« L'amour d'un père est le don le plus précieux qu'il puisse exister »
Dicton
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La nuit était tombée depuis quelques heures maintenant et les rues de la ville semblaient aussi calmes que lors d'une nuit de pleine lune. Dissimulée dans les ombres de la rue, une gracieuse silhouette se faufila à pas de loup sous les fenêtres de l'auberge où demeurait Caleb, Rawën, Aloÿs et Erwë. Celle-ci escalada le mur de l'auberge sans faire un bruit et avec agilité puis sauta par dessus la barre du balcon.
L'ombre frappa très légèrement à la fenêtre de la chambre, si légèrement que Caleb qui dormait profondément n'entendit rien. Voyant que cela ne marchait pas, la silhouette signa de ses mains et une petite boule de lumière se matérialisa. Cette petite sphère passa à travers la vitre et vint se poser sur les yeux de Caleb. Dérangé par la lumière émise, ses sourcils se froncèrent puis sa vue se stabilisa. Encore tout ensommeillé, il s'assit maladroitement et se frotta les yeux.
Lentement, Caleb se retourna vers la fenêtre. Il aperçut alors l'ombre floue d'une personne postée à côté d'un tronc de prunier. Il se leva doucement du lit, s'habilla le plus rapidement possible ne laissant que son cou à l'air libre laissant apparaître des traces rouges de strangulation, ouvrit la porte de la suite, traversa le hall d'entrée, le jardin intérieur pour ensuite aller en direction du jardin là où la fenêtre de la chambre se trouvait puis rejoignit la fameuse silhouette dissimulée sous les arbres du jardin, celle-ci disparut soudainement dans la nuit noire.
Le souffle court, il étudia toutes les directions pour pouvoir y trouver une ouverture facile qui l'emmènerait à la poursuite de l'individu. Son regard s'arrêta sur une porte cachée dans le mur en pierre. Dépassé celle-ci, Caleb se retrouva seul dans la rue éclairée par des candélabres qui diffusaient une lumière ambré et claire. Au pied d'un lampadaire, se tenait la silhouette qui s'évapora quand Caleb apparut près d'elle. La scène récidiva et une course-poursuite entre lui et ce guide inconnu s'instaura. Guide qui disparut pour réapparaître quelques mètres plus loin.
Ce que Caleb ne savait pas, c'était qu'après son départ précipité, Aloÿs, qui avait senti la signature des Ombres, avait ouvert les yeux et un regard d'inévitable était apparu aussi vite qu'il s'était évanoui. Erwë l'avait prévenu quelques heures plus tôt qu'il avait enregistré et envoyer un mestryst au patriarche. Aloÿs se rallongea sous la couette et se rendormit sans aucune once d'inquiétude.
L'atmosphère pesante des venelles que l'on pouvait percevoir la journée était plus perçante la nuit. Les rues n'étaient plus éclairées que par le clair de lune ce qui laissait naître en Caleb un infime sentiment d'inquiétude qui cessa en même temps que son adrénaline augmentait. Ses pas pressés résonnaient dans les rues vides, le vent particulièrement frappant son visage, laissant des lèvres gercées et des joues rouges. Les ombres des quelques arbres présents donnaient l'impression que des monstres les poursuivaient prêt à le dévorer.
La silhouette disparut soudainement à l'ombre d'un étroit interstice. Caleb s'engouffra à sa suite d'un pas un peu moins assuré dans la ruelle d'où provenait une odeur nauséabonde.
Avançant lentement les yeux rivés au sol, il se retrouva par la suite en face d'une petite porte sombre où une femme à l'allure musclée lui lança un regard glacial pouvant geler même les plus braves. C'était son ombre, sa guide, reconnu Caleb à la silhouette. D'une voix lente, presque paresseuse, elle lui dit :
— Mon maître t'attend.
Toquant à la porte quatre coups rythmés, la femme attendit et la porte fermée jusque-là s'ouvrit lentement en grinçant sur un couloir calme éclairé par des torches. En marchant Caleb essaya de lui poser certaines questions sur son soi-disant maître pour avoir quelques réponses, mais il n'en reçut aucune. La femme s'arrêta bientôt face à une autre porte plus grande cette fois qu'elle ouvrit d'un geste sec. Derrière celle-ci se trouvait une très grande salle décorée de sept hauts piliers en pierre, illuminée de lampes en man'lë couvrant la salle d'une lumière bleutée. Les murs étaient tapissés de longues et lourdes tentures représentants des bâtiments, sans doute d'un Argeneone ancien et perdu.
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Le livre du Temps : les larmes de sang
Fantasia*CECI EST UN PREMIER JET* Après sa mort, Caleb se retrouve dans un lieu qui lui est inconnu. Essayant de chercher des réponses à ses questions, il se retrouve mêlé à une histoire d'il y a des dizaines de millions d'années. Quel est son rôle? Et surt...