❤ 🖤 [MHA_ PersonA : OS Concours St-Valentin] Call Me By My Name

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Call Me By My NAME



- Hey, Eraser, marions-nous !

Aizawa leva les yeux des devoirs qu'il était occupé à corriger pour darder sur Naoki un long regard placide.

- Joke t'a expliqué comment fonctionnait son Alter ? S'enquit-il.

Le lycéen abandonna l'apparence de l'héroïne aux cheveux verts et au sourire impérissable, puis se laissa tomber sur une chaise roulante libre à côté du professeur.

- Non, j'ai pas eu le temps de lui parler.

Bien qu'il affectait un naturel et un détachement parfait, il scrutait Aizawa en biais, guettant une réaction.

- Dommage, se borna à répondre le brun en retournant à ses copies.

«Ahah ! Il en a rien a branler de ta petite crise de jalousie !

- C'est pas de la jalousie», se défendit mentalement Naoki.

Et pourtant ce qui lui piquait vicieusement le cœur chaque fois qu'il revoyait Ms Joke approcher Aizawa lors de l'examen pouvait difficilement passer pour autre-chose.

Le jeune homme ne savait pas très bien quand tout avait commencé. Il ne pouvait situer avec précision à quel moment son admiration pour le héros s'était transformée en désir de le rendre fier, puis en sentiments. Pas plus qu'il ne pouvait dire depuis quand circulaient entre eux ces signes subtiles mais indubitables. C'était des petits riens. Des conversations qui s'établissaient à l'improviste et qui avaient tissé entre eux une sympathie particulière. Sympathie qui, au fil des coups d'œil et des sourires qu'ils se tiraient, était devenue familiarité. Mais ce qui bouleversait Naoki, c'était lorsque cette familiarité frôlait dangereusement l'intimité. Toutes ces fois où ils se tenaient côte à côte, plus près que nécessaire ; cette main que Aizawa posait sur son épaule ou son bras pour l'interpeller quand sa voix aurait suffi, exerçant cette pression légère qui affolait le cœur du jeune homme ; ces doigts que Naoki frôlait plus souvent qu'il ne le devrait en récupérant une feuille tendue. Le pire demeurait les entraînements. Là, les dérapages étaient si fréquents, ils s'étaient retrouvés à tellement de reprises dans une proximité effarante, que le lycéen en ressortait la face cuisante et la tête lui tournant. Il en était venu à les attendre autant qu'il les redoutait.

Pourtant, aucun d'eux n'y avait jamais fait d'allusion claire. Les semaines passaient et les choses en demeurait à ces tête-à-tête platonique qu'ils s'improvisaient sur les journées de cours. La pique, la question, - la crise de jalousie. C'est pas de la jalousie ! - que venait de se permettre Naoki était en somme l'approche la plus osée qu'il se soit permis jusqu'ici. Il s'agissait du seul moyen auquel il avait pu penser pour signifier à Aizawa qu'il avait été blessé. Peu importait à quel point il aurait souhaité que ce ne soit pas le cas, cette probable relation, passée ou présente, entre les professeurs, l'affectait. Alors il était venu trouver le héro, plein d'interrogations et d'inquiétude, dans l'espoir que celui-ci mettrait fin au tumulte de ses tracas d'une manière ou d'une autre.

Seulement Aizawa, pour ne rien changer, ne paraissait pas disposé à lui consentir le moindre éclaircissement. Naoki l'observa un instant griffonner les devoirs, puis, ravalant sa déception, il se leva.

- Bon bah... J'vais y aller, déclara-t-il, un sourire feint au visage.

Il n'obtint qu'une monosyllabe en réponse. Dépité, il allait passer la porte quand un soupir s'éleva dans son dos.

𝐋𝐚 𝐧𝐞𝐢𝐠𝐞 𝐚𝐩𝐫è𝐬 𝐥𝐚 𝐫𝐚𝐠𝐞 | ʀᴇᴄᴇᴜɪʟ ᴅ'ᴏꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant