Chapitre 49

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Je suis réveillé par de l'eau qui coule sur mon visage.
Mes sourcils se froncent et je finis par ouvrir les yeux.

De la pluie, voilà la source de mon réveil.
Je tourne mon visage et je découvre à la lumière le corps de mon frère sans vie.

Du sang sur son visage, un trou dans son épaule, faite certainement par une lance, ainsi qu'une grande entaille à son abdomen, provoquant sans doute sa mort.

«Les Dieux pleurent ta mort, mon frère » dis-je en caressant son visage.

Les larmes des Dieux sont en train de laver la peau de mon frère, son sang séché sur son visage est en train d'être nettoyé.

Si nous ne pouvons pas lui offrir un repos éternel, je m'en chargerai.

Je me lève et je traverse le camp pour rejoindre la tente des femmes.
Par chance, la pluie fait en sorte que personne ne se trouve dehors et que je suis quasiment la seule à y être.

Je suis littéralement trempée de la tête au pied, mais je m'en moque.

Je rentre dans la tente des femmes et je tombe sur Astrid qui me regarde l'air peinée.

«Je suis désolé » dit-elle alors que je ne réponds pas, bien trop fatigué de ses derniers jours.

J'ai du mal à me reconnaître, la femme forte et têtue est loin, très loin.
Maintenant je ne fais que de pleurer, de broyer du noir et de me contenter de survivre.

«Où est Irsène ? » dis-je.

«Elle est avec Solane » dit-elle alors que mes sourcils se froncent.

Je me rends dans le fond de la tête à la recherche du groupe de Solane et je tombe sur Irsène en train de rire avec cette dernière.

«Irsène » dis-je alors qu'elle se retourne vers moi.

«Gaïa » dit-elle en venant vers moi alors qu'elle vient de m'appeler par mon vrai prénom.

«Gaïa ? » dit Solane «Amusant comme prénom ».

J'ignore la réplique de Solane et me concentre sur Irsène.

«Pourrais-tu me passer ton équipement pour le rituel funèbre » dis-je.

«Pourquoi ? Tu veux enterrer l'image de ton agression, le touché de ses hommes sur toi» dit-elle en gloussant.

«Solane » s'exclame Irsène méchamment.

«Elle l'a mérité » dit-elle.

«Je l'ai mérité ? » dis-je en la regardant dans un mauvais sourire.

Je m'approche d'elle et je me baisse pour que ses yeux soient en face des miens.

«Redis encore une chose comme ça et je te tue » dis-je dans un sourire mauvais «J'ai appris à me battre aux côtés des meilleurs, à être élevé comme un homme, à savoir manier manipulation et lancer de flèche. J'ai déjà tué pour ma sécurité et à l'heure actuelle, je pourrais recommencer pour qui ose s'attaquer à moi» dis-je alors que je la vois déglutir «Je suis la Princesse Gaïa de Troie... » dis-je en me relevant pour la dominer alors que je suis coupé par Irsène.

«Gaïa non.. » dit-elle alors que je continue mon discours.

«.. fille du Roi Priam et de la Reine Hecube, sœur des Princes Hector et Pâris. Alors tu dois te douter qu'à l'heure d'aujourd'hui plus rien ne m'arrête, et certainement pas une petite merde comme toi. La seule chose que je mérite est de vous voir dégager de chez moi sale pourriture grec» dis-je.

«Ma vie n'a plus aucun sens à l'heure actuelle » dis-je «Alors va le dire à ton maître, que depuis plus de deux mois, il nourrit et vit à côté de la fille de son ennemi, va dire à Ménélas que je suis la sœur de l'homme qui lui a volé sa femme et qu'elle ne pourra jamais tomber sur un meilleur époux que mon frère ».

Un silence s'installe dans la tente et je me retourne vers mon amie.

«Irsène puis-je avoir.. » dis-je alors qu'elle me coupe.

«Oui bien sûr » dit-elle alors qu'elle part et me laisse seule avec Solane.

«Je ne sais pas ce qui t'a rendu aussi méchante Solane, mais tu as choisi de devenir une pourriture. Peut-être parce que tu n'as pas eu le choix, mais toutes ses femmes ici, on subit des choses aussi violentes que toi et pourtant elles ne sont pas là à dominer et à instaurer un sentiment d'inquiétude» dis-je alors que je la vois baisser la tête.

«Je m'apprête à aller préparer mon frère, pour l'enterrer dans le sable, loin des siens dans un enterrement qui ne pourra pas lui accorder le repos éternel et ça» dis-je en pointant mon cœur « Ça fait mal et pourtant, je te souhaite aucun mal » dis-je alors que quelques minutes plus avant je lui disais que je pouvais la tuer.

Oui, c'est vrai mais j'en aurai été incapable.

«Laisse-moi le temps de préparer mon frère et va leur dire » dis-je en la quittant me dirigeant vers Irsène et son coin à elle.

Je la vois mettre dans un panier tout ce qu'il me faut et elle relève la tête vers moi.

«Pourquoi tu lui as dit ça » dit-elle «Elle va leur rapporter » dit-elle alors que je ne lui réponds pas «Tu l'as fait exprès n'est-ce pas ? Pour mettre Achille en colère » dit-elle.

«Je me moque de lui » dis-je.

Tiens, mes propos me ramènent quelque temps en arrière.

Elle souffle et me tend le panier.

«Merci » dis-je sincèrement en la regardant.

Je ne la remercie pas simplement pour les baumes et les huiles, mais aussi pour son amitié sur le camp.

Elle sourit et finit par fermer les yeux alors que je quitte la tente sous le regard admiratif de certaines femmes qui ont dû entendre ma véritable identité.

Je retourne sous la pluie et je rejoins le côté de la tente où se trouve mon frère et je vois Achille assit à côté de lui.

«Dégage » dis-je en posant le matériel à côté de mon frère.

Je tourne mon visage vers lui et répète mon ordre, quand je vois des larmes se mélanger à la pluie sur son visage.

«Je suis désolé » dit-il.

«Désolé pour quoi ? » dis-je dans un rictus.

«Il ne méritait pas ça » dit-il alors que j'expose de rire.

«C'est un peu trop tard, tu ne crois pas » dis-je dans ton rempli d'amertume.

«Pardonne-moi » dit-il.

«Plutôt mourir » dis-je en relevant ma tête vers lui, ignorant tout ce que je ressens en moi.

«Maintenant pars, je souhaite laver et purger mon frère d'une mort déloyale » dis-je alors qu'il me laisse.

Et depuis la première fois depuis ce matin, je me mets à pleurer.

Voilà le chapitre 49, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant