Chapitre 36

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Je suis réveillé par des bruits de marche saccadée dehors et je grogne en me tournant dans le lit que je retrouve vide.

J'ouvre les yeux et je finis par voir Achille se préparer pour aller au combat et instinctivement une boule au ventre s'installe.

Je me redresse dans le lit et il voit à mon agitation que je suis réveillé.

Il me sourit et j'en fais de même. Il vient s'asseoir près de moi tout en déposant un baiser sur mon front.

Personne ne parle, je suis bien trop préoccupé par le fait qu'il va encore une fois se battre contre mon peuple.

«Je n'imagine même pas ce que tu peux ressentir » dit-il en baissant la tête alors que je ne réponds pas.

«Vient te battre à nos côtés » dis-je alors qu'il relève son visage vers moi «Fuyons le camp pour nous retrouver à l'intérieur des remparts, à l'abri et vers une victoire certaine si tu es à nos côtés ainsi que tes hommes » dis-je alors qu'il souffle.

«Tu sais très bien que c'est impossible » dit-il.

C'est à mon tour de baisser la tête, car je sais pertinemment que d'un sens il a raison.

«Cette situation me broie de l'intérieur » dit-il en posant sa main sur ma joue alors que je pose la mienne sur la sienne.

«Moi aussi » dis-je en relevant ma tête vers lui.

Nous nous regardons quelques instants et cet échange est interrompu par le bruit de corne, signe que les soldats doivent partir vers le front.

«Je vais devoir y aller » dit-il en lâchant ma joue tout en se levant.

Je le vois prendre son épée ainsi que son bouclier et se tourner vers moi.

«Je te jure que je surveillerai tes frères et qu'aucun d'eux sera blessé voir pire » dit-il.

Je sais qu'il vient de me faire la plus belle des promesses et je me contente de hocher la tête, car je sais pertinemment que je peux lui faire confiance.

Il commence à partir, mais je lève et il se retourne entendant l'agitation et je viens l'embrasser.

Il lâche son bouclier qui tombe au sol et vient poser sa main dans le bas de mon dos pour rapprocher nos corps.

Je me détache de lui et le regarde tout en caressant la longueur de ses cheveux.

«Fais attention » dis-je alors qu'il me sourit «Pas seulement pour mes frères, mais pour toi aussi » dis-je alors qu'il embrasse mon front.

«Promis » dit-il alors qu'il récupère son bouclier, me lance un dernier sourire et quitte la tente.

Je me retrouve alors seule au milieu entouré du drap qui me sert de robe et soudainement j'ai peur non plus que pour mes frères, mais pour lui.

Cette nuit était juste... incroyable. Elle était si magique que nos corps n'arrivaient pas à se détacher de l'un et de l'autre pendant une bonne partie de la nuit.

Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi fort avec aucun homme auparavant.

J'ai beau avoir du mal à encaisser et à l'admettre, ma mère et Achille ont raison, les Dieux ont lié nos âmes.

Je me dirige vers la table et je vois que le petit-déjeuner a été apporté quelque temps plutôt.

Je me serre à manger et je mange toute seule, ce qui me change du palais.

Même si il m'arrivait de manger toute seule, il y avait toujours un membre de ma famille à mes côtés qui avait pris son petit-déjeuner beaucoup plus tôt.

Je me sens légèrement coupable vis-à-vis de ma famille, ils doivent me penser morte alors que je suis bel et bien vivante et en bonne santé.

J'aimerais tellement leur dire que tout va bien et que je suis encore là.

Je repousse mon assiette quand une idée me vient à l'esprit.

«Mais oui bien sûr » dis-je à moi-même «Pourquoi je n'y ai-je pas pensé avant » dis-je en me levant en direction de la salle de bain.

Je fais une brève toilette, enfile une nouvelle robe qu'à déniché Patrocle et inconsciemment je ne veux pas savoir comment.

J'enfile un châle et je sors de la tente la tête baissée.

Je file en direction de la tente des femmes et une fois arrivé, j'enlève l'écharpe qui cachée ma tête et me dirige vers le coin à gauche de la tente où je retrouve des visages qui me sont familiers.

«Bonjour » dis-je alors que toutes les femmes qui s'étaient mises à ma gauche viennent à ma rencontre et ne cessent de me sourire.

«Bonjour Elena » me dit Astrid.

«Bonjour Astrid » dis-je.

Je me tourne vers le groupe de femme qui veulent s'échapper de cet enfer et prends la parole.

«Les hommes sont partis de nouveau sur le champ de bataille, nous pouvons reprendre notre échappé » dis-je alors qu'elles sourient toutes « À qui le tour ? » dis-je.

«C'est Azalie» me dit la jeune femme au visage brûlée.

Je vois alors la femme avec une jambe en moins s'approcher de moi et me sourire.

«On s'est dit qu'elle aurait plus de chance de s'en sortir au début, car el...» me dit la jeune femme au visage brûlée alors que la coupe.

«Parce qu'elle est infirme et marcher sur le sable avec une cane ça ne va pas simple » dis-je alors qu'elle hoche la tête.

«C'est exactement ça » dit-elle.

«Ça va aller Azalie» dis-je «Personne n'est courant de ce qu'il se trame, personne te verra, ils sont tous plus ou moins parti et ceux qui sont encore là ne se dirige jamais vers la tente d'Achille » dis-je.

«Je me sens confiante » me dit-elle en souriant.

«C'est ce qu'il faut » dis-je en souriant.

Je regarde les autres femmes.

«Choisissez la prochaine qui s'échappera dans deux jours » dis-je en souriant.

Je me tourne vers Azalie et m'adresse à elle.

«On y va ? » dis-je alors qu'elle hoche la tête et pars dire au revoir aux autres qui lui souhaitent plein de courage.

Je reprends le voile et me cache la tête tandis qu'Azalie me suit.

Nous arrivons difficilement jusqu'à la tente d'Achille et je la fais rentrer quelques minutes pour qu'elle puisse s'asseoir et lui expliquer le plan tout en lui servant une coupe d'eau.

«Je peux te demander un service ? » dis-je alors que je viens de lui raconter le procédé.

«Bien sûr » dit-elle.

«Quand tu arriveras dans l'enceinte des remparts va voir n'importe quelle garde et dit lui d'aller dire à la famille royale que Zoya va bien » dis-je.

«Zoya? » dit-elle.

«Oui c'est ça » dis-je.

Elle se contente de hocher la tête et ne pose pas de question et je la remercie pour ça.

Si ma mère voulait m'appeler Gaïa, mon père lui voulait m'appeler Zoya et j'espère qu'ils arriveront à comprendre le message.

Je relève la porte qui mène vers la plage et je souris à Azalie qu'il est temps pour elle de partir.

«Merci du fond du cœur » me dit-elle émue alors que je lui souris.

«Ne regarde jamais derrière toi, mais toujours devant. Ne te presse pas et avance à ton rythme, je te lâcherai pas du regard tant que je ne te verrai plus » dis-je alors qu'elle me sourit.

«Que les Dieux te bénissent » me dit-elle alors que je souris.

Je crois que les Dieux m'ont déjà bien béni.

Voilà le chapitre 36, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant