𝐋𝐚 𝐧𝐞𝐢𝐠𝐞 𝐚𝐩𝐫è𝐬 𝐥𝐚 𝐫𝐚𝐠𝐞 | ʀᴇᴄᴇᴜɪʟ ᴅ'ᴏꜱ

💫[Voltron AE] Projet Kuron

La Terre. Splendide planète bleue dans son halo céruléen et ses volutes paresseuses de nuages. Lance a beau pouvoir se vanter d'avoir voyagé aux quatre coins de l'univers, jamais il n'a été autant remué par l'apparition soudaine d'une planète au sortir du trou de verre. Pas comme il l'est maintenant face à son monde natal.

Planète Terre. Grain de poussière dans la voie lactée. Destination final des Paladins de Voltron. Il est temps de rentrer à la maison.

Ils ont tenus à former le défenseur de l'univers pour leur retard triomphale. Dernier tour de piste pour le géant à la réputation universelle. Dernier vol de l'équipe.

Alors qu'ils s'enfoncent dans la gaze violacée de la couche d'ozone, le cœur de Lance se comprime. Et ce douloureux serrement n'a rien à voir avec le poids de la gravité qui se fait sentir. Il a beau avoir gardé la face devant les autres, il ne parvient pas encore à se défaire des souvenirs qui le hante. Il n'accepte pas encore le prix de cet ultime voyage.

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Ça aurait dû être la fin. Ils étaient sensés en avoir terminé. L'empire Galra était enfin pacifié, les traités se signaient les uns après les autres, la paix se propageait comme une traînée de poudre.

Ils ont enfin goûté à la victoire. Et dans la salle de pilotage du château, ils l'ont savouré. Rien qu'eux, les acteurs de cette lutte millénaire. Allura, Caron, Lotor -oui, même Lotor- les Paladins et leurs proches. Ils ont porté des toasts, ils ont ri, ils ont dansé - et il doute encore que sa valse avec Allura soit réelle, et non pas un effet hallucinogène du Nunvill - ils ont rejoué les scènes les plus marquantes de cette épopée, pour le plaisir de les revivre sans la crainte et les pression qui les tenaillaient alors.

Ça aurait dû être la fin. Ils commençaient à l'intégrer, à réaliser pleinement que ça y était. La Paix. La Liberté. La fin de leur Mission.

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Lance peut encore entendre le cri vriller ses oreilles, pourtant il est toujours incapable de dire qui l'a poussé. Peut-être n'était-ce pas un cri mais des cris. Il ne sait pas.

Mais cette brusque irruption d'effroi venue pulvériser leur moment de triomphe le réveille encore au beau milieu de la nuit, trempé de suée froide.

Il crispe ses doigts gantés sur les manettes de commandes. Est-ce un effet de son imagination ? Il lui semble que celles-ci sont tièdes de leur propre chaleur. Comme un véritable lion.

Lance se laisse aller contre son dossier et ferme les yeux en inspirant profondément. Oui, son lion est définitivement en train de lui prodiguer du réconfort. Il le sent aux vibrations apaisantes du siège, il l'entend au ronronnement de l'habitacle.

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La bulle d'allégresse et d'insouciance a éclaté avec une violence inouïe. Le chaos s'est déversé sans avertissement, les prenant tous, tous au dépourvu. Personne n'aurait pu le prévoir. Personne n'aurait pu imaginer...

Avant que quiconque ait pu réagir, que quiconque ait seulement compris ce qu'il se passait, Lotor s'est écroulé.

Le corps transpercé d'une lame.

Alors a retenti le rire. Glaçant. Sinistre. Glas sonneur du désespoir. Et néanmoins emprunt de ce troublant timbre familier.

Personne n'aurait pu le prévoir.

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Personne ? Vraiment ?

Non il ne peut pas se mentir. Il ne peut plus. Lance savait. Confusément, instinctivement peut-être mais il savait. Il avait simplement refusé de le voir, de l'envisager.