9. Toril'an la grande

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Blanche comme neige, privilège d'une colère refoulée

Une tache dans la nuit, l'envie de plaisir d'un baron esseulé

Légende orgueilleuse d'un monde avaricieux

Gourmandise paresseuse d'une concubine malheureuse

Peccatum, Quatrain Anonyme, Stèle du Néant

***

Réfléchissant peu au sens du message et d'un geste machinal Caleb tourna la page. Mais toujours rien d'écrit sur les pages suivantes. Laissant l'ouvrage de côté pour plus tard, il termina le dessert qu'il avait récupéré dans les cuisines de son étage, lorsque trois coups à la porte attirèrent son attention.

Dès qu'il ouvrit la porte Caleb se retrouva face à trois anges espiègles qu'il connaissait bien des sourires espiègles collés aux lèvres. Intrigué par cet attroupement, Caleb s'approcha de ses visiteurs quand ses bras furent tirés par deux deux mains. Commença alors une course folle plein de rires et de cris dans les couloirs de la tour. Se laissant porté par la joie de ses accompagnateurs, Caleb les suivit avec un peu plus d'entrain que d'habitude. Le groupe s'arrêta devant une grande porte en mitrhil. Erwë commença à bouger ses mains en un signe complexe puis sauta dans le vide lorsque la porte s'ouvrit.

Rawën le suivit puis Aloÿs poussa Caleb sans ménagement dans le vide pour s'élancer à sa suite. Grommelant quelques grossièretés, en bon râleur qu'il était, Caleb se laissa chuter non sans crier. Il fut soudainement englouti dans une espèce de liquide gluants. S'ensuivit alors un bouleversement intérieur lorsque brusquement des souvenirs profondément cachés se délièrent de leurs chaînes.

Un petit corps s'époumone en appelant à l'aide. Il essaye en vain de remonter à la surface mais l'eau dans laquelle il se trouve le tire vers le bas. Un main fait pression sur la tête de l'enfant le laissant à la merci de l'étendu de la baille trouble. Il suffoque, n'arrive plus à respirer. La main est trop forte par rapport au corps qui n'en peut déjà plus. La vue de l'enfant se brouille, il a mal. Extrêmement. Il a besoin d'air mais il sait que ce souhait n'arrivera jamais. Et pour la dernière fois il entend la voix cruelle de ce monstre puis perd connaissance.

Caleb se réveilla soudainement au son de trois voix inquiètes le suppliant d'ouvrir les yeux. Ses yeux mirent un temps avant de pouvoir voir. Avec difficulté il reprit son souffle et lentement commença à percevoir le visage de trois ombres penchées sur lui. Il ferma les yeux puis les rouvrit et se retrouva face à trois visages blancs en pleure. Touchés par l'inquiétude du trio, Caleb croassa une phrase de réconfort et les enlaça en une étreinte d'ours, avec brusquerie mais toujours avec affection. Ils étaient si adorables et leurs sourires espiègles ne devraient jamais leurs être enlevé. Par personne. Le sentiment de protéger leurs rires et leur innocence malgré leurs grands âges, prit Caleb à la gorge et les larmes qu'il avait retenu en même temps que les souvenirs amères de sa vie, tombèrent sur leur blonde chevelure.

— Où vouliez-vous m'emmener tous les trois, questionna-t-il d'une voix qui se voulait joviale en séchant ses larmes.

— Nous voulions te faire visiter les capitales des régions. Eheil nous a dit que ce serait bien que tu sortes de tes bouquins de temps en temps, lui répondit Aloÿs

— Comme nous sommes dans la région de Lumeïs. C'est le bon moment de te faire découvrir Toril'an, renchérit Erwë.

— C'est également ici que les friandises sont les meilleurs et que se trouve la plus grande bibliothèque recensant à elle seule plus de quarante milles ouvrages ! finit le gourmand Rawën

— Si grand ? J'irai la voir alors, répondit Caleb qui se voyait déjà entourés d'ouvrages de divers thèmes et de différentes tailles

— Pas de livre aujourd'hui ! protestèrent les anges à l'unisson

Le livre du Temps : les larmes de sangOù les histoires vivent. Découvrez maintenant