende.

Une trentaine de minutes passent et mon frère a dorénavant rejoint les Dieux.

«Veille sur nous et reposes en paix mon fils » s'exclame mon père à haute voix.

Nous baissons tous la tête durant une minute afin d'accorder nos prières au défunt prince.

Les cloches se mettent à sonner signe que les jeux funèbres commencent et que les 12 jours de deuil débutent.

Les gardes et les invités se dispersent afin de ne laisser que la famille royale.

«Gaïa.. » s'exclame une voix tremblante dans mon dos.

Je me retourne et je découvre Elena vêtue de noir et en pleure.

Je me dirige vers mon amie en pleure et la prends dans mes bras tandis qu'elle fait de même.

Je me recule et lui sourit tandis que je regarde son habit et je contraste une seule chose, elle est devenue veuve.

«Je suis désolé » dis-je.

«On savait les dangers » dit-elle en séchant ses larmes.

«Darrius était un homme honorable et un guerrier de haut rang » lui dit mon père en venant vers nous.

«Toutes mes condoléances pour votre fils Majesté » dit-elle en lui faisant une révérence.

«Pas de ça pour aujourd'hui » lui dit mon père alors qu'elle se relève.

«Quand est-ce que Darrius e.. » dis-je en ne terminant pas ma phrase.

«Il y a un peu plus d'un mois » dit-elle en ayant les larmes aux yeux «Il n'a pas survécu à ses blessures et a pu partir sereinement lorsque j'étais à ses côtés » dit-elle.

«Tu es bien trop jeune pour être veuve ma fille » lui dit mon père.

«Les Dieux l'ont choisi » dit-elle en tentant de sourire.

Ma mère vient à nos côtés et nous fait signe qu'il est grand temps pour nous de rentrer dans le palais.

«On se voit dans 12 jours ? » dis-je.

«Avec plaisir Gaïa » dit-elle alors que je la prends dans mes bras.

«Je suis heureuse de te voir » dis-je.

«Moi aussi » me dit-elle en nous laissant.

Nous rentrons tous dans le palais et chacun rejoint ses appartements bien trop épuisés après cette soirée riche en émotion.

Je me pose sur mon lit, enlève le voile dans mes cheveux et le jette au sol.

Je me déshabille et je vais en direction du bain qui m'attendait.
Une fois dedans, je me laisse plonger au fond et je fais le vide dans ma tête.

Je remonte à la surface et je sursaute quand un flash d'Achille, apparaît adressé au coin de la porte, comme dans la tente.

Je jette ma tête en arrière et je souffle fatigué de tout ce tourbillon d'émotion.

Voilà le chapitre 53, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant