Je suis presque sûr que c'est Emma ou Hale. Je me précipite vers la maison et j'ouvre la porte à la volée. La première personne que je vois, c'est Hale, debout dans le couloir, qui se retourne en me voyant.
-Hemmings !s'exclame-t-elle. Des voitures sont passées et...
-Et il y en a trois autres qui sont à un kilomètre à tout péter ! Il faut que vous vous barriez d'ici tout de suite.
-Et pourquoi on te ferait confiance ?demande Michael en arrivant.
-Fais ce que tu veux, Clifford, je me fous de ta gueule totalement, si tu crèves je m'en battrai les couilles, mais je pense qu'il y a des gens ici qui aimeraient survivre !
Il me regarde sombrement, avant de faire signe aux autres de sortir. Il sort, suivi d'Hale, puis Ash et Cal. Il reste Emma et Logan. J'entre dans le salon.
Emme est agenouillée par terre, tenant sur ses genoux la tête de Logan qui est lui couché. Il a l'air de dormir, jusqu'à ce que je remarque l'énorme trou dans sa combinaison qui lance quelques décharges électriques. Emme pleure à chaudes larmes.
-Logan, pleure-t-elle.
-Emma, il faut partir.
-Non ! Je ne peux pas le laisser alors qu'il a risqué sa vie pour moi ! Je ne peux pas Hemmings !
-Emma ! Si tu ne bouges pas, tu vas finir comme lui, comme Logan !
-Régénère-le bordel !
-Je n'ai plus de pouvoirs putain !
Je m'agenouille à côté de Logan et j'arrache d'un coup sec la carte SIM qui était coincée dans une fente avant de la fourrer dans ma poche.
-Ok Emma, si on arrive à D.C et que je récupère mes pouvoirs, je te promets que je ferai tout pour pouvoir tout rattraper. Maintenant tu te lèves et tu me suis.
Sans attendre sa réponse, j'attrape son bras et je la tire dehors, sans prêter attention à ses cris qui me fendent le cœur. Arrivée dehors, j'ai à peine le temps de voir Michael bâillonner Emma pour qu'elle cesse de hurler qu'Hale m'attrape le bras.
-Comment sais-tu pour les voitures ?
-Je...Je suis grimpé à un arbre.
Elle hoche la tête quand nous entendons les vrombissements des voitures des chasseurs et nous partons sans demander notre reste. On pourra courir tant qu'on veut, avec leurs grosses voitures, ils nous rattraperont sans problème. C'est ce qu'ils font. Je les entends, ils se rapprochent. Le seul moyen de leur échapper, c'est de grimper le plus haut possible.
-Arrêtez-vous !je crie.
Tous se retournent vers moi.
-C'est quoi ton problème Hemmings !s'écrie Michael. Tu ne trouves pas qu'assez de personnes sont mortes, tu veux nous rajouter à ton tableau ?
-C'est pas ça... Si on continue, ils vont nous rattraper sans problème. On peut pas courir indéfiniment, alors que eux, si.
-Et tu proposes quoi ?
-Qu'on grimpe à un arbre.
Michael éclate de rire.
-Mais bien sûr ! Tu nous as pris pour des opossums ou quoi ?
-Je ne rigole pas, Clifford. Si tu veux avoir ne serait-ce qu'une chance de t'en sortir, fais-moi confiance.
-Écoute-le, Mike, interrompt Hale. Pour une fois.
Elle hoche la tête. Reste à trouver un arbre. Je leur fais signe de me suivre et je cours encore sur une centaine de mètres avant de trouver un grand chêne, avec les branches assez basses, plates. C'est parfait.
-On prend celui-là !
Ils se précipitent tous vers l'arbre.
-Vous allez monter le plus haut, arrêtez vous au niveau de la grosse branche en haut, elle a l'air stable.
-Tu vas nous aider à monter, bien sûr, réplique sèchement Michael.
Je hoche la tête en signe d'approbation et je place mes mains pour faire la courte échelle. Je n'ai pas le temps de discuter, les voitures se rapprochent dangereusement de nous. Michael monte le premier, il s'appuie sur mon épaule pour monter, et je pourrai jurer qu'il enfonce exprès ses ongles dans ma chair. Emma le suit, puis Ash, Cal et enfin Hale.
-T'as besoin d'aide ?demande-t-elle en montant.
-Non. Dépêche-toi !
Elle commence à grimper. Je vois Michael qui monte plutôt lentement, il est en train de ralentir tout le monde, il ne voit pas qu'il a une centaine de prises sous les mains. Les phares des voitures se braquent dans la forêt, quasiment là où on est, et j'entends les détonations. Ils tirent au hasard. Je saute, m'accroche à une branche et me hisse quand je sens la douleur me transpercer la cuisse gauche et j'en manque de lâcher prise. Je me hisse et m'assois sur la branche. Je contemple un instant le trou béant que j'ai à la cuisse gauche. Une balle de gros calibre. J'ai les mains qui tremblent sous la douleur, je grince des dents pour éviter de crier et les larmes perlent au coin de mes yeux. Je n'ose rien faire. J'essaye de me relever pour continuer à grimper, mais la douleur est si forte que je m'écroule sur ma branche. Michael vient d'atteindre la branche que j'ai indiquée. Il baisse le regard vers moi et me lance un sourire victorieux. J'attrape la première branche que je trouve et je me hisse dessus, en m'aidant de ma jambe droite pour monter. Je répète le stratagème jusqu'à arriver à la grosse branche, où sont déjà les autres. Je me hisse sur celle d'à côté, qui a l'air aussi stable que les autres.
-Bah alors, Hemmings, me nargue Michael, il t'en aura fallu du temps pour monter.
Je ne prends pas la peine de répondre à sa remarque, les mains crispées sur ma cuisse. Sans me soucier des autres, je plisse les yeux en essayant de penser à autre chose qu'à la douleur fulgurante qui me traverse la cuisse.
-Hemmings ?s'inquiète Hale.
Je lui réponds par un gémissement. Je sens les gouttes de sueur me perler sur le front. Hale attrape mon bras, je ne réagis pas. Elle parvient à le desserrer et à regarder ma cuisse.
-Oh Mon Dieu, chuchote-t-elle.
Elle lâche mon bras et je repose la main sur ma cuisse, ne pouvant réprimer le cri de douleur qui sort de ma bouche.
-Qu'est-ce qu'il a encore ?grogne Michael.
-Ferme ta gueule, Mike, pour une fois, réplique sèchement Hale. Fais voir.
Je hoche la tête de droite à gauche. Je ne veux pas lâcher. Michael soupire.
-Fais voir, Hemmings, dit-il.
Cette fois-ci, c'est lui qui s'approche de moi.
-N'y touche...Pas, je grince.
-Putain, j'ai fait des études me médecine, fais-moi confiance.
Voyant que je ne lâche toujours pas, il attrape mon bras fermement et le retire de ma cuisse. L'air sur la blessure me pique et je pousse un cri de douleur. Sans s'en soucier, Michael écarte le morceau de tissu de mon jean le plus possible.
-Il faut qu'on descende, déclare-t-il, parce que là je ne suis pas à l'aise, et ensuite je n'arrive pas à voir, du coup il faudra qu'il enlève son pantalon.
Je le regarde avec des yeux ronds.
-Ne fais pas ta chochotte, Hemmings. Bon, les chasseurs sont partis, on descend.
Ash et Cal commence à descendre, suivi d'Emma et Hale.
-Accroche-toi à moi, m'ordonne Michael.
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Mutants (Muke Clemmings)
PertualanganLe jeune blond court comme un dératé. Il court comme si sa vie en dépendait. D'ailleurs, sa vie en dépend. S'il ralentit, le groupe de cinq chasseurs qui le suit ne fera qu'une bouchée de lui. Ah, elle est loin l'époque où il pouvait courir plus vit...