Chapitre 10

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Nous venons d'arriver dans l'enceinte du palais, dans la cours extérieure.

J'aide Briséis à se poser sur le banc le plus proche.

«Allez nous chercher à boire » dis-je à un garde «Et faite livrer une nouvelle armure de guerre complète à Darrius Ytis » dis-je.

«Bien Princesse» dit-il alors que je me concentre sur ma cousine.

Je déplace ses cheveux emmêlés et je la regarde.

«Je suis tellement désolé » dis-je alors qu'elle me fait un léger sourire.

«Comment peux-tu être désolé alors que tu es venu me chercher chez l'ennemi » dit-elle «Tu es béni par les Dieux Gaïa » me dit-elle.

«Que s'est-il passé ? » dis-je.

«Nous étions en train de faire notre prière quotidienne, quand les grecs ont débarqué et tout saccagé sur leur passage » dit-elle en baissant la tête «Ils ont tué notre prêtre et capturé toutes les femmes afin d'en faire des esclaves » dit-elle alors que le garde revient avec deux coupes et je le remercie.

Nous buvons toutes les deux assoiffés par notre fuite, puis Briséis continue son histoire.

«J'ai été admise dans une tente avec des tas d'autres femmes, il y avait même des enfants qui n'arrêtaient pas de pleurer » dit-elle «Et en début de soirée, un homme est rentré et m'a demandé sans que je ne comprenne pourquoi, alors que l'ai suivis et j'ai atterri dans sa tente » dit-elle.

«Celle d'Achille » dis-je alors qu'elle me fait un signe de tête «Il t'a fait du mal ? » dis-je.

«Non, il m'a juste attaché contre la poutre pour pas que je ne m'enfuis » dit-elle.

«Pourquoi toi et pas une autre ? » dis-je.

«Quand je lui ai demandé la raison de ma venue auprès de lui, il m'a simplement répondu que je devais être ici sans rentrer dans plus de détail » dit-elle.

Cet homme est un mystère à lui-même.

«Il m'a donné à manger hier soir et ce matin, il a été... bon si je peux dire » dit-elle.

«Un homme qui garde une femme prisonnière ne peut pas être bon Briséis » dis-je.

C'est alors que je vois mon père et Hector arriver auprès de nous.

«Briseis ? » s'exclame mon père alors que mon frère me regarde en colère.

Je n'ai pas le temps de faire quoi que ce soit, que mon frère me saisit par le bras et m'amène dans un coin du jardin sous le regard interrogateur de mon père.

Il me lâche violemment le bras, me regarde et je vois sa mâchoire se crisper.

«Tu es inconsciente » dit-il.

«Je ne vois pas de quoi tu parles »dis-je en essayant de fuir alors qu'il se place devant moi.

«Tu crois que personne n'aurait remarqué ton stratagème ? » dit-il «Brias est venue me dire qu'il t'avait reconnu sous une armure de guerre une fois dans le camp des grecs » dit-il en colère «Qu'est-ce que tu as foutu Gaïa !! » cri-t-il.

«J'ai simplement été sauvé notre cousine des grecs vois-tu » dis-je sarcastiquement.

«Ne prends pas ce ton avec moi ! » dit-il.

«Alors arrête de me crier dessus » dis-je en m'énervant.

«Tu n'imagines même pas la peur que j'ai eu, quand Brias m'a dit que tu étais avec eux en allant, mais qu'au retour tu avais disparue comme par magie » dit-il «Il faut que tu arrêtes de vouloir tout régler par toi-même, les temps ont changé Gaïa, rien n'est plus sûr» dit-il énervé.

«Rien n'est plus sûr ? Où c'est alors parce que je suis une femme et qu'en l'espace de deux jours, j'ai accompli beaucoup plus de choses que toi et Pâris qui te gêne » dis-je.

«Deux jours ? » dit-il alors que je me rends compte de mon erreur «Qu'est-ce que tu as fait hier » dit-il en tapotant du pied.

«Briséis est entré au service d'Apollon , il n'y avait que moi qui étais au... » dis-je alors qu'il me coupe.

«Bordel Gaïa, tu es allé au temple » dit-il en criant alors que je me tourne vers mon père qui me fixe et je ferme les yeux.

Briseis n'a certainement pas eu le choix de lui raconter, de tout lui raconter.

«Ils étaient partis... » dis-je en fuyant le regard de mon frère.

«Qui as-tu rencontré » dit-il.

«Un prêtre en train de mourir » dis-je.

«Gaïa » dit-il en me fixant fermement.

«Achille » dis-je «Il ne sait pas qui je suis » dis-je.

«Crois-moi Gaïa, il s'est parfaitement qui tu es » dit-il alors que mon père arrive vers nous et je baisse les yeux.

«Je ne sais quoi dire ma fille » dit-il.

«Je voulais j... » dis-je alors que je me coupe toute seule quand je le vois lever la main, signe que je dois me taire.

«Elle s'est faite passée pour un soldat afin de rejoindre la garde du messager et d'entrer dans le campement des grecs» dit mon frère alors que mon père me fixe.

«Monte dans ta chambre » me dit mon père.

«Père je... » dis-je coupé par ce dernier.

«Monte dans ta chambre » dit-il alors que je souffle et que je rejoins mes appartements.

En chemin, je croise Pâris et Hélène se tenant la main et j'ignore les appels de mon frère et je monte dans ma chambre et je claque ma porte avant que le garde n'ai eu le temps de la fermer.

Je tourne en rond dans ma chambre comme un lion en cage.
Je me poste sur mon balcon et je regarde notre plage, remplis de grecs et je peste.

Mon regard se pose ensuite en bas et je vois mon père, ma mère, mes deux frères ainsi que leurs épouses en train de parler.

Quand Pâris relève la tête et me fixe et j'en fais de même, ma mère le suit et me regarde à son tour et je la vois souffler.

Je quitte le balcon, enlève ma tunique et je fonce dans le bain pour me nettoyer.

Il devrait être content, je viens de sauver un membre de notre famille, en ne tuant personne et en étant saine et sauve.

Voilà le chapitre 10, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant