7. Histoire ancienne

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« Les Hommes qu'ils soient riches ou pauvres, femmes ou hommes méritent une réelle et juste chance de réussir. L'apprentissage du Peuple et de la Noblesse constitue une base solide pour la réussite future des Royaumes. En commençant par les Puissants, ceux-ci agissent sur le Monde et permettent la libre transmission de la culture, des langues et des disciplines existantes (ou qui verront le jour). Sous l'influence de ces Souverains Avisés, ces enseignements amèneront à la sagesse de leurs peuples. L'on verra une harmonie tactique et compréhensive dans la création d'un juste milieu, ce qui établira les fondements de toutes Nations. Cet apprentissage façonnera les mentalités et la culture dans la mesure de la virtuosité et de l'évolution perpétuelle de l'Homme. Chaque Homme naissent égaux en droits, en éducation et en justice sans distinction de race ou de sexe. Ce n'est qu'en respectant et en aidant leurs prochains que l'Homme pourra se perfectionner. »

Recueil de Traité sur les Vertus et Égalités des Hommes, Tome I, IIIème mois d'Ides, XVIIIème année de l'Imperator Gisèle

***

Une ombre noire déchargea sa haine sur le corps d'un garçonnet de quatre ou cinq ans sans s'arrêter. L'enfant au sol voulait de se relever, crier, verser sa haine sur cette silhouette dont il ne pouvait voir le visage mais dont il connaissait le nom. Il supplia, implora sa clémence mais celle-ci n'arrête pas sa violence.

— Pourquoi ? demanda-t-il meurtri, la voix brisée. Ça fait tellement mal chuchota-t-il ensuite en un souffle.

Tirant sur les cheveux de sa victime, l'ombre s'égosilla :

— Tu n'es qu'un monstre ! Un putain de monstre ! Ton existence est aberrante ! Pourquoi ne veux-tu pas mourir ? J'ai dû être folle pour t'avoir donné...

L'homme qui dormait dans le lit commença à remuer. Doucement puis de plus en plus brutalement comme lors d'une crise d'épilepsie. Son front se plissa imperceptiblement signe sans doute de mauvais rêve. Il se réveilla en sursaut les yeux emplie d'une terreur sans nom, le souffle court et le corps tremblant. Peut-être était-ce dû à la violence du cauchemar. Ce n'est qu'une demi-heure plus tard qu'il arriva enfin à se calmer. Reléguant ses pensées suicidaires au fond de son cœur, Caleb s'extirpa difficilement du lit et se dirigea d'un pas mécanique vers la salle de bain. Devant le miroir, il ôta l'écharpe avec laquelle il avait dormi puis scruta son reflet d'un regard morne. Celui-ci reflétait un homme au regard terriblement fatigué malgré ses trente ans. Son regard s'immobilisa quelques secondes sur son cou avant qu'il ne reprenne sa route jusqu'à s'arrêter à son épaule gauche.

De terribles cicatrices encore rouges et boursoufflés signe d'une guérison incomplète s'offraient à sa vue. Comme guidé par un instinct de protection, sa main bougea plus vite que son cerveau et se fracassa contre le miroir qui se brisa, la laissant en sang, des éclats plantés dans sa chair.

La voix calme, inquiète, si ce n'était peut-être qu'une hallucination auditive, d'Alew résonna dans sa tête mais Caleb ne fit que soupirer, laissant la question sans réponse. Apathique il enleva lentement ses vêtements et entra dans la douche comme si la scène d'il y a à peine quelques secondes n'avait jamais eut lieu. L'eau chaude coulant sur son corps enleva l'état agacé et amorphe dans lequel il se trouvait. S'asseyant sur une des chaises de sa chambre, ayant finit sa douche, Caleb ôta un par un les bouts tranchants de miroir qu'il avait oublié d'enlever. Prenant la pommade anti-cicatrice il se l'appliqua sur sa main. Puis comme un automate se mettant sur pause, il cessa de bouger puis attendit.

De l'autre côté, Eheil qui se dirigeait calmement vers la chambre de Caleb, s'arrêta devant la porte close. Il y toqua quelques coups avant de l'ouvrir n'ayant pas entendu l'accord de son protégé. Car oui il avait gravé Caleb comme cela dans ses obligations. Il devait être défendu à tout prix...

Le livre du Temps : les larmes de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant