Chapitre 41

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J'ai passé ma nuit et ma journée à pleurer et à attendre le retour d'Achille qui n'est jamais rentré alors que j'avais juste besoin de lui et de sa présence.

Je fixe sans arrêt la porte de la tente à espérer son retour.
Je ne sais pas où il a passé sa nuit et sa journée, car il n'a pas participé au combat et ça me tue de me dire que bientôt il sera de nouveau en Grèce et moi ici à Troie, à des milliers de kilomètres de l'un et de l'autre séparé par un élément qui nous unissez temps, la mer.

Depuis le début de la guerre, je n'arrivais pas à planifier mon avenir, mais là je suis encore plus perdu.

La porte de la tente s'ouvre et je tombe sur Irsène, le visage inquiet qui tient dans ses mains un plateau de nourriture.

Je n'ai rien mangé depuis hier midi, le petit-déjeuner et le déjeuner de ce midi apporté par une jeune femme est encore intact sur la table.

Je me relève et elle vient vers moi tandis que je lui tente de sourire.

Son avenir aussi à elle va être chamboulé, si Achille part Patrocle va suivre.

«Je suis tellement désolé » dit-elle.

«Tu n'y es pour rien » dis-je alors qu'elle vient s'asseoir à mes côtés.

«Agamemnon est une pourriture sans nom» dit-elle alors que je hoche la tête.

«Achille a passé la nuit dans la tente de Patrocle » dit-elle.

Je crois que je suis blessé, il a dormi dans la tente de son ami, mais j'avais besoin de lui malgré notre dispute, mais surtout à cause de ce qu'il s'est passé hier soir.

«Ils partent dans 2 jours » dit-elle.

«Je sais » dis-je.

«Tu vas pouvoir retourner chez toi » me dit-elle alors qu'une larme glisse sur ma joue.

J'ai envie de retrouver ma famille, plus que tout, mais il y a Achille maintenant.

«Il faut que tu manges Gaïa » dit-elle en jetant un coup d'œil vers la table.

«Tu vois pendant très longtemps, j'ai résisté et refusé ce qu'il passait entre nous. Ce lien qu'il y avait » dis-je en baissant la tête alors qu'Irsène attrape ma main.

«J'ai lutté contre moi et mes sentiments parce que je ne pouvais pas être lié à un grec, à un ennemi » dis-je en reniflant «Et finalement j'ai accepté et j'ai vécu deux mois formidable malgré qu'on soit bloqué ici. Et ce qui me fait tellement mal.. » dis-je alors que ma gorge se bloque «C'est qu'on ne ressent pas les mêmes choses et que je sois stupidement tombé amoureuse d'un héros » dis-je en baissant la tête alors que mes larmes atterrissent sur mes cuisses.

«J'ai tellement mal Irsène » dis-je en posant ma main à plat sur ma poitrine.

«Gaïa.. » dit-elle en venant me prendre dans ses bras.

Elle essaie tant bien que mal de réconforter, mais ça me fait bien trop de mal que j'ai du mal à me calmer.

Elle va pour ouvrir la bouche, mais des bruits de corne et des cris se font entendre dehors.

Nous sortons de la tente et voyons des boules de feu lancées par mon peuple atteindre le camp.

«Par tout les Dieux » s'exclame Irsène alors que nous voyons des tentes brûler.

Je vois alors les grecs hurler de terreur, des femmes qui protègent leurs enfants en pleurs.

Certains être consumés par le feu et tomber à genoux sur le sable.

«Il ne faut pas rester là » dit-elle en me prenant la main pour bouger.

Nous commençons à courir, mais mon corps ne me suit pas.

À cause des bleus d'hier soir, mais aussi parce qu'il n'a pas été nourri depuis plus de 24 heures que je finis pas tomber au sol.

«Gaïa.. » s'exclame-t-elle.

«Tiens donc » dit une voix derrière moi que je reconnais comme Elias «C'est étrange, mais la princesse troyenne disparue porte le même prénom » dit-il dans un rictus.

«Part Irsène » dis-je en levant la tête vers lui.

«Gaïa no.. » dit-elle alors que je la coupe.

«Va-t-en » dis-je en la regardant alors qu'elle vient se faire emporter par la légère foule de femmes et d'hommes en panique.

J'essaie de me relever et j'y arrive tant bien que mal.

«Quand je vais raconter ça à Agamemnon, il va être fou de joie » dit-il.

Je m'approche de lui comme je peux, et je viens limite coller nos deux corps.

«Tu ne diras rien » dis-je dans un faible sourire.

«Et pourquoi ça ? Tu crois quand même pas que je ne vais rien dire, il sera heureux de détenir la fille de son ennemi d'autant plus que ton héros s'en va, sans toi d'après ce que j'ai entendu » dit-il alors que ma colère augmente de plus en plus.

«Ah oui ? »dis-je en basculant ma tête «Ouais tu as raison » dis-je dans un rictus.

«Mais tu vois depuis que je suis ici, je me suis laissé trop faire alors que comme tu l'as dit je suis une princesse, et pas la princesse que tu crois » dis-je alors qu'il vient de perdre son sourire.

«Ça fait mal ? » dis-je alors que je retire la dague que je viens de lui planter dans le ventre «Non ? Car je peux recommencer» dis-je en mettant mon plan à exécution.

«Trop simple de détourner l'attention afin de pouvoir récupérer ce que l'on veut et en l'occurrence ta dague» dis-je alors qu'il tombe à mes pieds.

«Je commence à en avoir plus que marre des putains de grecs » dis-je en le poussant pour qu'il tombe sur le dos.

«Tu vois ça ? » dis-je en montrant certaines tentes en feu et des hommes carbonisés «C'est l'œuvre de mon frère, je reconnais son génie et son goût pour la guerre. Car c'est lui qui a appris à me battre et à user de mes atouts pour atteindre mes buts » dis-je alors qu'il se tient le ventre.

«T'as perdu ta langue » dis-je.

«Pitié » dit-il alors que je lâche un rictus.

«Oh c'est drôle, c'est exactement ce que je disais hier soir et pourtant ça ne les a pas arrêtés » dis-je en me mettant à ses côtés et en plantant une nouvelle fois la dague dans son ventre alors qu'il lâche un gémissement.

Des larmes commencent à perler sur mes joues et je viens redonner encore des coups et des coups, malgré que je vois bien qu'il est mort, je ne me stoppe pas.

«Gaïa » s'exclame une voix qui me fait tout arrêter.

Voilà le chapitre 41, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant