Chapitre V : Traînée de poudre

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Music/ Spektrum - Camelphat

Je sens mon corps être déposé sur quelque chose de doux. Je grogne en tentant d'ouvrir les yeux mais ça ne marche pas. Mes paupières sont scellées.

- Ne bouge pas. La voix de Baji n'est qu'un chuchotement au creux de mon oreille.

Son souffle caresse ma peau tandis que ses doigts glissent sur moi.

- Qu'est-ce que tu fais ? Je murmure.

- Tu ne dormiras pas habillée dans mon lit.

Son lit ? Je suis chez lui ? Il m'a amenée ici ?

J'essaye de répliquer et de me redresser mais tout ce que je parviens à faire, c'est retomber lourdement sur le matelas. Ma tête me fait mal, un défilement d'images floues passent sous mes paupières clauses.

- Tu vas me déshabiller ?

- J'aurais aimé que ce soit dans d'autres circonstances.

Un grondement sourd remonte à travers sa trachée. J'en tremble d'excitation mais, ces murmures qui ne cessent pas, m'intiment de me tenir à bonne distance de cet homme que je désir tant.

Il est comme les autres. Tu vas souffrir. Il te baiseras comme la chienne que tu es.

Ma conscience susurre ces mots avec dédain. Elle me rappelle ce que je suis et, ce pourquoi je suis toujours en vie. Je ne suis qu'une marionnette aux mains d'hommes cupides et violents.

Baji soulève lentement mon T-shirt pour le faire passer au dessus de ma tête, je frissonne à son contact. Ses mouvements sont précis et doux. Lorsqu'il arrive à mon pantalon, il ouvre la ceinture de mon jean dans un cliquetis métallique.

- Izanami. Lève ton bassin.

Je prends appuie sur mes pieds et m'exécute. Le tissu glisse le long de mes jambes et finit sur le sol. Soudainement, quelque chose vient se loger entre mes cuisses et les écartes délicatement.

- Tu ne sais pas à quel point t'es en train de me faire vriller. Il souffle alors que ses lèvres charnues se pose sur ma gorge.

Ses long cheveux caressent ma poitrine dénudée.

- Ce ... n'était pas mon intention. Je peine a dire ces mots alors que mon cerveau tourne à vive allure.

- Je ne crois pas être en mesure de me retenir plus longtemps. Je te veux.

- Je ne peux pas. Je tremble sous son corps qui me surplombe.

J'en ai envie bien évidemment mais mes expériences passées en la matière me laissent encore un arrière goût amer. Je sais qu'il sera doux si je le lui demande, je sais qu'il me laissera le temps qu'il faut mais même en sachant cela, je n'y arrive pas. Je tremble rien qu'en y pensant.

- Qu'est-ce que cet enfoiré a bien pu te faire, pour que tu sois brisée à ce point. Il chuchote pour lui même.

Ce qu'il m'a fait ? J'ai été humiliée, violée et torturée. J'ai vécu dans la peur constante de la mort. Cette souricière ne me laissait aucun répit peu importe l'heure du jour ou de la nuit, je devais rester sur mes gardes. Ces années à vivre dans la terreur m'ont rendues méfiante, elles m'ont arrachées mon humanité. L'insouciance des ados et leur côté rebelle ne m'étaient pas permis. Il n'y avait pas de place à l'insubordination.
Toutes ces nuits passées à dévisager mon reflet d'un regard vide alors que je me trouvais allongée à subir les coups de reins de ces hommes immondes. Ils y prenaient du plaisir, énormément même. A chaque fois, je passais des heures assises sous l'eau brûlante et à détailler chacune de mes blessures. Des bleus, des coupures, des traces de morsures. Je ne pleurais pas, c'était tout bonnement impossible. Le degré de ces atrocités était si intense que je n'en avais pas le temps.

Prières et châtiments [Tokyo Revengers]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant