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POV - Louis

Je pleure dans ses bras, à bout de force. Je suis exactement là où je me suis juré de ne plus jamais me réfugier. Je veux le repousser, mais je n'y arrive pas. Je sens sa peau contre mes doigts, son odeur qui m'a tant manquée, et je n'y arrive pas, c'est au dessus de mes forces. Je ne sais pas pourquoi je suis là. Mes pieds m'ont amenés ici tout seuls. Je ne voulais pas. Je jure que je ne voulais pas venir. Je ne veux plus le voir, jamais. Ma tête me le hurle sans arrêt, encore plus fort à cet instant. Mais cette fois, mon cœur n'écoute pas. Il se bouche les oreilles et me fait inspirer son parfum plus fort, caressant doucement sa peau. Mes larmes sont autant de nausée, que de soulagement, que de colère, que de manque. Je ne sais pas. Je ne sais plus.

J'ai essayé d'être fort. Je l'ai été. Pendant des jours. Tous plus longs les uns que les autres. Je pensais commencer à l'oublier. Je souffrais toujours autant, mais j'arrivais mieux à le cacher. Puis, il s'est ramené au pub, comme ça, sans putain d'invitation. Je l'ai découvert alors que je chantais sur scène. C'est si égoïste de sa part de me faire ça alors que j'essaye de m'en sortir. Mais c'est ce qu'il est. Égoïste, et atroce, et dégradant. Évidemment qu'il n'allait pas laisser partir son jouet préféré comme ça.

Je lui ai fait face. Je suis resté digne, du moins, j'ai essayé. Je me suis effondré dans la douche plus tard chez Stan, mais j'ai su garder la face devant tout le monde.

Alors pourquoi ? Je n'ai même pas bu ou fumé. Je n'ai aucune excuse. J'ai simplement pensé. Pensé et encore pensé, sans jamais vraiment dormir. J'étais en colère. J'avais envie de me battre, avec n'importe qui. Mais à cette heure, je n'ai trouvé personne. Alors j'ai marché, frustré que le ciel cache les étoiles et que je ne puisse pas parler à maman. J'ai marché et marché encore, me demandant ce que je foutais encore là. Me demandant pourquoi j'étais sur terre. Me demandant pourquoi je me battais encore. Espérant qu'un groupe de types m'attaque pour que je puisse enfin ressentir une autre douleur que celle qui me dévore depuis des jours.

Mais non. Mes pieds, traîtres, m'ont amenés jusqu'au salon. Mes doigts, perfides, se sont glissés dans la poche de mon training pour me rappeler que ses clés étaient toujours là. Évidemment qu'elles le sont,  je ne les quitte jamais, comme raccroché à un dernier souvenir aussi cher que pathétique. Mon esprit, en colère, est entré et m'a dirigé vers chez lui pour lui hurler dessus, le frapper. Mais mon cœur, lâche et faible, s'est brisé quand je me suis retrouvé devant notre porte. Sa porte. Que j'ai tellement franchi après avoir si peur de le faire.

Et pour cause. C'est exactement pour ce qu'il se passe maintenant que je ne voulais pas rentrer chez lui. J'ai retardé l'échéance. Mais ma méfiance ne savait pas à l'époque que mes sentiments avaient déjà décidés pour moi.

Alors j'ai toqué et je me suis retrouvé ici.

Maintenant, je ferme douloureusement les yeux quand il me serre un peu plus fort, m'embrassant les cheveux à plusieurs reprises. Il répète qu'il est désolé en boucle, pleurant aussi. Et je ne comprends pas. Je ne veux pas comprendre. Je n'y arriverai pas. Pas ce soir. Pas dans l'état dans lequel je suis.

Je veux te haïr. Laisse moi te haïr.

« Tu m'as embrassé. » Je lui rappelle. Ma voix se veut intransigeante mais elle est faible et tremblante.

« Je sais. » Il renifle, me resserrant quand je veux le repousser un peu. Ma tête veut le repousser plus fort mais mon corps n'a plus d'énergie.

Mon être est déçu de se rendre compte que la seule personne qui peut apaiser le mal atroce que je ressens est celle qui me l'a infligé.

« Je t'ai repoussé. » J'explique, déstabilisé, malheureux, vide, mais toujours contre lui. Je suis confus en permanence sur mes propres émotions. Plus rien ne communique en moi, et quand ils le font, ils ne sont pas d'accord.

Just Let Me Adore You - Larry Stylinson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant