🆇🆇🆇🅸🆅

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POV - Harry

Je me réveille, un peu vaseux et émotionnellement épuisé. La lumière que laisse passer mes stores ouverts est la pire des traîtresses à mes yeux.

Je me retourne dans un grognement, la peine interne beaucoup plus intense que l'externe. L'ennemi du souvenir du lendemain me rattrape malheureusement quand mon cerveau pense à hier. La dispute et la soirée défilent dans mes pensées comme un manège dont le forain a perdu le contrôle. Alfie. Louis. J'arrive. Merde.

Merde. Merde. Merde. Je me redresse vivement et me lève pour me rendre compte que je suis en pyjama. Je pensais pourtant m'être effondré habillé ? Alors Louis est venu, hein ? Il est venu. Évidemment qu'il est venu. Comme je serais venu pour lui s'il m'avait appelé. Comment ai-je pu en douter une seconde ? Il est parti de sa soirée, rien que pour moi. Pour s'assurer que je me sente bien. Il est venu et... Je grimace. Qu'est-ce que je lui ai dit ? Je cherche, figé, les yeux fixés sur un point dans le vide.

Le souvenir est flou, comme à chaque fois dans ce genre de moment. Je hais la perte de contrôle putain, c'est le pire truc qu'il puisse m'arriver. Je me rassieds dans mon lit, lasse et angoissé. Réfléchis, H.

Je me concentre et des bribes me reviennent en tête. Je pleurais. Pas surprenant. Louis. Pas très surprenant non plus. Il me parle doucement, mais je ne me souviens pas de ce qu'il dit ou de ce que je réponds. Il est celui qui m'as mis mon pyjama. Ah. Il m'a vu en boxer ? Ce n'est pas vraiment le moment de se concentrer sur ça.

Je sens son odeur dans la chambre. Lavande, mon parfum, cigarette. Je souris. Il est vraiment venu et cette nouvelle me fait un bien fou. Mais j'aurais aimé me réveiller à ses côtés pour qu'il m'explique le fil rouge de la soirée.

Je ferme les yeux de dépit en soupirant. De quoi ai-je parlé ? D'Alfie ? Sûrement. De ce qu'Alfie m'a dit ? Putain non. Je n'ai pas besoin d'une prise de tête avec Louis de bon matin. Ou d'une discussion. Ou de quoi que ce soit. J'ai juste besoin de ses bras et son odeur. Peut-être même de ses lèvres dans mon cou.

Je regarde mon téléphone. Huit heures du matin et un message d'Alfie. « Je m'y suis mal pris hier, mais tu sais qu'il y avait une part de vérité dans mes mots. Tu vas bien ? On en parle ? » Je souris doucement. Oui, on va en parler, et l'idée me soulage étrangement. Je sais qu'Alfie ne veut que mon bien. Et je sais aussi que la situation avec Louis est incompréhensible pour beaucoup de gens. Je crois qu'elle l'est même pour Louis et moi parfois. Plus on se rapproche, plus on se prend la tête, et plus on se retrouve intensément physiquement après.

On explore le corps de l'autre de plus en plus, et c'est d'ailleurs de plus en plus difficile pour moi d'imaginer lui dire stop. Alors je ne le fais pas. Je gémis. Il gémit. J'ai bandé plusieurs fois, lui aussi. Mais on ignore ça et on continue à repousser la limite un plus loin chaque fois sans jamais la franchir. C'est un jeu dangereux mais si délicieux à la fois.

Je n'ai égoïstement aucune envie de l'arrêter. Et il semblerait que lui non plus.

Je souris au souvenir de ses lèvres sur mon bas ventre. Ugh. J'en frissonne.

Je dois me ressaisir. Je dois être prêt à tatouer dans une heure trente et je veux voir Louis avant. J'ai besoin de savoir ce que je lui ai dit. Ce que j'ai fait. J'ai besoin de savoir s'il va bien ou s'il m'en veut d'avoir écourté sa soirée. Ce date qu'il a eu hier soir me revient dans la gorge comme une nausée amer d'une soirée trop arrosée.

Je me déshabille en vitesse, enfile un pantalon en velours, des chaussettes, mes vans et un t-shirt que j'ai  depuis au moins 15 ans. Je sors dans le couloir, et jette un coup d'œil à la porte entrouverte de Louis, avant de me diriger dans le salon. Je fronce les sourcils quand je vois que tout est éteint. Idem dans la cuisine. Ah? Il dort encore alors ? Mais il ferme toujours la porte quand il dort. A clé même.

Just Let Me Adore You - Larry Stylinson Où les histoires vivent. Découvrez maintenant