11. L'obscur clarté d'Argeneone

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Luminosité révélée,

Obscurité dissimulée.

***

Arrivé à la fin du tunnel, le groupe se retrouva au milieu d'une rue éclairée de lanterne et de lumignon rouge et blanc. L'atmosphère d'Argenone était totalement différente de Toril'an. En effet ici, tout y était plus resplendissant presque jovial. Caleb avait l'impression de se retrouver dans les quartiers rouges de la ville basse d'Ahès, mais contrairement à cela, l'air lascif et sensuel ne se faisait pas ressentir du tout.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient, le paysage avait changé au moins trois fois en même pas quelques mètres. Ils étaient passé d'un quartier pour le moins brillant, aux échoppes colorés et aux maisons en pierre de taille, à un autre beaucoup plus ostentatoire. Les bâtiments s'étaient espacés pour y laisser des passages illuminés de diverse pierres de feu. Les toits incurvés de ceux-ci rompait la raideur trop lisse des murs et donnait un charme certains aux différentes résidences. Ces maisons étaient décorées de peintures vives donnant l'impression de pouvoir hypnotiser les spectateurs. Malgré cela, l'élégance ne faisait pas partie du maître mots des architectes et Caleb ressentait une opulence écrasante, comme si ces rues étaient faites pour cacher un visage plus sombre et altéré de la ville. Et au vu de la tête dégoûté de ses trois compagnons, le sentiment avait l'air d'être partagé. C'est surtout ces moues rebutés qui lui mirent la puce à l'oreille. Quelque chose n'allait pas et ça ne lui plaisait absolument pas. Ne laissant rien paraître, il arrêta de regarder autour de lui et continua sa marche.

L'homme richement vêtu s'arrêta devant une enceinte qui gardait une énorme bâtisse de trois étages. La porte de garde était entourée de deux petits logis gris laissant entrevoir deux minuscules pièces. Suffisante pour héberger un homme de grande taille pendant une journée de travail. Derrière ces murs imposants, une autre enceinte beaucoup plus petite, sculptée d'étranges symboles protégeait trois jolies portes en amarante. A la suite des ces ouvertures se trouvait une cour intérieure fait d'un sol en dalle blanche. A cause du grand nombre de bonzaï, de lanterne et de décoration dorée ou argentée, la simplicité de la cour disparaissait au profit d'une oisiveté pompeuse. Au bout de ce patio qui s'apparentait plus à un jardin, se trouvait la majestueuse auberge. Les toits incurvés du rez-de-chaussée et des autres étages étaient retenu par plusieurs piliers en bois rouge. Ces différents toits servaient d'auvents aux couloirs extérieurs. Le dernier étage était tenu par des poutres colorés bleu-vert. Une plaque calligraphié au nom de l'auberge, dominait la cour comme un empereur assit sur son trône.

L'intérieur du bâtiment était tout aussi ostentatoire que l'extérieur. On pouvait observer des matériaux rares comme l'ébène ou le jade blanc sur les mobiliers, des statuettes en la gloire du décorateur ou du directeur de l'hôtel, deux ou trois miroirs, pas plus, et d'horrible tapisseries en l'honneur de l'histoire de la ville. L'intérieur voulait donner un air simple et apaisant mais pour Caleb ça lui donnait trop envie de fuir. Étant donné la gentillesse feinte de l'homme richement vêtu, l'impassibilité était de mise. En échange de quelque pécule, l'homme donna à Caleb, Erwë, Rawën et Aloÿs, la chambre la plus simple du premier étage. C'était une pièce de trente mètre carré à peu près, aux couleurs claires, dans laquelle se trouvait une grande fenêtre ronde avec une magnifique vue sur le jardin teinté d'arbres aux feuillages rouge-orangé. Son mobilier était fait d'un bois d'amandier tirant sur le rouge bordeaux et de quelques feuilles d'or collées à même les boiseries. L'énorme fourrure blanche qui servait de tapis à la pièce transmettait un éclat doux et brillant. La suite était également équipé d'une salle de bain aux tons blanc et turquoise, de tabourets, de chaises et d'armoires en akheli* sculptés. Les branches de pruniers et de cerisiers fleuries placées dans des vases conférait à la salle une atmosphère sereine.

Le livre du Temps : les larmes de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant