Amis ?
— Ne t'avises pas de franchir le pas de cette porte, je l'avertis.
Mon sang ne fait qu'un tour devant son visage neutre, comme si de rien n'était. Comme s'il ne s'était pas réfugié pendant trois jours dans sa maudite pièce vide. Comme s'il ne m'avait pas abandonné. J'ai encore des séquelles de son passage sur mon corps. Il mime un pas en avant, impulsive, j'attrape la lampe de chevet et la lui balance de toutes mes forces. Il esquive alors qu'elle s'éclate contre le mur, se brisant en mille morceaux. Il retente un mouvement, je me tourne à la recherche d'un autre objet à lui jeter. Et ça ne me convient pas, il n'y a rien qui pourrait vraiment faire suffisamment mal.
Je fais grincer le fauteuil près du dressing, grimpe dessus et j'arrache les rideaux d'un coup sec. La tringle dans mes mains, je l'envoie valser vers lui et elle lui égratigne le sommet de sa pommette.
— Dégage ! Casse-toi putain !
— Jezebel, je...
— ¡ Cállate ! Vete a la mierda. ¡ Pendejo ! (Ta gueule ! Va te faire voir. Imbécile !)
Je grogne quand mon sexe m'élance et je le maudis. C'est à cause lui tout ça. Connard ! Gros connard ! Enfoiré ! Prise d'un élan de haine, je cours vers lui et le bouscule, il titube à peine cependant, c'est suffisant pour le faire sortir et lui claquer la porte au nez.
— Te juro, tonto, (je te jure idiot) la prochaine fois je te coupe ta bite et je la fais bouffer à tes chiens ! je débite avant de reprendre mon souffle. Elle servira à quelque chose comme ça !
— Arrête de faire l'enfant.
Je suis secouée par un rictus nerveux, je rouvre le battant et je le toise en le point du doigt.
— Je fais l'enfant ? JE fais l'enfant ? Tu entends ça Luz ? (elle s'est stoppée à quelques marches de l'étages et sa bouche est entrouverte, hébétée par ce qui est en train de se passer) Il fait de moi une « femme » – pour faire soft et il me dit que, je cite : « c'était une erreur » et part hiberner comme un ours sans jamais s'inquiéter de mes réactions ou de ce que je peux bien ressentir et JE fais l'enfant ?
Je reporte mon attention vers mon époux et son regard torturé me donne envie de le gifler. Ce n'est pas à lui d'être triste ou de me fixer comme ça. Ce n'est pas moi qui lui ai demandé de partir, j'ai même tenté de le retenir.
— Tu le crois ça, hein ?
L'amertume dans ma voix est la seule chose qui ressort et elle prend largement le pas sur cette fissure qu'il a marqué sur ma poitrine.
— TU as fui ! JE suis restée !
— Ce n'est pas... Tu ne comprends pas !
— Alors explique-moi !
— Je ne peux pas !
— Pourquoi ?! Tu as quelqu'un d'autre ?
Il ferme les yeux, prend une profonde inspiration et les replonge dans les miens qui commencent à devenir humide.
— Je... Merde.
— Tant que tu ne me donneras pas d'explications valables Angel, tu peux aller te faire foutre !
Il soupire pendant que je serre les poings le long de mon corps et il ne se décide pas, incapable de dire quoi que ce soit. Je ris jaune et secoue la tête.
— C'est bien ce que je pensais.
Lupita débarque, les sourcils incurvés vers le bas, elle se place devant moi et fait un geste de ses bras, l'air de dire « à quoi tu joues ? ». Je ne vois pas sa réaction mais en tout cas, il ne pipe pas mot.
VOUS LISEZ
Deal With Devil (en pause)
Ficción GeneralRésumé : Jezebel porte le nom des Benitez et elle est une proie facile. C'est simple, elle est la fille du grand Jefe de los Infiernos. Le cartel qui possède toute la côte Ouest de la Colombie. La petite princesse du roi est surprotégée dans son...