Chapitre 51

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Je ne cesse de regarder derrière nous pour nous assurer que nous ne sommes pas suivis.

Durant tout notre temps dans le camp, nous avons été suivis par des gardes d'Achille afin de nous escorter jusqu'aux portes de la plage libre.

Bien sûr, des gardes d'Agamemnon étaient bien présents, mais je me suis caché tandis que mon père a été fait passé pour un fermier par Isaac auprès des soldats grecs.

Je tourne la tête pour regarder devant moi et je vois les remparts qui se dressent de plus en plus.

«On rentre à la maison mes enfants » s'exclame mon père alors que je reste émue.

Mon père soulève sa capuche afin que les gardes puissent donner le signal d'ouvrir les portes.

Une fois dans l'enceinte, je me suis jamais senti aussi en sécurité de ma vie, ma mère a raison tant que nous sommes ici rien ne pourra nous arriver.

«Veuillez porter le corps de mon fils dans la salle d'embaumement » dit mon père en fixant le corps d'Hector.

Les gardes s'exécutent tandis qu'il me sourit.

«Je suis heureux de vous savoir en vie Princesse » me dit l'un d'entre eux alors que je souris.

Mon père me prend la main et nous nous dirigeons vers le palais, suivis de la dépouille d'Hector.

À peine rentré dans le palais, que nous tombons sur Pâris qui faisait les mille pas.

Il relève la tête, s'apprête à parler, mais se stoppe quand il me voit.

Des larmes jaillissent de ses yeux et il fonce vers moi tandis que j'en fais de même.

Il me serre si fort dans ses bras que j'ai du mal à respirer, mais actuellement je m'en moque.

«Gaïa, mais comment... » dit-il alors qu'il me lâche pour me regarder sous toutes mes coutumes.

«Je vais bien... » dis-je dans un sourire, leur montrant que oui physiquement je vais bien, intérieurement c'est autre chose.

Une porte qui claque se fait entendre et au bout du couloir, je vois ma mère qui tombe au sol lorsqu'elle me voit.

«Mère... » dis-je en me précipitant vers elle pour aller la consoler.

Plus j'avance vers elle, plus ses sanglots me font mal.

Je finis par me jeter à ses pieds et je la prends dans mes bras.

«Je suis là » dis-je en la consolant alors qu'elle n'arrête pas de pleurer.

«Gaïa.. » dit-elle en me regardant alors que je pleure avec elle.

«Je vais bien » dis-je «Je suis là ».

«Hector...Achille..» dit-elle en sanglotant et je me remets à pleurer voyant ou elle veut en venir tandis que je hoche la tête.

Oui, l'homme que les Dieux m'ont destiné a tué mon frère.

«Ma pauvre fille » dit-elle alors qu'elle vient à son tour essuyer mes larmes.

Je me remets debout et je l'aide à se lever tout en essayant de lui faire changer de sujet, mais je vois qu'elle s'apprête à insister voyant son regard posé sur moi.

Je remercierai jamais l'interruption d'Hélène et Briseis qui épaule Andromaque.

Je fonce vers mes belles-sœurs et je les prends toutes les deux dans mes bras.

«Je suis désolé » dis-je en pleurant.

Désolé pour Andromaque, qu'elle est perdue l'homme qu'elle aime et désolé pour Hélène d'avoir été odieuse avec elle toutes ces années, parce que maintenant je sais.

«Tu n'y es pour rien » dit Andromaque en tentant de me sourire alors que le reste de notre famille s'approche de nous.

Je prends ma cousine dans mes bras et je la rassure en lui disant que je vais bien.

«Tu ne peux pas savoir, à quel point nous avons eu si mal » me dit-elle en pleurant.

«Maintenant elle est là et en vie » dit mon père en posant ma main sur mon épaule.

«Oui» dit ma mère en posant sa main sur ma joue.

«Comment tu... » commence Pâris arrêté par mon père.

«Les questions vont attendre mon fils, nous verrons ça demain » dit-il «Achille a accepté de nous donner le corps d'Hector» dit mon père alors que je vois ma mère et Andromaque pleurer de soulagement.

«Il m'a assuré aussi que pendant les 12 jours de jeux funèbres, les grecs n'attaqueront pas» dit-il alors que je vois ma mère remercier silencieusement les Dieux.

«Je jure de tuer ce vaurien » dit Pâris en parlant d'Achille.

«Pâris non... » dit ma mère.

«Il ne mérite que ça, il n'a pas pris en compte qu'Hector l'avait confondu avec son ami ou son amant comme certains le disent, Achille voulait juste la gloire » dit-il.

Suis-je en tort de me sentir si mal en imaginant Achille mort ? D'éprouver ce genre de compassion pour l'assassin de mon frère.

Je finis par souffler dans le vent, épuisé de tout.

«Si les Dieux t'ont allié à Hélène, Pâris » commence ma mère alors que je lui jette un regard pour la faire taire, mais cette dernière sans moque «Gaïa a été liée à lui, à Achille » dit-elle.

Le silence, voici le résultat des propos de ma mère.

«Je suis épuisé, j'aimerais aller dormir » dis-je «Vous pourrez me poser toutes les questions que vous voulez demain » dis-je en embrassant tout le monde.

«Je te raccompagne » me dit ma mère en ne me laissant pas le choix.

Elle passe son bras sous le mien et nous prenons la direction de ma chambre.

«J'étais obligé de le dire » dit-elle.

«Pourquoi ? »dis-je alors qu'elle ne me réponds pas.

Une fois devant la porte de ma chambre, je me sens soudainement intimidé.

Je vais pour rentrer, mais ma mère me retient.

«Je ne vais pas m'envoler » dis-je «Je serais là au petit-déjeuner » dis-je en venant déposer un baiser sur sa joue.

Elle me répond par un câlin et je finis par rentrer dans ma chambre.

Une fois la porte fermée, je remarque que rien n'a bougé, mais je me sens comme étrangère à ce lieu.

Je vais sur mon balcon et je fixe au loin, le camp des grecs et inconsciemment je le fixe lui et je me mets à pleurer.

Je sors ma bague que j'avais fixée à ma robe et je pleure en la regardant.

Voilà le chapitre 51, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant