🆅🅸

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POV – Harry

« Je m'en tape Anthony. » J'hausse un peu le ton pour être ferme. Je n'aime pas avoir le mauvais rôle, mais quand il faut, il faut. « Quand je te dis de faire doublement attention à un client niveau design tu le fais. On se retrouve exactement dans la situation de merde dans laquelle je ne voulais pas être et je dois passer après toi. » Je le fixe, très sérieux. « Est-ce que j'ai sérieusement l'air d'avoir le temps de faire ça ? » Je demande, tendu au possible.

« Non H. » Il fait la moue et regarde ailleurs. Je ne demande pas grand-chose, merde. Je suis vraiment un patron sympa avec mes artistes parce que j'en suis un moi-même. Mais là c'est du foutage de gueule. Le client hurlait au téléphone et après avoir attendu six mois pour avoir un design, moi aussi je hurlerais en recevant ça. J'avais prévenu Anthony en plus. C'est frustrant. 

« Est ce que ça se reproduira ? » Je grince. Je me sais impressionnant et j'en joue. Je suis grand et je parle de façon déterminée mais posée. Je sais ce que je fais, je n'ai pas besoin de crier.

« Non H... Je suis désolé. » Il soupire, comme las de son propre comportement. On est deux. 

« Tant mieux mais je préférais que tu sois efficace plutôt que désolé. On gagnerait tous du temps. » J'enfonce le clou avant de tourner les talons et tomber sur Louis qui fixe la scène. Oh, ouais juste on devait se voir. Merde. Mes épaules se relâchent et je suis mal à l'aise. Lui, il a l'air plus embêté qu'autre chose. « Oh... hey... » Je le salue, bien plus doux, vu qu'il n'a rien avoir dans cette histoire.

« Hey. » Il répond d'un petit sourire. « Salut Anthony. » Il ajoute gentiment mais embêté pour lui. Mon tatoueur lui fait un signe de la main avant de disparaître vers la sortie. Je suis seul avec Louis à l'accueil et on se fixe en silence. Je ne sais pas ce qu'il pense et je dois d'office dire quelque chose.

« Désolé pour ça... » Je ris nerveusement en me grattant l'arrière de la tête.

« Pourquoi ? C'est ton salon, tu fais ton job. » Il m'assure et je souris doucement. « C'est juste que... » Que ? « T'es impressionnant quand tu veux hein. On ne dirait pas. » Il me regarde de haut en bas, me surprenant. Je me mordille la lèvre, content mais perplexe. Ça n'a pas l'air de le déranger, bien au contraire. Tant mieux ?

« Hm... Merci ? » J'ai sûrement l'air d'un ahuri parce qu'il se marre et je roule des yeux. « Bon on y va ? » Je passe ma veste et il me regarde d'un petit sourire en coin. L'autre jour, on discutait de ce qu'on aimait faire pour trainer et on a encore trouvé un intérêt commun. Alors, il m'a proposé d'aller se balader et de se poser au parc d'Hampstead Heath aujourd'hui. Il m'a franchement surpris, je ne l'imaginais pas aimer ça, mais ça me fait plaisir d'avoir enfin un pote qui aime aussi la nature.

« On y va Harold. » Il me provoque et je le pousse gentiment de mon épaule en sortant. La discussion est fluide et agréable jusqu'au parc, comme toujours avec Louis. On s'amuse, on échange, on profite. Même le silence est agréable quand on est à deux. Généralement, mes potes, même s'ils sont rares, n'aiment pas que je sois trop dans mes pensées. Lui s'en moque. Il m'encourage même, il dit que je suis en conversation avec ma muse et ça nous fait marrer.

Je peux être moi avec Louis, pleinement je veux dire. Avec Alfie aussi mais hm... Genre, je n'ai pas besoin de cacher ce que j'aime faire ou dire. Et même si je sais qu'il ne me rend pas le même sentiment, j'aime le ressentir. Il est authentique et brutalement honnête, comme moi, et j'adore ça. Mais je sens que contrairement à moi, il est bien plus secret. Il y a des sujets qu'il évite. Il le fait brillamment, mais je ne suis pas con, je vois qu'il cache des choses. Sûrement des douleurs passées et je comprends ça. Tout le monde n'est pas aussi putain d'ennuyant que moi niveau vécu. « Elle te dit quoi ? » Louis me ramène brusquement sur terre et je pose les yeux sur lui, déstabilisé. Merde, quoi ? Il rit. « La tronche que tu tire. Ta muse, elle te dit quoi ? » Il me demande, la tête sur mes jambes. On est posés sur un de mes plaids et on discutait il y a encore quelques secondes. Je ne me suis pas rendu compte que j'avais arrêté d'écouter.

Just Let Me Adore You - Larry Stylinson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant