Jour 16
Thème : torture
Eh oui, cette fois le -18 n'est pas pour un contenu à caractère sexuel, mais pour la mention de violences.
Ship : Hawks x Dabi
Mots : 837
Avertissements :
J'ai écris cet OS de sorte à ce qu'il ne spoil absolument pas le manga, vous pouvez donc lire sans crainte.
J'utilise par contre le vrai nom de Hawks (Keigo) et le vrai nom supposé de Dabi (Toya)
Keigo ne hurla pas avant la quatre cent quatre-vingt seizième heure.
Il avait jusque-là vaillamment ravalé ses cris, n'émettant que des plaintes sourdes, des râles mêlés de rire opiniâtres, des grognements ahanant.
Mais il ne supporta pas les chocs électriques.
L'éclat de voix qui ricocha alors contre les quatre murs compartimentant sa cellule aurait retourné l'estomac de n'importe quel individu doté d'un minimum d'empathie. Cependant il était isolé, coupé de ses alliés, piégé sans espoir de secours, et les seuls qui l'entendirent s'époumoner étaient les auteurs des sévices qu'il subissait depuis vingt-et-un jour.
Toya n'ignorait rien de ce qui avait été infligé au Numéro 2 durant sa séquestration. Il s'était posté chaque jour près de la porte, adossé au mur, attendant que Hawks cède, qu'il parle et leur révèle tout ce qu'ils voulaient savoir.
Quand ils l'avaient battu, il ne s'était fait aucune illusion : les poings pouvaient bien s'abattre, frapper sa tête et son corps, encore et encore, sans même lui laisser le temps de récupérer son souffle, d'évacuer le sang qui lui obstruait la gorge et emplissait sa bouche, Keigo ne céderait pas. Tout ce qu'il avait donné à entendre, c'était le sifflet de sa respiration rétamée, le craquement des os et l'éclatement du cartilage sous le heurt mat des phalanges. À vrai dire, Dabi aurait été déçu qu'il flanche pour si peu.
Lorsqu'ils lui avaient fait subir la douche au kärcher, il s'était impatienté. Le jet glacial à haute pression martelant le corps meurtri du héros avait beau le maintenir conscient et raviver son endolorissement, l'eau glaciale avait beau le faire grelotter de froid et trembler de fatigue, ce n'était toujours pas ça qui allait le mater. Alors Toya attendit, tandis que lui parvenait les claquements de dents du Numéro 2 transi et exténué. Ce ne serait plus très long, s'était-il persuadé.
Puis ils l'avaient tailladé. Les lames avaient incisé sa peau, lentement, vicieusement, fouillant sa chair avec une précision minutieuse. Keigo s'était mis à racler des talons au sol sous la morsure de l'acier, des sons gutturaux bloqués dans sa trachée, serrant les dents sur des exclamations de douleur, alors que ses zones les plus nociceptives étaient lacérées les unes après les autres. Ce fut à ce point là que Toya se mit à l'adjurer mentalement d'arrêter de jouer au héros et de lutter en vain.
À la quatre cent quatre-vingt dix-huitième heure, les oreilles bourdonnant de ses cris, il comprit qu'ils ne tireraient rien de lui. Si Hawks n'avait pas parlé avant, s'il ne parlait pas maintenant, il ne parlerait jamais.
À la quatre cent quatre-vingt dix-neuvième heure, il réalisa qu'ils allaient l'anéantir fondamentalement. Il ne s'agissait plus de lui soutirer des informations. Le traitement qu'ils lui faisaient endurer n'était plus une méthode coercitive. C'était une entreprise de démolition. Ils détruisaient son corps pour briser son esprit, et abattre à travers lui tout ce qu'il symbolisait.
Les coups pour l'amoindrir, le kärcher pour l'affaiblir, les entailles pour l'affaiblir, et l'électrocution pour l'éteindre.
À la quatre cent quatre-vingt dixième heure, dès que la voix du Numéro 2 cassa à force de s'époumoner, Toya flancha.
Il pénétra dans la cellule, arrêta les tortionnaires d'un seul regard, et les fit déguerpir d'un seul mot.
Keigo Takami était dans un état affligeant.
Suspendu les bras en croix, la tête ballotante, il n'était plus maintenu que par les liens de serrage en plastique qui lui entamaient les poignets. Sans ses ailes dont Dabi avait incinéré jusqu'à la dernière plume, il était presque méconnaissable. On l'avait dépouillé de tout à l'exception d'un pantalon tellement imbibé de sang et de sueur qu'on n'en devinait plus la couleur d'origine. L'empreinte de la privation et de la torture était inscrit sur tout son être.
Un filet brun dégoulinant depuis une plaie encroûtant son cuir chevelu avait séché sur sa tempe, son sourcil était tout empoissé par l'éclatement de son arcades sourcilière, il avait l'arrête nasale fracturée, et un œil fermé par la tuméfaction de ses paupières violacées.
Des narines au menton, il était barbouillé de rouge. Le sang suintait de son nez à chacune de ses expirations, bullait aux commissures de ses lèvres fendues. Sa bouche entre ouverte révélait ses dents rougies de s'être mordu la langue.
Des lignes de coupures exsudant des caillots noirs striaient son cou, ses flancs, ses hanches et l'intérieur de ses articulations. Le reste n'était que contusions et hématomes.
Toya s'avança sur le sol constellé d'hémoglobine plus ou moins fraîche, saisit une pince parmi le fatras d'instruments disposés sur la table, et sectionna l'attache qui retenait son bras droit. Hawks s'effondra aussitôt mais le brun s'y était paré et le réceptionna contre lui. L'entourant d'un bras, levant l'autre pour sectionner le second lien, il soutint le poids du héros à demi conscient. Keigo broncha, le visage contre son épaule.
- Je te tiens, stupide piaf, je te tiens, marmonna Dabi.
Il n'avait absolument aucune idée de ce que la quatre cent quatre-vingt onzième heure leur réservait. Tout ce qu'il savait, c'était qu'il ne le lâcherait pas.
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𝐋𝐚 𝐧𝐞𝐢𝐠𝐞 𝐚𝐩𝐫è𝐬 𝐥𝐚 𝐫𝐚𝐠𝐞 | ʀᴇᴄᴇᴜɪʟ ᴅ'ᴏꜱ
FanfictionTous fandoms, tous genres, tous ships confondus. - Illustration de couverture réalisée par la talentueuse @-Borealis