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POV - Harry

Des heures. Des heures que je lui explique ce qu'il s'est passé dans ma tête dès notre première rencontre jusqu'à son départ de notre chez nous.

Le fait que je l'ai maté à la première seconde dans les escaliers. Qu'il ait chamboulé ma vie et mon quotidien. Qu'il l'ait illuminé. Mes faiblesses, mes peurs. Le fait que je hais la façon qu'il a de me fait ressentir des choses que j'espérais ne jamais devoir affronte.  Mes craintes. Mes doutes. Mes pensées qui n'ont aucun sens. Que je ne puisse pas vivre sans lui. Ma fierté dans ce magasin de guitare, et mon besoin de le serrer dans mes bras dès que sa mère lui manque. Le bonheur intense dès que je l'entends chanter ou le voir sur scène. Home, sa musique pour moi et comment elle m'a chamboulée. Son émerveillement quand il a vu la mer pour la première fois, cette journée qui m'a chaviré le cœur. Ma jalousie. Mon immense jalousie envers Stan. Envers le monde entier. Mon dégoût envers Liam. Mon incompréhension vis à vis de Zayn et Niall. Les mots d'Alfie. Mes pensées noires qui reviennent toujours quand je suis seul dans mon lit. Toutes ces questions le concernant qui m'ont tenues éveillé. Mon inquiétude permanente pour lui et son bien être. Ce qu'il fait, avec qui, est-ce qu'il est en sécurité ? L'atroce sentiment que je ressens quand je sais qu'il passe peut-être la nuit dehors. Mon étonnement de la facilité qu'il a eu de s'infiltrer dans ma vie, ma tête, mon cœur, ma peau et mes veines. Ce que j'ai traversé à cause d'Aiden. Ce que je subis encore à cause de lui. Et il écoute, attentif, surpris, énervé parfois ou agacé. Peiné aussi. Ça me déchire de me montrer si vulnérable alors que je me suis promis de ne jamais le faire. Mais je lui dis tout. Essayant de n'oublier aucun détails par peur qu'il me le reproche plus tard.

« Et oui. Peut-être que j'ai eu la trouille parce qu'avec tous ces changements que tu amènes dans ma vie me font penser. Trop penser. Au passé, au présent, au futur. J'avais peur de plein choses, surtout de l'aimer encore. » Il plisse les yeux, dubitatif. « Mais avec toi là devant moi. Avec cette situation. Avec la peur de te perdre. Aiden pourrait être devant moi que je ne lui accorderais même pas un regard. » J'assure pour la première fois depuis qu'Alfie l'a forcé à partir de ma vie. Et je me surprends à vraiment le penser. Putain. Réaliser ça a été le plus gros soulagement de ma vie. Je n'aime pas Aiden. « Tu m'as fait me poser des questions que je ne voulais pas me poser. Des questions que je voulais éviter tellement j'avais peur des réponses enfouies en moi. Et bordel ce que tu m'as secoué. » Je ris tristement, nerveux. « Mais je sais où me placer par rapport à Aiden maintenant. Et je sais que ce que j'ai ressenti pour lui n'a jamais été de l'amour. Une envie de m'intégrer, oui. Une adoration bizarre d'un mec sûr de lui, sans doute. Une faiblesse car je n'ai jamais vraiment eu de potes, totalement. Mais pas de l'amour. » Je continue, sûr de moi et heureux de ce que j'ai réalisé il y a seulement deux jours. C'est con, mais je suis fier de moi. Et ça, je le dois à Louis. « Tu ne m'as pas fait revivre après ce que j'ai vécu. Tu m'as fait sentir vivant pour la première fois tout court. J'ai grandi, j'ai mûri. J'ai surmonté beaucoup de choses que je refusais de voir. J'ai accepté que je méritais d'être heureux. Que j'étais quelqu'un tout simplement. Que j'étais assez même si j'ai encore du mal à le croire. » Je lâche les derniers poids que j'ai sur le cœur. « Ça n'a rien avoir avec lui. Ça a tout avoir avec toi. Tu comprends pas vrai ? Dis moi que tu comprends ? » Je finis ma tirade qui n'en finissait plus. Il est cinq heure du matin et je crois que je parle non stop depuis plus de six heures.

Un long, très long silence s'en suit. Je suppose qu'il assimile, et moi je reprends mes esprits. Épuisé d'émotion, mais soulagé. Tellement soulagé.

« Et moi ? » Est le premier mot qu'il me dit depuis qu'on s'est assis tous les deux. Je penche la tête sur le côté, intrigué. « Et moi dans tout ça ? Ok, je t'ai fait grandir, réaliser des choses, je t'ai rendu heureux. Mais moi ? Qu'est-ce que ça m'a apporté à part un cœur brisé ? » Bam. Mon soulagement s'évapore d'un coup pour faire place à la culpabilité. En me voilant la face, je lui ai fait tellement de mal. On le sait tous les deux et je n'ai aucun de mal à le reconnaître.

Just Let Me Adore You - Larry Stylinson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant