Chapitre 27

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Après avoir fait une brève toilette, j'enfile m'a robe blanche et je reviens dans la grande pièce sous le regard d'Achille et je reprends exactement la même position, c'est-à-dire sur son lit.

Un silence s'installe entre nous qui est légèrement gênant, en même temps il vient d'aller se battre contre mon pays et je suis ici à ses côtés en attendant mon sort.

«Pourquoi tu ne me laisses pas rentrer chez moi » dis-je en relevant la tête vers lui.

«Agamemnon va poser trop de questions» dit-il.

«On se moque de lui, tu es bien plus fort tu pourrais faire la loi ici, en as-tu seulement conscience » dis-je.

«Gaïa, ce ne marche pas comme ça » dit-il en soufflant «Imagine que je te laisse de nouveau, mais qu'il te rattrape sur cette plage... » dit-il alors que je le coupe.

«Je n'irai plus sur cette plage » dis-je alors qu'un rictus sort de sa bouche.

«Tu sais très bien que c'est faux, tu ne pourras pas t'en empêcher » dit-il alors que je souffle à mon tour sachant qu'il a raison.

«Agamemnon te tuera » dit-il.

«Si il me tue, tu rentres chez toi ? » dis-je alors qu'il me lance un regard noir «Répond Achille » dis-je.

«Je ne sais pas » dit-il.

«Si je meurs, jure-moi de rentrer chez toi avec tes hommes » dis-je.

«Gaïa.. » dit-il énervé alors que je le coupe.

«Jure-le-moi » dis-je.

«Je te le jure » dit-il alors que je hoche la tête.

Nous nous fixons durant un lapse de temps sans parler quand le bruit d'une corne interrompt tout échange et je vois Achille souffler.

«Achille, Agamemnon te demande » s'exclame une voix en dehors de sa tente.

«Bien sûr » dit Achille à lui-même.

Il se lève et me lance un dernier coup d'œil avant de sortir de la tente.

Je souffle à mon tour, me retrouvant une nouvelle fois seule tellement loin, mais si proche de ma famille.

Je finis par venir m'allonger sur le lit et je ne mets pas longtemps à m'endormir, me sentant légèrement un peu plus en sécurité dans sa tente.

~~~~~~

Je sens une main caresser ma joue, mes yeux s'ouvrent et je me recule d'un coup prêt à tuer la personne qui vient de me toucher.

«Ce n'est que moi » dit Achille alors que je lui lance un regard noir.

«Il te voulait quoi ? » dis-je en me redressant alors qu'il vient s'asseoir à mes côtés.

«Rien d'important » dit-il.

Je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche pour le questionner davantage que la porte de la tente s'ouvre sur Patrocle et Irsène qui apporte le repas du soir.

Quand mes yeux se posent sur la viande et les légumes, mon ventre ne peut contenir un bruit venant tout droit de l'enfer et c'est ainsi que je me rends compte que ça fait bientôt une journée que je n'ai pas mangé.

«Depuis combien de temps n'as-tu pas mangé » demande Achille alors que je me lève.

«Ça n'a pas d'importance » dis-je en reprenant ses mots tout en me dirigeant vers la table.

Nous prenons tous place autour de la table, tandis qu'Irsène sert le vin.

Dès que mon assiette m'est servi, je me jette dessus comme un lion enragé.

«N'as-tu pas mangé ce midi ? »s'exclame Patrocle amusé alors que j'essuie ma bouche avec le revers de ma main.

«Non» dis-je.

«Elle n'a pas eu le temps, le garde d'Agamemnon l'a emmené ici avant qu'elle ne puisse prendre son petit-déjeuner » dit Irsène.

«Tu es donc attachée depuis ce matin » dit Achille en fixant le tissus de la tente en face de lui.

«Oui et je vais bien alors pas besoin d'en faire une montagne » dis-je sachant pertinemment que je ne suis pas la plus à plaindre.

Achille se pince l'arête du nez et saisit sa coupe pour la boire cul-sec.

Un chien sorti de nulle part vient poser sa tête sur ma cuisse, je souris face à cet élan d'affection et je pose ma main sur sa tête qui demande que des caresses.

«Pit vient là » dit Patrocle.

«C'est ton chien ? » dis-je.

«Oui, il est très affectueux même envers les étrangers » me dit-il alors que mon sourire se coupe.

«Entre-toi et moi, c'est toi l'étranger » dis-je alors qu'il perd à son tour son sourire.

Je pose ma fourchette n'ayant plus faim et je sors de table pour sortir de cette maudite tente, histoire de prendre l'air.

Mauvaise idée quand je vois tout ses grecs me regarder avec un sourire en coin et me fixer de la tête au pied.

«Viens par là » me dit la voix d'Achille en prenant ma main pour nous emmener vers l'arrière de sa tente et nous conduit vers la mer.

Nous nous approchons de l'eau et je souffle de soulagement quand je sens mes pieds en contact avec cette dernière.

«Patrocle ne voulait pas te blesser » me dit-il.

Je ne dis rien, sachant qu'il a raison.

«Laisse-moi rentrer chez moi » dis-je.

«Je ne peux pas Gaïa, c'est trop dangereux »dit-il alors que je baisse la tête.

«Je ne sortirai plus de chez moi » dis-je.

«On a déjà eu cette conversation » dit-il «Et tu sais aussi bien que moi que c'est impossible » dit-il en me regardant.

«Alors quoi ? Je vais rester ta prisonnière à vie» dis-je.

«Tu n'es pas ma prisonnière » me dit-il.

«Et comment appelles-tu ça alors » dis-je en fixant l'horizon.

«Quoi qu'il arrive Gaïa, nous sommes liés et on retournera sans cesse l'un vers l'autre » dit-il.

Me sachant bloqué ici, pour une durée indéterminée, des larmes coulent sur mon visage en pensant à ma famille, mes amis, mon peuple et surtout à moi, à ma liberté et à ma vie.

Deux bras viennent m'encercler et je finis par passer mes bras autour de sa taille en pleurant toutes les larmes de mon corps.

«Tant que je serai à tes côtés, il t'arrivera rien je te le promets » dit-il.

Voilà le chapitre 27, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant