8. L'oracle

46 3 33
                                    

« Aveuglé de jalousie tu tueras ton frère, c'est là ta destinée. Tu fuiras loin et tu ne reviendras jamais. La première personne que tu croiseras essayera de te tuer. Tu seras vengé sept fois car ce n'est point ici que tu trépasseras. »

Parole de l'Oracle Pârisis à Caïn, Les Temps Oubliés

***

Ces jours-ci Caleb jonglait entre sa chambre, les couloirs et la bibliothèque pour compléter des informations sur ce monde. Les recherches qu'il avait entreprit sur l'Entre Deux furent nulles, et ce même en ayant une bibliothèque remplie d'un millier de livre. Sortant de la salle de bain, Caleb se retrouva face à deux individus, craignant avoir une hallucination il referma aussitôt la porte pour la rouvrir quelques secondes plus tard. Mais Samaël et Mickaël n'avait pas disparu et se tenaient là au milieu de la chambre. Reprenant ses esprits Caleb demanda :

— Je peux savoir savoir ce que vous foutez ici tous les deux ?

— J'ai reçu l'ordre de devoir t'emmener voir l'oracle et ce petit démon m'a poursuivi jusqu'ici. N'est-ce pas ? questionna malicieusement Mickaël visiblement à la recherche d'ennuis.

Le démon aux cheveux argenté ne broncha pas à la pique et d'un sourire carnassier, il lança à Caleb facétieusement :

— Petite beauté, il serait temps d'arrêter de me regarder, je sais que je suis beau...tu as plus important à faire je crois. Sauf si tu veux rester en serviette de bain toute la journée ?

Ne prenant pas en compte l'agaçante boutade et exaspéré par ces mots sans plus de sens, Caleb se dirigea vers l'armoire, prit ses vêtements et repartit dans la salle de bain suivi d'un rire amusé. Lorsqu'il fut prêt et recouvert de son écharpe, Caleb suivit les deux êtres surnaturels.

— Pourquoi dois-je aller le voir ? L'avez-vous déjà rencontré ?

— Parce que c'est lui qui pourrait te donner la réponse que tu cherches. Et non je ne l'ai jamais rencontré. Tout ce que je sais c'est qu'il est probablement assez timide, répondit sérieusement pour une fois Mickaël.

— Cependant plusieurs rumeurs circulent à son propos. Certaines disent que c'est un vieillard bossu ou encore que l'oracle est tellement défiguré qu'il n'ose pas sortir de peur d'effrayer les autres, renchérit Samaël sans aucun sous entendu.

Mais blessé par ces mots qui pourtant ne lui étaient pas destiné, Caleb prit mouche et essaya de ne pas répliquer, pensant que ce n'était qu'une rumeur. Mais les mots prononcés montraient la méchanceté des personnes derrière ces racontars et une envie de blesser juste pour le plaisir.

— Et vous pensez que c'est normal de laisser ces rumeurs circuler ? Pensez... !

— Caleb. De toute façon le principal concerné n'a rien fait pour les arrêter. Je pense qu'il ne les à jamais entendu alors à quoi bon, coupa court Samaël d'un effrayant sang-froid

Caleb avait envie de crier, de hurler, de dire quelques chose mais que pouvait-il faire contre ce démon et cet ange sans émotions humaines. Ces petits bruits de couloirs, on les entends malgré tout ! Bien sûr qu'il les a connu, ce serait impossible de ne pas le faire ! Mais Caleb se tu. Caleb ne dit rien de ce qu'il en pensait, de sa haine, de son désespoir fasse à des mots qu'aucunes créatures surnaturelles ne pouvaient comprendre. Alors Caleb dissimula ses pensées noires, ses dépréciations qui avaient surgi lors de l'échange.

Mickaël n'avait rien dit, estimant que ce que Samaël avait dit était indéniable, celui-ci s'arrêta d'ailleurs net devant une jolie porte en bois dont il actionna la poignée. Il entra suivit de Samaël et de Caleb le visage fermé. Ce ne fut qu'au moment de lever les yeux que ses idées noires disparurent, Caleb se retrouva devant la chose la plus merveilleuse et la plus belle qu'il n'est jamais vu : un féerique jardin, magnifique. Il se serait cru au paradis. A sa gauche était placé un bassin où une fontaine laissait s'écouler une eau cristalline remplie de carpes aux couleurs étincelantes. Des pins et des vénétriers violets étaient placés tout autour d'une roseraie aux fleurs de milliers de nuances. L'herbe d'un vert chatoyant se balançait sereinement au gré d'un souffle d'air. A droite on pouvait observer un petit muret en pierre grise mitoyen à un escalier fait du même matériau qui descendait vers une pépinière.

Le livre du Temps : les larmes de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant