Deal With Devil (en pause)

1.

Wedding Basket

Un mariage ? Laissez-moi rire, d'ailleurs c'est actuellement ce que je suis en train de faire. Je m'esclaffe devant son air serein et je me calme instantanément. Je croise les bras sur ma poitrine et je la dévisage, dans l'attente d'explications claires.

— Avec Bautista. C'est le neveu de l'ancien Jefe de los Reyes de Sangre.

Un cartel rival. Ceux qui ont envahis le sud et une partie de l'Est en un temps record, en faisant plier les plus grands gangsters, en les dépossédant.

La peur ? Ça ne fait pas partie de leur jargon. Les rumeurs autour de leur organisation criminelle vont de bon train et s'ils ne se sont pas encore pointés sur nos terres, j'ai entendu qu'ils avaient pour motivation de posséder l'intégralité de la Colombie.

Mes oreilles sifflent, elle est vraiment sérieuse. Elle croit que je vais épouser un mystérieux inconnu ? Sous prétexte que c'est pour les affaires ? Que mon père me fasse participer à son trafic puis on en rediscute.

— Épouse-le, toi.

— Je ne vais pas épouser ce type.

— Alors pourquoi je le devrais ? Puis il est où mon père ? Il est au courant ?

Elle me jette un regard énervé et me pousse dans la cabine d'essayage avec la robe qu'elle a choisie. Depuis que l'état de ma mère s'est altéré, ma tante a pris une place importante dans ma vie. Elle est devenue la figure maternelle dont j'avais besoin et nos huit ans d'écart n'ont pas creusés de fossé entre nous. Parfois, on ne s'entend pas sur certains sujets et ça a tendance à péter.

— Il réunit toutes les qualités nécessaires pour un bon parti. (elle énumère sur ses doigts) Il est riche, poli, pas désagréable à regarder et par-dessus tout, il est dingue de toi.

Je pouffe, dingue de moi ? Mon œil.

— On se ne connait même pas !

— Tu ne le connais pas. Lui, sait qui tu es. Ça fait plusieurs mois qu'il essaye d'attirer ton regard quand il passe par-là.

— Déjà comment ça se fait qu'il vient sur notre territoire s'il fait partie de los Reyes de Sangre ?

Elle me force à me dévêtir et je roule des yeux.

— Le patriarche de la famille a une certaine entente avec mon frère. Bref. Tourne-toi que je ferme cette robe.

Je m'exécute, elle croit sincèrement que je vais accepter ? Elle est louche son histoire, mon paternel devrait être là, il aurait dû être celui qui m'a averti et pourtant... Aux dernières informations, il est actuellement quelque part sur la côte Est de la Colombie à gérer ses trafics.

— Ravissante ! Tu es splendide !

Je fais face à mon reflet et je me contemple de haut en bas. Je ne peux pas me marier ! La tenue est belle et épurée. Une couleur ivoire et une coupe raffinée qui convient à l'image qu'on attend que je renvoie. Je serre les dents et les poings.

— Je refuse.

— Impossible. Ce n'était pas une proposition.

Elle ouvre le rideau, claque des doigts et José – un des membres de los Infiernos, celui qui est géré par mon père, débarque accompagné de deux autres sbires et vient à moi. Je hausse un sourcil et je pousse un cri de surprise quand il me soulève et me cale sur son épaule, m'embarquant contre mon gré.

— À l'aide ! Au secours ! On m'enlève ! je hurle aux vendeuses.

Elles me regardent, effarées, sans savoir quoi dire ou quoi faire tandis que je frappe le dos de mon kidnappeur. Chiara – ma tante, leur fait signe que la situation est sous contrôle et je continue de crier.