Chapitre 34

2.1K 124 7
                                    

Le reste de la journée est passé d'une lenteur insoutenable.
Je suis resté dans la tente et Achille n'est pas revenu de la journée à part il y a 10 minutes et il est parti dans la salle de bain et je préfère ne pas y mettre un pied.

Comme tout les soirs le repas est installé ici et nous accueillons en plus Isaac et Alec qui sont des proches de Patrocle donc d'Irsène, d'ailleurs ils ne devraient pas tarder enfin j'espère.

Durant l'après-midi, j'ai repensé à ses mots qui sont beaucoup trop fort pour qualifié notre relation.

Certe nous sommes proches et avons un lien, mais de là à être des âmes-sœurs je n'y crois pas malgré les mots de ma mère "Il m'a assuré que quelqu'un de fort à la chevelure d'or t'attendait et que votre union serait béni par tout les Dieux".

Il y a quelque chose au fond de moi qui sait pertinemment qu'il a raison, mais pour une raison que j'ignore, je ne veux pas accepter l'idée que ma voix a été tracée par les dieux et que je ne puisse pas choisir moi-même, parce que j'ai rarement eu le choix dans ma vie, malgré mon statut.

Mes pensées sont coupées par Achille qui revient dans la pièce principale et qui m'ignore alors que je souffle agacé de son comportement.

J'ouvre la bouche pour parler, mais des éclats de rire se font entendre et Patrocle, Issac et Alec rentrent accompagnés d'Irsène.

«Bonsoir » disent-ils alors que je me dirige vers Irsène.

«Joyeux anniversaire » dis-je.

«Merci Gaïa » dit-elle alors qu'un blanc s'installe, car elle vient de prononcer mon prénom devant Alec et Isaac qui ne me connaissaient que sous Elena «Désolé » dit-elle.

«Ce n'est rien » dit Achille nonchalamment.

Nous prenons place autour de la table et une femme nous apportent notre repas et Irsène est obligé de servir histoire que son rôle soit crédible auprès de la femme qui repart vers sa tente une fois tout le monde servis.

Les discussions se multiplient, mais à aucun moment je n'y prends pas part.

Je relève la tête quand j'entends mon prénom et je fixe Alec qui me posait une question.

«Désolé, je n'ai pas entendu peux-tu répéter ? » dis-je.

«Tu es sourde » dit-il en riant.

«Juste fatigué » dis-je en fermant son clapet.

«Je comprends pourquoi, vu l'étalon » dit-il en lançant un coup d'œil vers Achille.

«Elle pourra dormir comme bon lui semble maintenant, c'était une erreur » dit ce dernier.

Je sens comme un pincement au cœur, mais ne montre rien et je continue de manger mon repas alors qu'Irsène me lance des coups d'œil.

«Je vais trouver meilleur ailleurs » poursuit Achille «Quelqu'un qui m'acceptera comme je suis » dit-il en me regardant.

«Pourquoi pas Solane ? » dit Alec.

«Pourquoi pas » dit Achille en me coupant l'appétit.

Mon regard croise Isaac et il me lance un regard compatissant.

«Il s'est passé quoi ? » demande Irsène alors que Patrocle lui frappe gentiment la main pour qu'elle se taise.

«Rien de passionnant » dis-je «Achille est trop sentimentale» dis-je en souriant.

Si il croit que je suis le genre de personne à fuir et à pleurer, il se trompe royalement.

Je sens son regard noir sur moi, mais je me concentre sur Irsène et je reprends mon repas comme si de rien n'était.

«Que d'étincelles » dit Alec alors que je lève les yeux au ciel, cet homme est un enfant.

«Elle ne croit pas en les Dieux » dit Achille.

«Dit-il alors qu'il saccage un temple » dis-je en rétorquant tout en avalant ma fourchette de viande.

«Elle est têtue » dit-il.

«Il est borné» dis-je.

«Elle est froide » dit-il.

«Il est tout feu » dis-je.

Ce petit jeu dure encore quelque temps, jusqu'à ce qu'il sorte une phrase qui m'arrête automatiquement.

«Elle ne sert à rien, ni ici, ni dans son palais. Ce n'est qu'une petite princesse devenue esclave d'un grec» dit-il alors que je souris crispé.

«Je pense qu'on va y aller » s'exclame Patrocle.

«Je crois qu'il vaut mieux » dit Isaac.

Ils partent tous raccompagnés par Achille tandis que je reste à ma place et je joue avec ma fourchette.

Il revient dans la tente, pose ses mains sur le siège en face de moi et me fixe alors que je regarde mon assiette.

Je décide de me lever, je le regarde et il en fait de même, une tension s'installe et aucun de nous ne décide de couper cet échange.

«Il vaudrait mieux, que je regarde la tente des esclaves, je ne peux pas dormir ici » dis-je en passant à côté de lui pour sortir, mais il me rattrape par mon poignet.

«Reste là »dit-il.

«Suis-je censé obéir à vos ordres maître » dis-je en le regardant la mâchoire crispée.

Il ne dit rien, mais contente de me fixer.

«Comme vous l'avez dit, je ne représente rien, je suis une erreur et en plus je suis nul quand il s'agit de baiser, car oui nous avons baissé ce matin n'est-ce pas ? » dis-je pour l'énerver.

«De la baise ? » dit-il semi-énervé.

«Oui, c'est ce que je viens de dire » dis-je en me détachant de sa poigne «Voulez-vous que j'aille chercher Solane, elle sera dix mille fois mieux que moi, vous l'avez vous-même dit » dis-je.

«Arrête ça immédiatement » dit-il alors qu'un sourire sur mon visage prend place.

«Pourquoi je suis qu'une esclave » dis-je «J'avais raison, tes belles paroles ce n'était que du vent » dis-je.

«Ce n'était pas que du vent bordel » dit-il énervé.

«Ah oui vraiment ? Alors pourquoi avoir dit tout ça à table, devant tes compagnons » dis-je.

«Je voulais te blesser comme tu m'as blessé » dit-il «Tu ne crois pas en nous » dit-il.

«Comment pourrais-je croire en nous alors que tout nous oppose » dis-je «Tu es un ennemi de mon pays, je suis retenu prisonnière, je déteste ce que tu me fais ressentir, car je ne peux pas tomber amoureuse de toi » dis-je en colère.

«Pourquoi ! » dit-il.

«Parce que nous ne l'avons pas choisi ! Et parce que tu es Achille, un demi-dieu tandis que comme tu l'as si bien dit je ne suis rien. Que demain que se passera-t-il quand l'un de nous aura perdu la guerre, que viendra-t-il de nous ? » dis-je essoufflé à la fin de ma phrase.

«Tu réfléchis trop Gaïa » dit-il en secouant la tête.

«J'ai accepté, je te jure que j'ai accepté ce qu'il se passe entre nous» dis-je «Mais c'est tellement fort et puissant comme lien, que j'ai du mal à comprendre ce qu'il se passe à l'intérieur de moi » dis-je.

Achille vient vers moi, pose sa main sur ma joue et me relève la tête.

«Vivons au jour le jour, sans se questionner sur demain ou dans 3 semaines. Je te veux Gaïa et je sais que toi aussi» dit-il en soufflant «Tu as raison sur le fait, que tout ça tombe pas dans le bon moment alors vivons ensemble jusqu'à ce qu'a ce que l'un de nous tombe » dit-il en collant son front contre le mien.

Je me contente de hocher la tête, pose ma main sur la sienne et je l'embrasse avec toute ma passion...

Voilà le chapitre 34, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant