Chapitre 29

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Je sens un corps remuer contre le mien ce qui me fait ouvrir les yeux.
Je tombe alors sur Achille endormis en face de moi, sa main sur ma hanche, nos pieds entremêlés.

Et comme l'autre matin sur la plage, je suis subjugué par sa beauté.

Au bout d'un certain moment, il ouvre les yeux et me contemple à son tour sans rien dire.

Je sens juste sa main qui remonte de ma hanche, le long de mon flanc, de mon bras pour venir frôler de nouveau ma joue.

Dans un mouvement maîtrisé, il me fait basculer sur le dos et se place au-dessus de moi et ses yeux ne quittent pas un seul instant les miens.

Mes mains se posent sur ses épaules et l'une vient caresser le bas de sa nuque.

Je vois son visage s'approcher de plus en plus du mien sachant ce qu'il va se passer mon corps réagit avec beaucoup trop d'empressement.

Je pourrais le repousser, lui dire que nous ne pouvons pas, qu'il est grec, que je suis troyenne, qu'il est libre et je suis prisonnière, mais je ne peux et ne veux pas.

Je ferme les yeux sentant nos lèvres qui sont à deux doigts de se frôler, quand le bruit de corne retentit et coupe tout échange.

Je l'entends souffler de frustration et j'en fais à peu près de même.

Il se redresse et part dans la salle de bain pour aller se changer.

Très peu de temps après, je vois une femme rentrer dans la tante et il s'agit d'Isia qui vient déposer le petit-déjeuner sur la table.

«Bonjour » dis-je.

«Bonjour » dit-elle en me fixant me voyant dans le lit d'Achille.

Ce dernier fait son arrivé dans la grande pièce et salut Isia.

«Solane aimerait savoir quand est-ce que tu vas la reprendre ? » dit-elle en me lançant un regard amusé.

«Dit lui qu'elle n'a plus sa place ici et qu'elle arrête de forcer » dit Achille en venant s'installer à sa table.

«Parce qu'elle la remplace » dit Isia en me désignant d'un coup de tête.

«Elle ne l'a remplace pas » dit Achille «Elena est ma fiancée » dit-il alors que je me raidis sur place.

«Et je te prie de parler d'elle sur un autre ton, n'oublie pas ta place Isia » lui dit-il avant qu'elle le salue et qu'elle parte.

Je secoue la tête et finis par me lever à mon tour en me dirigeant vers la table.

«Ta fiancée ? » dis-je en m'installant devant lui.

«Ici tu es sois esclave ou femme de » me dit-il «Je sais que c'est une question de minutes avant que tout le camp ne soit au courant de mes mots. Avec ça tu es sûre d'être protégée Gaïa » me dit-il alors que je prends une grappe de raisin.

Peu de temps après un nouveau bruit de corne se fait entendre, beaucoup plus fort que le précédent et une agitation s'installe dehors.

«Que se passe-t-il ? » dis-je.

«Il est l'heure » dit-il tout simplement en se levant pour partir mettre son armure.

L'angoisse me saisit aussitôt et je me lève afin de faire les mille pas dans la tente.

«Ça va aller » me dit Achille alors que je continue ma marche.

«Alors ça va être ça ma vie ? De te voir partir tout les jours au combat ? De prier que ni mes frères ni toi soient blessés » dis-je alors que je viens d'avouer en quelques sorte mon inquiétude pour lui.

«Tes frères sont forts, ils leur arriveront rien » me dit-il en prenant mes mains «Quant à moi, il ne peut rien m'arriver, mais ça tu le sais déjà » dit-il en faisant référence aux flèches que je lui avais déjà lancée et j'esquisse un bref sourire.

«C'est compliqué de me demander de pas m'inquiéter » dis-je en partant s'asseoir.

«Je sais » dit-il en enfilant ses cuirasses et je le regarde faire.

Une dizaine de minutes plus tard, Achille est complètement habillé, il prend son glaive et son casque.

Il vient vers moi et embrasse mon front durant quelques secondes alors que je baisse la tête.

«Fait attention à toi » dit-il.

Je remonte la tête et le regarde.

«Ce n'est pas plutôt l'inverse normalement » dis-je dans un sourire qui le fait sourire à son tour.

«À ce soir » dit-il en sortant de la tente en me lançant un dernier coup d'œil.

Je me dirige vers le lit et je m'allonge en étoile de mer dessus et fixe les poutres.

Protégez mes frères, je vous en conjure dis-je en parlant aux Dieux.

Je me relève et pars finir mon petit-déjeuner avec difficulté bien trop anxieuse, mais la faim se fait ressentir.

Je finis par aller dans la salle de bain et faire une toilette brève et je remets ma seule et unique robe.

Je décide de ranger la table en attendant la femme qui va venir chercher tout ça.

Je me pose devant la porte de la tente qui s'ouvre sur la mer, la relève et je fixe cette dernière qui a l'air bien agitée aujourd'hui.

Alors ma vie va ressembler à ça dorénavant, à attendre Achille tout les soirs.

Ça ne fait même pas deux jours que je suis ici et ma vie me manque, ma famille me manque et je me sens tellement inutile.

C'est alors que j'entends une femme rentrer dans la tente et venir débarrasser la table ou du loin ce qu'il en reste.

«Tu t'appelles comment ? » dis-je en voyant pas une femme, mais une jeune fille.

«Cora» dit-elle.

«Tu as quel âge ? » dis-je.

«15 ans » dit-elle alors qu'un frisson me parcourt en me disant qu'elle est beaucoup trop jeune.

«Comment es-tu arrivé ici ? » dis-je.

«Je vivais dans le village voisin quand ils ont attaqué ma maison » dit-elle d'un ton larmoyant.

Soudain je prends conscience de ma tâche ici, je vais aider des femmes à s'échapper du camp.

«Je vais venir avec toi » dis-je en prenant des plats dans mes mains en lui souriant pour rejoindre la tente des femmes.

Voilà le chapitre 29, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant