Shiptober 02 : L'hommage d'un Dieu

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Jour 2

Thème : Mort

Mots : 641

Ship : Loki x Natasha

Je les ai toujours shippé, j'avais même commencé une fanfiction sur eux ils y a quelques années, j'étais donc obligé de l'aborder dans le shiptober !

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Vormir.

Un firmament figé en perpétuelle éclipse. Suprématie d'une lune titanesque auréolée d'un anneau de lumière sanguinolente. Un lent cortège de nuages aux boursouflures meurtries d'incarnat, glacées d'or, qui filtrait un ruissèlement trouble de rayons capturés par les brumes.

Une étendue incommensurable de dunes de sables grises lamées de mauve, au milieu desquelles se dressait, îlot désolé et austère, le plus haut mont de la planète désertique.

Véritable paysage de chaos en suspension.

Au sommet de l'éminence rocheuse, immobile dans la clarté héliotrope, se découpaient les contours d'une silhouette. Sa cape se gonflait et claquait sous les souffles de vent aride. Autour de lui voltigeaient des flocons de poussière. Comme des retombés de cendre, ils se déposaient sur son crâne et ses épaules, parsemaient ses cils. Lentement, ils poudraient de gris la moire ébènes de ses cheveux.

Immergé dans le silence de ces lieux séculaires, Loki se tenait au bord du précipice vertigineux, à un pas d'une chute fatale. Un chemin qu'il n'avait nullement l'intention de prendre.

Son regard tomba en contrebas, fixa la dalle de pierre creusée de sillons que n'atteignaient jamais les lueurs crépusculaires.

L'Asgardien n'avait pas de mots.

Juste une intention solennelle. Quelque-chose comme une nécessité qui l'avait poussé à venir se recueillir à l'endroit où Natasha Romanoff avait trouvé la mort.

Il n'avait pas de regrets.

Juste le besoin de rendre hommage à une vie qui avait croisé la sienne, à une âme qui avait touché la sienne. Sacrifiée afin de sauver la moitié de l'univers, à l'insu et l'indifférence de celui-ci.

Son souvenir survivra encore un peu, à l'instar du rayonnement d'une étoile morte poursuivant sa course dans l'espace, dans la mémoire de ses frères et sœurs Midgariens. Puis, d'ici quelques décennies, lorsqu'eux-mêmes auront cessé d'exister, la défunte sans sépulture sombrera dans l'Oubli, rayée de l'Eternité par sa propre espèce.

Tel était le sort qui attendait tous les siens. Une existence brève et insignifiante, puis l'extinction.

Brève, la vie de Natasha Romanoff le fut. Un claquement de doigts à l'échelle des dieux.

Elle n'était qu'une mortelle, une parmi des milliards, une créature faible et vulnérable.

Mais elle fut tout sauf insignifiante.

Elle avait mérité son respect à bien des égards.

Orpheline élevée dans le sang et la violence, agente de mort et de destruction, femme aux charmes trompeurs, à la langue mensongère, à l'esprit dissimulateur ; elle avait transcendé sa condition, s'était cultivée un cœur franc et loyal.

Elle n'avait jamais cessé de poursuivre une rédemption à laquelle il n'avait jamais cru.

Force était au dieu de reconnaître qu'elle avait réussi là où il avait échoué.

Elle avait expié ses crimes. S'était affranchie de ses dettes.

Et ce avant-même d'avoir mis le pied sur Vormir.

Aussi n'aurait-elle jamais dû finir fracassée au bas du promontoire.

Si ce n'avait été pour Barton.

L'homme pour lequel elle aurait tué. Pour lequel elle était morte. Pour lequel elle avait sauvé des décilliards, quand elle était prête à en sacrifier des milliards.

Le paradoxe de sa conscience qui l'avait précisément rendue si resplendissante aux yeux de Loki.

Natasha Romanoff avait été une bonne personne, capable du pire, ayant accompli le mieux.

Il était mauvais, capable du mieux, accomplissant le pire.

L'Asgardien inspira une bouffée d'air froid et piquant. Une fine pluie s'était mise à tomber, la roche luisait de reflets mouillés. La poussière gelée fondait sur son cuir chevelu, ruisselait sur son plastron en filets ternes. Il fut bientôt trempé par la bruine persistante, mais ses yeux demeuraient secs.

Il n'avait aucune larme à verser.

Sans paroles, sans peine, sans pleurs, juste à se tenir là, souverain de solitude, cela lui semblait une bien pitoyable façon d'honorer la Midgarienne.

Alors, pour un instant, il sacrifia sa fierté, et exécuta le seul geste à la mesure de ce qu'il désirait exprimer.

Loki, prince d'Asgard, fils d'Odin, mit un genou à terre.

𝐋𝐚 𝐧𝐞𝐢𝐠𝐞 𝐚𝐩𝐫è𝐬 𝐥𝐚 𝐫𝐚𝐠𝐞 | ʀᴇᴄᴇᴜɪʟ ᴅ'ᴏꜱOù les histoires vivent. Découvrez maintenant