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POV - Harry

Il est six heures du matin. Je sais que Louis a proposé cette heure à Alfie pour n'être vu ni entendu par personne et surtout pas moi. Il est six heures du matin et j'attends, l'estomac dans la gorge. Je n'ai pas dormi de la nuit, à la place j'ai fait des listes de ce que je devais lui dire pour ne rien oublier et j'ai pensé à lui. J'ai pensé à ce qu'il peut bien se passer ou non dans son esprit en ce moment. Il est six heures du matin et je suis terrorisé à l'idée de ne plus jamais voir Louis après aujourd'hui, qu'il ne m'écoute pas, qu'il parte, qu'il m'en veuille.

Alfie ne dit rien, il attend assis dans le salon de l'accueil. Il me jette quelques coups d'œil nerveux, à moi qui suis tapis dans l'ombre pour que Louis ne me voit pas quand il arrive. J'essaye de ne pas regarder Alfie, j'essaye de rester calme en regardant quelques uns de mes premiers croquis encadrés sur le mur. J'expire. Six heures dix et il n'est toujours pas là. Et s'il ne venait pas ? Je n'espère pas. Je ne suis pas fier de lui tendre un piège mais il ne me laisse pas vraiment le choix.

Un petit coup discret à la fenêtre me pétrifie. J'ai du mal à déglutir et j'envoie un regard de panique à Alfie qui se lève. Merde, merde, merde. Je ne suis pas prêt. J'ai peur. Alfie me fait un geste discret de la main pour m'apaiser en se dirigeant vers la porte. C'est gentil mais ça ne marche pas. Comment je pourrais m'apaiser alors que je pense à Louis trois fois par jour depuis notre dispute ? Je veux tellement arranger les choses, c'est juste débile comme sujet d'engueulade, merde.

« Hey. » J'entends la voix de Louis et mes yeux se ferment douloureusement d'inquiétude. J'essaye de déceler ce qu'il ressent dans sa voix mais je ne décèle rien. Évidemment que je ne décèle rien, je ne suis pas putain de devin. Et ce jour-là, il est parti, comme ça, sans rien me dire, sans me tenir au courant de s'il allait bien. Sans me dire où il allait.

« Hey mon gars ! » Alfie essaye de sonner naturel mais ça sonne faux. Tout sonne faux. « Ça va ? »

« Eh. Et toi ? » Louis répond à peine. Je suis sûr qu'il hausse les épaules pour minimiser. Ou alors il va vraiment bien et je suis le seul connard que cette dispute a retourné. Je suppose qu'Aflie a acquiescé vu qu'il continue de parler. « Merci au fait. » Si poli. Toujours si putain de poli et gentil.

« De ? » Alfie demande, intrigué.

« D'avoir gardé mes trucs. Un petit peu je veux dire. » Louis semble nerveux ou mal à l'aise. Je le suis aussi pour être honnête. Je me sens mal d'espionner comme un sale con.

« Oh ouais bien-sûr bro. » Alfie répond, doux. Ça m'apaise un peu. Je sais qu'il est bienveillant, encore plus avec Louis.

« Et d'avoir... tu sais. Bref. » Il sait quoi ? D'avoir quoi ? Qu'il ne m'ait rien dit ? Qu'il ne m'ait pas mis dans ses pattes ? J'ai une mauvaise nouvelle pour toi, Louis. Je pense, amer. « Je voulais demander d'ailleurs... Hm... Est-ce que tu crois que je pourrais laisser mes affaires ici encore quelques... » Pourquoi ? Pourquoi aurait-il besoin de ça ? C'est trop pour moi. Je veux le voir. Je veux voir s'il va bien.

« Ce ne serait pas mieux de demander au proprio pour ça ? » Je sors de l'ombre pour me poser devant eux. Mon angoisse ne descend pas, elle monte en flèche. Il semble hyper fatigué, il est cerné. Très cerné. Il est blanc avec le nez vraiment rouge. Est-il malade ? Où il a froid ? Ses yeux se posent sur moi et pire que tout ce que j'avais imaginé, il ne réagit pas. Moi ? J'ai envie de crier de frustration et lui rien. Rien du tout. Il a encore ce foutu pull avec cette foutue tâche de sang.

« Je vais y aller. » Il tourne les talons et compte partir sans ses affaires apparemment. Wow, courageux.

« Louis... » Alfie tente de le retenir, ce n'est pas suffisant pour moi.

Just Let Me Adore You - Larry Stylinson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant