Chapitre 33: faut qu'on parle

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Moi: Tu es où ?
Livaï : Au bout de la rue.

J'enfonce mes mains dans mes poches et accélère le pas. Je vois enfin sa voiture de loin. Arrivée à sa hauteur, j'ouvre sa portière et monte.

Moi: Tu voulais me voir.
Livaï : Ouais, faut qu'on parle.
Moi: Je t'écoute.

Mais il ne dit rien. Il se contente de démarrer la voiture. J'avais oublié qu'on était toujours dans la rue d'Eren. Il veut sûrement aller dans un coin plus tranquille.
Pendant qu'il roule je commence.

Moi: Du coup tu vas m'expliquer pourquoi tu m'as ignoré cette semaine ?

Il ne répond pas.

Moi: J'ai avancé et j'ai bouclé notre exposé toute seule je te signale.
Livaï : Tu veux qu'on parle de ce fichu exposé ?
Moi: Non et toi, tu veux parler de quoi ?
Livaï : De nous.
Moi: Ah parce que il y a un "nous" finalement ?

Il se gare sur une place de parking et coupe le contact.

Il se tourne vers moi.

Livaï : Je crois que je t'aime.
Moi: Tu crois ?

Mon ton est sec.

Moi: Tu vas encore me sortir un de tes baratins?
Livaï : Putain mais tu comprends pas. C'est difficile de comprendre ce qu'on ressent parfois. Peut-être que pour toi c'est simple mais ça ne l'est pas pour moi.

Je le regarde, sans trop savoir quoi dire.

Livaï : S'il te plaît, attend moi. Ne tombe pas amoureuse d'un autre.

Il plante son regard dans le mien à l'attente d'une réponse. Mais je reste sans voix. Il veut que je l'attende ?

Moi: Tu veux que je t'attendes pendant que tu essaies de voir si tu as encore tes chances avec Petra ?

Il a un mouvement de recul.

Livaï : Quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes ?
Moi: Ou avec ta chère Ana peut-être ?
Livaï : putain mais stop, arrête.

Je me tais, je suis en colère. Il a vachement du culot de me demander d'attendre.

Livaï : C'est juste que, je n'ai jamais ressenti ça pour personne. C'est différent, c'est pas la même chose qu'avec Petra.
Moi: Tu es sûr que c'est de l'amour au moins?

Il ne me répond pas. Je sors de la voiture. Il est hors de question que je reste une minute de plus ici, avec lui. Je perd mon temps. Il ne sait pas ce qu'il veut.
J'entends sa portière claquer derrière moi, il me suit.

Livaï : Zoé, attends !
Je ne l'écoute pas et continue d'avancer.
Il m'attrape par le poignet.

Livaï : Ça l'est, c'est de l'amour.
Moi : Et tu t'en es rendu compte en l'espace de deux secondes ?
Livaï : Je ne supportes pas l'idée que tu t'en ailles loin de moi. Je ne supporte pas l'idée que tu soies en colère contre moi. Et je ne supporte pas l'idée que tu soies proche d'un autre.
Donc ouais, c'est de l'amour.

Sa main glisse de mon poignet pour se loger dans la mienne. Il fait nuit, seul quelques vieux lampadaires éclairent encore la rue voisine.

Moi: Qu'est ce que tu veux ?
Livaï : Toi.
Il me sourit.
Livaï : Ça me paraît déjà pas mal,ironise-t-il.

Il se rapproche de moi. Il a le don de me faire passer dans tous mes états.
Mais là, maintenant, je n'ai qu'une envie.

Il m'embrasse.

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