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POV - Harry

« H ? » Alfie m'interpelle en fin de journée alors que je lave les outils et ma pièce de tatouage de fond en comble. Putain. Manquait plus que ça.

« Hm ? » Je réponds, concentrant mon attention sur une tache qui ne veut pas partir. Mais merde barre-toi !

« Qu'est ce qu'il se passe ? » Il demande. Je renifle en levant les yeux au ciel.

« Ce qu'il se passe c'est que cette putain de tache d'encre ne veut pas s'enlever de mon siège ! » Je grogne en frottant violemment mais rien ne part. Ugh ! Mais ce n'est pas possible.

Je sens une main autour de mon poignet, le serrant délicatement. Je relève les yeux vers un Alfie intrigué mais inquiet. Je vois dans ses yeux qu'il veut de réponse. Mais c'est une conversation que je ne veux pas avoir. Pas maintenant.

« Harry. » Il me regarde d'un air si préoccupé que je me dois de baisser ma garde un instant. Merde. « Qu'est-ce qu'il t'arrive ? »

« Comment ça ? Rien. » Je fronce les sourcils en abandonnant ma tâche, las. C'est assez propre comme ça.

« Pourquoi tu es glacial et franchement imbuvable depuis trois jours ? » Il hausse un sourcil et je joue nerveusement avec ma joue de mes dents.

« Je ne le suis pas. » J'affirme, sûr de moi. Je suis peut-être un peu plus rêche mais pas imbuvable. On est obligé d'avoir des papillons qui nous sortent du cul pour bosser maintenant ?

« Ok. » Il roule des yeux, blasé, et je fronce des sourcils. Ça veut dire quoi ça ? « Pourquoi Louis est taiseux et pourquoi il n'est pas là aujourd'hui ? » Il questionne et je me tends. Tout mais pas ça. « Il ne devait pas t'aider à nettoyer ? Il n'a pas dormi à l'appart ? Je ne l'ai pas vu ce matin. » Ma mâchoire se cale brièvement tellement elle est crispée. Bordel. Je ne veux pas parler de ça ! Il nous surveille ou quoi ? Qu'est ce que ça peut lui faire de savoir où Louis dort ?

« Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? » Je limite, agacé. « Tu ne peux pas te mêler de ce qui te regarde ?! J'en sais foutre rien d'où il est et je n'en ai rien à foutre. Je n'ai pas besoin de lui pour faire ça, je n'ai besoin de personne ! » Je rugis, hors de moi et il reste là à me regarder. Si calme. Je sais ce qu'il fait. Il m'analyse et je déteste ça.

« Tu vas lui dire quand Harry ? » Il me demande, très sérieux. Qu'est-ce qu'il me veut encore ?

« Lui dire quoi ? » Il m'énerve à parler en code.

« Tu sais très bien quoi. Tu dois lui dire ou tu vas le perdre. » Je ne sais pas où il veut en venir mais l'idée de perdre Louis me prend à la gorge. Il n'a pas le droit de me dire ça. Pas comme ça. Pas maintenant.

« Tu veux que je te dise ? Je t'emmerde sévère. T'es ni mon père, ni mon frère, ni mon psy, ni mon pote. T'es mon putain d'employé alors reste à ta place. » Ça sort sans que je ne le planifie et surtout sans que je ne le pense. Il encaisse en silence et je suis trop frustré et remonté pour m'excuser. Je vais le regretter. Je le regrette déjà.

« Ok boss. » Il lève les mains en l'air et hausse les épaules avant de partir. Je reste là comme un con à fixer la porte ouverte. Je reprends de quoi frotter ma tache mais abandonne quelques secondes plus tard.

Je claque la porte et cours vers chez moi. Je m'enfuis clairement. De quoi ? Je n'en sais rien. La réalité sûrement.

J'ouvre et me laisse glisser au sol contre la porte fermée. J'hurle une bonne fois toute ma frustration avant de la pleurer comme un gamin.

Ce qu'il se passe Alfie, c'est que du jour au lendemain, je me suis éloigné de Louis. Sans une explication. Moi j'en ai une, bien sûr que j'en ai une. Mais pas lui. Ce qu'il se passe c'est que je lui refuse nos câlins, nos caresses, nos regards, mêmes nos conversations et nos repas ensemble. Ce qu'il se passe c'est que je vois la douleur dans ses yeux à chaque fois mais aussi l'incompréhension. Ça fait cinq jours et je vois la colère grandir en lui. Et ça me bute Alfie. Si tu savais comme ça me bute. Parce que je ne peux rien dire. Parce que je ne veux rien dire. J'essaye de le protéger, de nous protéger, mais ça il ne le comprend pas. Et je ne peux pas le blâmer. Mais j'ai envie d'hurler à chaque seconde de chaque jour. Si tu savais à quel point j'ai mal. Si tu savais comme c'est dur pour moi de le repousser. De m'empêcher de le regarder. Si tu savais que je n'ai pas dormi la nuit passée parce qu'il n'est pas rentré. Parce qu'il est je ne sais où avec je ne sais qui. Je souffre. Je m'en veux. Je suis jaloux. Je suis en colère qu'il n'ait pas cherché à savoir pourquoi. Il m'a juste laissé m'éloigner. Il n'a pas lutté. Je hais cette situation Alfie. Ce qu'il se passe c'est que je meurs à petit feu et que je ne peux rien dire à personne parce que je me suis mis tout seul dans cette merde comme un grand.

Just Let Me Adore You - Larry Stylinson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant