Just Let Me Adore You - Larry Stylinson

🆇🆇🆇🆅🅸

POV - Harry

Je reste un moment dehors, essayant de reprendre mon souffle qui reste court et qui me détruit les poumons. Mais je sais que ma respiration n'est pas le problème. Mon esprit, la culpabilité et la tristesse le sont.

Je revis cette nuit-là détail par détail, comme une histoire racontée par le diable en personne. Les regrets et les remords prennent la moitié de la place dans mon coeur. L'autre moitié ? Elle est pleine de colère. De colère de ce qu'il a cru. De haine de ce qu'il a vécu. De rage parce que mes actions ont peut-être tout détruit entre nous. Chaque flashback est une lame lacérante d'angoisse qui me tranche le ventre et me donne la nausée. Pourtant je n'ai rien à vomir. Je le sais parce que mon mal être m'a fait vomir de la bile il y a quelques minutes.

Il a voulu me faire du mal avec cette chanson, et il a réussi. Mais il ne sait pas à quel point. Il ne se doute pas que chaque cellule de mon corps rejette ses paroles  poignantes mais tellement fausses.

Je me parle à moi-même, essayant de trouver quoi faire. Est-ce que je dois partir et le laisser tranquille ? Le message était clair, il ne me veut pas du bien. Il a sans doute raison, je ne m'en veux pas non plus à cet instant. Mais ce qui me fait rester c'est qu'il veut se faire du mal à lui-même également. Il est torturé et malheureux. Et Louis n'a aucune limite, il n'a peur de rien peu importe le sujet. Ça, non ça, je ne le supporterai pas. Pas à cause de moi.

Je ne peux pas partir sans essayer de lui parler, lui expliquer. Même si j'ai une explication honnête et vraie, je sais que toute cette situation part de moi, de mes secrets, de mon besoin de me renfermer et faire l'autruche. Je suis toujours perdu sur ce que je pense et je m'empêche de ressentir. Mais je ne veux plus l'empêcher de savoir. Je n'en ai plus la force, ni l'envie. Je préfère parler que le perdre, même si ça n'aboutit à rien.

Je ferme brièvement les yeux et prends une grande inspiration pour me donner du courage. Tu dois et tu vas Harry.

Mais comme une ironie mauvaise et vengeresse, c'est quand je me décide à rentrer pour le chercher désespérément qu'il sort.

Je me fige en le voyant. Nous sommes éloignés, mais seuls. Sait-il que je suis là ? Louis. Mon Louis. Le manque me prend aux tripes. J'ai besoin de lui. J'ai tellement besoin de lui. Je le savais seul chez nous, je le savais en le voyant sur scène, mais je le sais encore plus quand il est là, à quelques mètres de moi.

Je m'approche. Il s'allume une cigarette sans m'offrir un regard. Là, c'est sûr, il m'ignore juste. Le sentiment est inconfortable et douloureux, mais je m'en moque. Il peut me haïr, je ne veux pas qu'il soit malheureux. Je veux qu'il comprenne. Je veux qu'il revienne. Je veux que tout s'arrange. Je ferais n'importe quoi pour rattraper mes conneries.

Je lui laisse le temps de finir sa cigarette avant de parler. Par lâcheté sans doute. Mais j'ai subitement trop peur qu'il rentre à l'intérieur, et que je loupe ma chance de lui parler.

« Louis. » Je souffle, le cœur dans la gorge et les larmes aux yeux. Je ne sais pas ce qui est le pire, la douleur ou le manque. Je n'ai qu'une envie, le toucher, le sentir, le serrer. « Je suis désolé, j'ai... » Je m'approche encore, mais il recule cette fois. Je déglutis difficilement. Il ne s'éloigne pas de moi. Jamais. Nous sommes des aimants. Toujours.

« Oh pas autant que moi. » Il crache, me regardant enfin. Ma gorge s'assèche. J'aurais préféré qu'il ne le fasse pas au final. Il me dévisage d'un air dur et de dégoût.

« Ne me regarde pas comme ça. Tu as mal compris, j'étais... » J'essaye d'expliquer, ne voulant pas gâcher ma chance de l'avoir en face de moi.

« Tu as dit son nom. » Il me coupe, mauvais. Je sais. Je sais, mais ce n'est pas ça l'important Louis. Je sais aussi qu'il ne m'accordera pas beaucoup de temps d'attention, et je le comprends. Alors, je vais droit au but sur le sujet.