Chapitre 61

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Nous arrivons vers la porte qui mène au passage secret et je vois beaucoup trop de monde.

Tout le monde se bouscule et nous sommes entassés et serrés, que j'ai peur pour mon enfant et pour moi.

La panique générale me bloque la respiration et j'ai du mal à trouver mon souffle.

Briseis tente bien de me protéger, mais tout le monde se pousse les uns et les autres pour arriver le plus rapidement vers la porte.

«ARRÊTEZ DE POUSSER» dit-elle.

«ON VA TOUS MOURRIR » cri une femme en larme.

«VITE ILS VONT BIENTÔT DÉBARQUER » s'exclame la voix d'un homme qui pousse une femme âgée pour lui passer dessus.

De voir mon peuple se déchirer entre eux me donne la tête qui tourne en plus de mon manque de respiration.

«ELLE EST ENCEINTE ARRÊTER DE POUSSER » dit Briseis épuisé.

Je décide de lâcher la main de Briseis et de me retirer comme je peux pour m'écarter de la foule afin de reprendre mes esprits.

«GAIA » s'exclame-t-elle en me cherchant du regard.

Je l'entends répéter plusieurs fois mon prénom, tandis que j'ai retrouvé mon souffle puisque je suis hors de la foule, dans un coin.

Quand son regard croise le mien, je la vois en pleurs tandis que je lui souris.

Je la vois secouer la tête, alors que je hoche la mienne en lui souriant.

Je mime un "pars" sur mes lèvres tandis qu'elle fait un non avec sa tête tout en pleurant tandis que je hoche ma tête.

Je lui lance un dernier signe et je quitte l'endroit.

«GAÏA... »j'entends au loin et ça me brise le cœur.

Je rejoins les escaliers au plus vite et gagne l'étage.

Je rentre dans ma chambre et je viens m'appuyer contre le mur pour essayer de me calmer.

Mais comment me clamer, quand les cris, des coups contre la porte, des explosions se font entendre.

Je ne sais plus où donner de la tête, mon peuple, mes parents, Hector, Achille...

Je fixe mon balcon et je m'y traîne, voulant constater l'horreur.

Une fois dessus, je jette un coup d'œil à ma cité en feu et je viens m'asseoir sur le sol en pleurant.

Je ne suis pas assez forte pour me battre contre ça, j'abandonne.

«J'accepte mon destin» dis-je en regardant le ciel, m'adressant aux Dieux «J'accepte mon destin » dis-je en pleurant « et ma mort... » dis-je.

Je pleure toutes les larmes de mon corps et je pose mes mains sur mon ventre en le caressant.

«Je suis désolé » dis-je à mon enfant en pleurant.

«Je suis tellement désolé » dis-je en répétant.

(Musique qui montre ce que peut ressentir Gaïa)

Je ne sais pas combien de temps je reste assise là, mais tout ce que je sais c'est que les grecs viennent d'entrer dans le palais.

Ils viennent de rentrer dans l'endroit où j'ai grandi, ils vont se faire une joie de piller, torturer et tuer les miens.
Il est hors de question que je reste là, à attendre sagement la mort et de mourir par les mains des grecs qui nous pourrissent l'existence depuis bien trop longtemps.

Je me relève et je me dirige vers ma coiffeuse, ouvre ma boîte à bijoux et je viens saisir l'anneau.

Si Achille voulait faire la guerre pour devenir un héros, je suis persuadé qu'il ne serait pas en accord avec ce qu'il se passe.

Est-il ici, en train de se battre ou est-il rentré en Grèce.

Je secoue la tête pour chasser mes pensées et j'enfile sa bague à mon annulaire gauche.

Je pose ma main sur mon ventre et je prends conscience qu'il faut que je me batte, pour lui, pour notre enfant et pour moi.

Je me dirige vers mon placard, l'ouvre et j'y sors mon arc et mes flèches.

«GAÏA » s'exclame Elena qui rentre d'un coup dans ma chambre et me cherche du regard «Les Dieux soient loués, tu es là » dit-elle en me voyant.

Je me dirige vers elle et je vois qu'elle est blessée au bras et qu'elle perd beaucoup trop de sang.

Je me dirige dans ma salle de bain et viens saisir une serviette afin de lui poser dessus.

«Nous n'avons pas le temps pour ça » dit-elle «Il faut partir ».

«Tu ne peux pas rester comme ça » dis-je.

«On y va » dit-elle en me prenant la main pour quitter ma chambre.

Je regarde une dernière fois l'endroit où j'ai le plus de souvenir.

Des histoires avec ma mère petite, des batailles de coussins avec mes frères, des heures de préparation pour divers événements, des rires et des larmes avec Elena et mon cœur se serre.

Nous sortons dans le couloir et nous longeons ce dernier quand des bruits de pleurs attirent notre curiosité.

«C'est un enfant » dis-je à Elena reconnaissant les pleurs.

Nous nous dirigeons vers l'endroit et nous trouvons un petit garçon d'à peine 3 ans en pleurs.

«MAMAN » dit-il en larme appelant sa mère.

Mon cœur se brise à cette vison.

Elena le prend dans ses bras alors que le petit pleur toujours.

Nous revenons sur nos pas pour partir vers le passage secret en bas, mais nous nous arrêtons vite lorsque nous nous trouvons face à trois grecs armés d'épées.

Je saisis mon arc et mes flèches prête à tirer, mais surtout pour nous protéger.

«Va dans la chambre d'Andromaque et Hector, décale la commode en bois de liège, tu verras un léger renfoncement. Tu donnes un grand coup dessus et tu accéderas à un escalier qui te rendra directement en bas, prêt de la cuisine » dis-je.

«Je ne pars pas sans toi » dit-elle alors que nous reculons à cause des grecs qui avancent en souriant vers nous.

«Pars » dis-je.

«Non» dit-elle.

«Sauve cet enfant » dis-je en ne détournant pas ma tête de mes adversaires.

«Ne me demande pas ça » dit-elle en pleurant.

«Je vais m'en sortir » dis-je «Je vais bientôt vous retrouver » dis-je.

«J'ai déjà perdu Darrius, il est hors de question que je te perde toi aussi » dit-elle.

«Elena, partez » dis-je alors que les grecs approchent de plus en plus.

Voyant qu'elle ne fait rien, je me résigne à utiliser mon titre, pour la dernière fois certainement.

«C'est un ordre de ta Princesse » dis-je alors qu'elle souffle et pleurs davantage.

«Je t'aime » dit-elle en fuyant et en me laissant seule avec les grecs.

Je brandis ma flèche prête à la lancer dans mes ennemis, mais quelqu'un les réduit en miettes avant que je n'ai le temps.

Voilà le chapitre 61, j'espère qu'il vous a plu ?
J'attends vos retours avec impatience :)

Gaïa et Achille Où les histoires vivent. Découvrez maintenant