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POV - Harry

« Harry ? » Louis m'appelle alors que je suis accroupis dans le sous sol en train de chercher un vinyl à écouter. Il est dans le canapé, les pieds sur la table basse. Chose que je ne m'accepte que venant de lui. Mais Louis, c'est Louis.

« Hm ? » Je me tourne vers lui, souriant.

« J'ai peur. » Il semble plus inquiet et torturé que peureux, mon sourire disparaît.

Il est parti dans une session de réflexion trop intensive, je le vois. Mais à propos de quoi ?

« De quoi ? » Je questionne doucement en m'approchant de lui, m'asseyant ensuite à ses côtés.

« De toi. » Il me lâche de but en blanc, droit dans les yeux. Je déglutis alors que mon cœur se serre.

« De moi ? » Je demande, perdu.

« Que tu me détruises comme tu as été détruis. » Il soupire, reposant l'arrière de sa tête sur le dessus du canapé. Il ferme les yeux un instant.

Je réfléchis. C'est important qu'il me dise ça. Tellement important. Je ne le prends pas mal même si ça m'attriste.

« Je comprends. » Je souffle en attrapant sa main.

« Tu crois ? » Il se redresse et me regarde à nouveau. Il n'enlève pas sa main de la mienne alors je suis quelque part rassuré. « C'est terriblement triste, mais beau à la fois, de se rendre compte que nos mots ne seront jamais totalement compris par quelqu'un. » J'écoute ce qu'il dit, la tête sur le côté, perplexe. « Les autres ne peuvent comprendre, même s'ils prennent le temps, que jusqu'au point où nous nous comprenons nous-mêmes. » Il est 23h30 et l'esprit vif de Louis semble tourner à vive allure alors que le mien est au ralentis. Mais j'écoute, attentif. Louis est un poète qui n'a pas encore été découvert selon moi. Sa vision, ses mots. Tout est incroyable.  « C'est rare, peut-être même impossible, que deux âmes, deux états d'esprits si différents, atteignent le même niveau de compréhension. » Je ne peux être que d'accord, mais ma contemplation prend le dessus. Je vois ses yeux être un peu plus plissé que d'habitude. C'est un signe de fatigue chez lui. A-t-il bien dormi ? « Mais j'ai eu parfois. Souvent. L'impression que ça arrivait entre nous. Dans nos petits comme nos grands discours sur la vie. Et j'ai trouvé ça transcendant. J'ai parlé à des tas de gens dans ma vie et n'ai jamais ressenti cette connexion. » Mon attention est totalement de retour quand j'entends cette phrase. C'est ça. C'est exactement ça. Il vient de résumer ce que je n'ai jamais réussi à articuler nous concernant. J'écoute encore, avide de savoir la suite. « Même si j'ai appris à apprendre à me connaître grâce à ça. À trouver mon état d'esprit et mon âme que je peux partager avec toi aujourd'hui. En espérant qu'un jour, quelque part, je me découvre réellement. Et je pensais avoir réussi, avant que ta venue chamboule tout. Je pense m'être perdu en chemin depuis. Ou alors j'apprends encore. » Je ne sais pas si c'est un compliment ou une mauvaise chose. Ce n'est pas un reproche, ça je le sais. Quand il est fatigué, il réfléchit tout haut. Uniquement avec moi cependant. Et il ne me faisait plus assez confiance pour recommencer à le faire.

Ça me réchauffe le cœur autant que ça me panique. Je suis seulement à l'étape dix sur un milliard d'apprendre à me connaître. Il est tellement plus avancé que moi. Je me rassure en me disant qu'il y a quelques semaines j'étais à l'étape moins quinze.

« Tu dois t'ouvrir aux gens pour ça. » Je marmonne, pensif à mon tour.

« Un peu je suppose. Tu l'as fait avec moi. » Il m'annonce, sincère. C'est vrai. Je n'avais pas vraiment réalisé mais si on en est là aujourd'hui, ce n'est pas par hasard.

« Et ça a été incroyablement difficile. » Je confie et il réfléchit un moment. « Est-ce que ça devient plus facile avec le temps ? » Je me le demande vraiment. Parce que personnellement ça me terrifie.

Just Let Me Adore You - Larry Stylinson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant