𝐋𝐚 𝐧𝐞𝐢𝐠𝐞 𝐚𝐩𝐫è𝐬 𝐥𝐚 𝐫𝐚𝐠𝐞 | ʀᴇᴄᴇᴜɪʟ ᴅ'ᴏꜱ

WRITOBER 2022 | Satomiri

Deux textes sur mon ship Satoru x Emiri de La Minute Inexorable

BELLADONE est un UA

EGO est une sorte de hors série

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【 BELLADONE 】

Dès qu'il posa les yeux sur la femme installée au bar, Gojõ Satoru fut averti par un instinct primaire, un rugissement d'avertissement monté du fond de ses entrailles : Shirai Emiri était aussi belle qu'elle était mortelle.

Il ne la vit que de biais, d'abord, mais ses yeux plongèrent entre les omoplates nues de l'inconnue, comme pour éprouver de loin la souplesse de sa peau crème. La courbe de sa nuque, dégagée par la queue de cheval soyeuse coulant sur son épaule, éveilla en lui l'envie irrépressible d'y faire courir son souffle.

Satoru était ce qu'on appelait communément un gosse de riche. Il ne se souciait ni des limites ni des conséquences. Alors il ignora le pressentiment glaçant qui l'avait saisi, et approcha la femme.

Le miroitement mordoré de ses yeux, sous le voile velouté de ses cils, lui noua la gorge. Quand à ses lèvres peintes d'une teinte sombre, presque noire... son baiser était un poison, songea-t-il. Une merveilleuse intoxication qu'il brûlait de subir.

Emiri l'accueillit avec un sourire engageant et dangereux. Il étudia sa silhouette moulée dans l'étoffe noir de sa robe tandis qu'il proposait de lui offrir à boire. La tête se mit à lui tourner avant-même qu'il eut trempé les lèvres dans sa boisson.

Elle lui rappelait les sorcières des légendes. Ces belles dames empoisonneuses. Ces utilisatrices de la belladone.

Emiri était à l'image de cette baie noire et luisante. À faible dose, elle garantissait une euphorie aphrodisiaque sans pareil. Un peu plus, et elle plongeait dans une transe mortelle, asphyxiant sa victime. En une conversation, Satoru n'aspirait plus qu'à céder aux charmes obscures de la sorcière en face de lui.

Il se fit séducteur et onctueux. Satoru disposait d'une grâce liliale, d'attraits épurés, et il savait en user. Il chuchota des mots tentateurs, il susurra des promesses voluptueuse, sa langue d'argent et de miel. Fort d'une assurance à toute épreuve, il ne fut aucunement étonné de parvenir à la ramener chez lui. Il lui semblait que cette nuit, Emiri n'appartenait nul par ailleurs que dans ses draps de satin.

Et à la façon dont elle posa enfin sa bouche contre la sienne, la belle dame paraissait de cet avis. Son baiser était comme croquer dans le fruit toxique. Comme goûter au jus interdit. Trompeusement doux et sucré.

Satoru ouvrit les lèvres d'Emiri et lui offrit sa langue. Il effeuilla sa robe pour gagner sa chair galbée. Ses mains couraient sans modération, sans restriction, avides de posséder le corps qui frémissait et se cambrait contre lui.

Et Emiri le gavait de baisers toxiques, le soûlait sous la pression répétée de ses lèvres. Elle agrippa ardemment son visage, la mine fiévreuse, jaugeant ses yeux avec gourmandise. Satoru avait l'impression que ses pupilles n'avaient jamais été autant dilatées, d'un noir aussi brillant et profond que celui des cerises du Diable.

Une ivresse euphorique affolait son pouls. Il se laissa fébrilement tomber sur son lit, l'attirant avec lui. Sous les doigts d'Emiri, sa peau s'échauffait, lisse et moite.