Prières et châtiments [Tokyo Revengers]

Chapitre I : Le calme avant la tempête

Music/ Far from never - The pretty reckless

Je me réveille ce matin-là avec un mal de crâne lancinant qui ne s'arrange pas lorsque j'ouvre les yeux. Je repasse les éléments de la veille dans mon esprit et suis incapable de contenir un soupire. Un regard à ma droite me suffit à comprendre le dénouement de ma soirée. Un homme nu dort à mes côtés. Je me souviens vaguement de son visage car l'alcool a eu raison de moi bien avant notre rencontre. Je plisse les yeux tandis que la lumière aveuglante de l'aube agresse mes rétines, encore sensibles. Je réfrène un grognement en basculant mon corps hors du lit. Nos vêtements éparpillés sur le sol ne laissent pas de place à l'imagination et je soupire à nouveau.

Merde.

Je ramasse précipitamment mes vêtements que j'enfile ainsi que mes talons hauts avant de m'éclipser discrètement. Les couloirs sont déserts à cette heure aussi matinale mais, je ne peux m'empêcher d'accélérer l'allure. Je croise malencontreusement des femmes de chambres qui me lancent des regards étranges. Pas étonnant vue la tenue que je porte. Ma robe arrive tout juste à recouvrir mes fesses laissant dépasser mon porte-jarretelles et une paire de bas résilles. Je continue de me maudire en entrant dans l'ascenseur dont les portes métalliques mettent trop de temps à se refermer à mon goût. Au rez-de-chaussée, mes pas me guident irrémédiablement vers les portes vitrées de l'hôtel bien trop luxueux.

A l'extérieur, je finis finalement par souffler et ralentis enfin la cadence.

- Dure soirée ?

J'ai un hoquet de surprise lorsque je reconnais Manjiro qui me toise avec un léger sourire.

- On peut dire ça.

Je sens son regard sur moi. Il est vrai que depuis que nous nous sommes rencontrés, je ne porte que des fringues amples couvrant toutes mes courbes.

- Je t'offre un petit-déjeuner ? T'as l'air d'en avoir besoin.

Je lui adresse un sourire reconnaissant et lui emboîte le pas. Nous nous arrêtons finalement à un café assez huppé et nous ne passons clairement pas inaperçu. Des filles piaillent en désignant le chef de gang.

- On dirait que tu leur plais. Dis-je d'un ton moqueur.

- Peut-être bien mais j'ai déjà quelqu'un en tête.

- Excuse-moi, patron. Je ris malgré moi en acceptant le café qu'il me tend.

Nous prenons place sur la terrasse en discutant de tout et de rien. Étrangement, sa présence et réconfortante. J'apprécie pleinement ce moment mais cette quiétude s'estompe rapidement.

- Alors, tu as des nouvelles de Valhalla ? Vue que tu ne m'as pas appelé depuis la dernière fois, je me suis dit que tu devais être sur une piste.

Merde, qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire ? Mon cerveau, jusque-là encore endormie, fonctionne maintenant à plein régime. Je m'étonne presque que de la fumée ne sorte pas de mes oreilles.

- C'est... compliqué. Je n'ai rien trouvé en ce qui concerne l'attaque.

- Je vois et sinon, ça t'intéresserait de venir à notre prochaine réunion ? Il change rapidement de sujet.

- Pourquoi pas mais, étant donné que je n'ai rien de nouveau à vous apporter je ne pense pas que ma présence vous soit utile.

- Je pense que si, au contraire.

- Dans ce cas, je viendrais.

Un doux sourire vient illuminer ses traits. Jusqu'à maintenant, je n'avais pas pris le temps de l'observer mais son visage a des traits fins presque angélique. Marqués par de petites fossettes lorsqu'il sourit.